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Mercedes-Benz EQS : prestige électrique, essai

Grâce à Tesla, le marché de la voiture électrique se démocratise à travers le monde sachant qu’Elon Musk a le don de mettre la barre très haut en termes de technologies. Dans ce contexte pour lequel chaque kilomètre d’autonomie gagné représente un argument de vente, la marque à l’étoile compte bien faire de l’ombre aux voitures électriques « Made in USA ». Sur le segment du haut de gamme, la Mercedes-Benz EQS porte ainsi l’objectif du constructeur allemand. Sur les superbes routes des vignobles français, voici l’essai de la grande berline électrique dans sa configuration 450+ d’une puissance de 245 kW/333 ch.

Dévoilée en avril 2021, la Mercedes-Benz EQS s’était déjà montrée bien avant, en septembre 2019 au salon de Francfort, sous la forme du concept-car Vision EQS. Après avoir renouvelé récemment sa Classe S qui représente depuis toujours une tradition historique synonyme d’innovations, l’EQS prend le relais en tant que porte-étendard électrique de la marque allemande. Avec sa silhouette élancée, ses 5,216 m de longueur, 1,926 m de largeur pour 1,512 m de hauteur, la grande berline futuriste ne passera clairement pas inaperçue sur les routes. D’ailleurs débutons notre essai de la Mercedes EQS en présentant son design tout en ayant à l’esprit qu’elle inaugure la nouvelle plateforme EVA2.

Les ingénieurs et designers allemands ont dû passer des nuits blanches pour se mettre d’accord afin de concevoir une automobile de caractère tout en respectant une règle d’or, celle liée au traitement des flux d’air pour obtenir la meilleure autonomie possible. Le Cx incroyable de 0,20 affiché sur la fiche technique de l’EQS est ainsi synonyme d’un rendu visuel très homogène et lisse.

La partie avant de la Mercedes EQS fait apparaître tous les codes visuels chers au constructeur d’outre-Rhin avec, notamment, un bouclier au dessin agressif et très ouvert à ses extrémités, ces dernières étant formées par de beaux volumes. A noter que, pour offrir de la sportivité aux longues lignes de sa nouveauté, Mercedes a fait le choix judicieux de commercialiser l’EQS uniquement en finition AMG Line.

Les optiques de la Mercedes-Benz EQS sont aussi conformes, grâce à leur aspect effilé et incliné, à celles des dernières Mercedes, la signature lumineuse soutenant l’ensemble au-dessus d’une calandre pleine étoilée. Avouons que cette dernière possède un certain pouvoir d’attraction grâce à une profondeur comparable à une belle nuit d’été.

De profil, c’est une longue forme arrondie qui ressort de la grande berline car, les porte-à-faux avant et arrière sont assez réduits. Sous cet angle la Mercedes EQS révèle un bel équilibre ainsi qu’un dynamisme certain, surtout dans cette belle teinte « bleu sodalithe » métallisé. Les jantes en alliage AMG « Aéro » d’une taille de 21 pouces contribuent à alléger visuellement l’imposante berline électrique.

Quant à la partie arrière, elle a été pensée, comme l’ensemble des lignes de l’EQS, pour optimiser au maximum l’aérodynamique de l’auto, la chute du toit ne faisant qu’un avec un hayon. De nouveau, une longue signature lumineuse est présente. Au final, avec l’EQS, le bureau de style Mercedes invente une voiture électrique résolument statutaire, à la fluidité plutôt impressionnante. Avant de débuter l’essai dit « routier » de la Mercedes-Benz EQS, ouvrons ses portes.

Dans le but de faire mieux que Tesla en proposant une expérience inédite de conduite, Mercedes-Benz a développé le système Hyperscreen MBUX composé de trois écrans juxtaposés au sein d’une dalle unique. Le conducteur de l’EQS disposera d’un écran d’une taille de 12,3″.

Son passager ne sera pas jaloux en ayant la possibilité de regarder, par exemple à l’arrêt, son film préféré sur un écran d’un format identique. Au centre de la dalle, c’est un gigantesque écran tactile de 17,7″ dédié à l’infodivertissement et aux différentes fonctionnalités de l’EQS qui nous projettent vers un autre monde. Précisons que cette technologie très avancée n’est proposée que sur l’EQS 580 4Matic.

En France, si vous souhaitez vous amuser à configurer sur internet une EQS, vous devrez vous contentez, sur la version 450+, d’une instrumentation numérique (12,3″) et d’un écran central tactile de 12,8″. Croyez-nous, c’est largement suffisant, dans tous les sens du terme, tout simplement car il s’agit des technologies reprises à la Mercedes-Benz Classe S.

Au programme des systèmes embarqués de l’EQS, on trouve principalement la commande vocale « Hey Mercedes », la réalité augmentée ainsi que la vision tête haute. Non sans humour, il nous faudrait créer un site internet exclusif à l’EQS pour vous présenter en détail toutes les capacités qu’elle propose en matière de navigation, de multimédia et d’aides à la conduite.

Sur le plan de l’architecture générale de l’habitacle de l’EQS, c’est assez bluffant. On se croirait à bord d’une navette spatiale. Des contre-portes en passant par le haut de la planche de bord, c’est une « vague » de lumière d’ambiance soutenue par des inserts brillants qui dessine, d’un seul trait, les contours d’un intérieur à l’habitabilité, de nouveau, d’un autre univers. A ce titre, la console centrale accentue cet effet en étant surélevée.

Les finitions sont d’une qualité exceptionnelle, à l’identique des matériaux choisis. Comme toujours chez Mercedes, différents packs et options offrent de nombreuses possibilités d’ambiance, notre EQS 450+ d’essai étant dotée du « Cuir gris neva ».

Alors que les places avant de la Mercedes-Benz EQS proposent ce qu’il se fait de mieux en matière de confort et d’espace, on aurait apprécié une banquette plus longue pour les jambes des passagers arrière. De plus, l’assise des sièges arrière est trop verticale. Pour le bien être des passagers, particulièrement pour celles et ceux de plus d’1m80, les sièges réglables seront indispensables (option « Pack arrière Executive »). A l’opposé, l’espace disponible pour les jambes est plus que conséquent et les appuie-têtes peuvent être comparés à de véritables oreillers. Finalement, la Mercedes EQS est bel et bien une grande berline luxueuse et non une limousine. Sur le plan du volume de chargement de l’EQS, il affiche une capacité importante de 610 l (banquette arrière en place) et peut atteindre 1 770 l. Place à l’essai de la Mercedes EQS !

Une fois assis derrière le volant de l’EQS, il nous a fallu quelques kilomètres pour nous adapter à l’environnement Hyperscreen, ce dernier étant très grand et positionné très haut. Malgré un plancher également assez haut, car il renferme une grande batterie, il nous a fallu appréhender ce nouveau monde high-tech automobile. Pour forcer le trait au maximum, on s’est d’abord senti comme dans le film Chérie, nous avons été rétrécis avec un volant et un Hyperscreen prenant trop de place. On décide alors de monter le siège et c’est réglé ! Toutes les commandes de l’EQS tombent alors parfaitement sous la main, le volant devient plus petit et la visibilité s’ouvre sans aucun obstacle vers la route. Vous l’aurez compris, on profite alors d’une position de conduite haute sans pour autant pouvoir la comparer à celle d’un SUV et, c’est tant mieux.

A faible allure dans les beaux villages de Champagne et de Bourgogne, on profite déja, et c’est une bonne surprise, d’un agrément de conduite de très haut niveau et dans un silence absolu. A l’approche de rues étroites, pas de panique ! Equipée de roues arrières directrices (4,5° de série – jusqu’à 10° en option), la grande berline électrique EQS se faufile presque partout à tel point qu’un jeune conducteur ne se sentira pas mal à l’aise à son volant. En ville, à faible vitesse, les roues arrières se braquent dans le sens inverse de celles situées sur l’essieu avant. Sur route et autoroute, c’est l’inverse. Lorsque cela devient encore plus étroit, cela se gâte quelque peu. Il faut alors composer avec la largeur de 1,926 m de la voiture électrique. La transition est toute trouvée pour évoquer le positionnement international de l’EQS. Ce sont, bien sûr, les marchés nord-américains aux grands espaces qui sont visés principalement par Mercedes avec l’EQS. Fermons cette autre parenthèse pour nous évader sur la route, entre des vignes et les murs des stands et des tribunes de ce qu’il reste du célèbre circuit de Reims-Gueux.

Notre EQS d’essai développe 245 kW/333 ch et un couple de 568 Nm issus d’un unique moteur électrique monté sur l’essieu arrière. 333 ch pour emmener une voiture qui pèse pas moins de 2 480 kilos à vide, est-ce suffisant ? Oui, très largement grâce au « pouvoir magique » de l’électrique. On ne force alors jamais sur la pédale de droite en profitant d’une aisance remarquable même si (attention billet d’humeur) : une fois que l’on a conduit sa première voiture électrique on les as toutes conduites ! Au volant de l’EQS 450+, le plaisir perçu est pourtant bien présent. Pourquoi ? Sa direction est précise, son train avant se place bien dans les virages et elle se montre plutôt dynamique. Seuls le ressenti de la pédale de frein laisse à désirer, comme sur toutes les voitures « à piles », à cause du système de récupération d’énergie au freinage.

Dans les courbes et autres virages, les suspensions pneumatiques (de série) et les roues directrices font des miracles en offrant une très bonne agilité à l’EQS. On n’attendait pas la grande berline électrique au label « EQ » à un si bon niveau de dynamisme. En mode « Sport », l’un des trois modes avec les « Eco » et « Confort », l’EQS ne se métamorphose pas en une sportive, mais elle est plus réactive, encore plus précise et sait se comporter d’une manière très saine. Sur autoroute, l’EQS est un salon roulant au confort sans égal.

Lors de notre essai de la Mercedes EQS, il nous a été possible de prendre le volant du modèle 580 4Matic de 385 kW/523 ch et 855 Nm. Equipé d’un moteur électrique supplémentaire à l’avant, cette puissante EQS souffre, hélas, de son poids plus élevé (2 585 kilos à vide). Même si l’EQS 580 4Matic représente un gage supplémentaire de sécurité sur route humide et, surtout, sur route enneigée, ceci à l’opposé de la propulsion EQS 450+, elle est beaucoup moins agréable à conduire tant son train avant est lourd. De plus, la différence de puissance entre les deux versions ne se ressent pas plus que cela. Et qui dit puissance élevée dit autonomie en baisse ! On touche ici, sans jeu de mots, au propre de la mobilité électrique : l’autonomie. Alors si on veut ressentir du plaisir sans être frustré grâce à une plage d’utilisation électrique plus grande, autant privilégier l’achat de l’EQS 450+. C’est notre conseil du jour de « personal shopper automobile » !  Au niveau des performances, la Mercedes-Benz EQS 450+ est donnée pour un 0 à 100 km/h en 6,2 s et pour une vitesse maximale de 210 km/h.

Passons maintenant à l’autonomie de la Mercedes-Benz EQS 450+. Son énorme batterie d’une capacité de 107.8 kWh est un gage d’autonomie de haut niveau. Sur le papier, Mercedes communique sur une autonomie maximale de 784 km (WLTP – cycle combiné). Dans le cadre de notre essai de la Mercedes EQS 450+, nous avons relevé une consommation de 23,7 kWh, sur un parcours majoritairement composé de routes départementales. En réel, cela donne une autonomie très intéressante de 454,85 km.

Précisons qu’un mode « D Auto » permet automatiquement à l’EQS d’optimiser, sans action du conducteur, la récupération d’énergie lors des phases de freinage. D’autres modes « Forte récupération » ou « Récupération normale » sont accessibles via les palettes au volant, mais le mode « D Auto » est le plus simple et efficace à l’usage. Une fois enclenché, il permet à l’intelligence de l’EQS de rentrer en action. La voiture réagit alors instantanément à son environnement, en ralentissant, par exemple, toute seule à l’approche d’un rond-point ou d’un virage. Saluons le pragmatisme décidé par les ingénieurs de chez Mercedes. Sur le SUV EQC, la première voiture électrique de l’histoire du constructeur allemand, on s’y perdait avec les palettes à cause d’un trop grand nombre de modes de récupération d’énergie.

Avant de conclure notre essai de la Mercedes EQS, évoquons brièvement ses possibilités de recharge. On retiendra qu’elle est capable d’accepter jusqu’à 200 kW de puissance de charge. Sur une borne de recharge Ionity, environ 30 minutes suffisent pour passer de 10 à 80 % de batterie.

En conclusion, la Mercedes-Benz EQS 450+ est, tout d’abord, un gage de « voyage au long cours » avec ou sans chauffeur. Les dirigeants d’entreprise y trouveront donc largement leur compte avec, en complément, le fait de profiter à la fois d’un très bon confort quelque soit les conditions de route et d’un ressenti plaisir indéniable. La marque d’outre-Rhin, c’est aussi un label AMG. Une Mercedes-AMG EQS 53 4Matic+ de 761 ch a ainsi été dévoilée. Ce n’est pas tout, car une « petite EQS » au format beaucoup plus adapté à l’Europe, la Mercedes-Benz EQE (longueur : 4,946 m), a également été révélée récemment, cette dernière se positionnant encore plus comme la rivale directe de la Tesla Model S (longueur : 4, 970 m). Pour jouir du meilleur de l’électrique Mercedes, il faudra compter sur un budget de 127 250 € (à partir de – hors malus) pour l’EQS 450+. Retrouvez ci-dessous, au terme de cet article, d’autres photos de l’EQS 450+ sur la route des vins.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : Mercedes-Benz (Tibo – The Good Click)

Publié par
Frédéric Lagadec

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