Dernier-né de la gamme électrique « EQ » de Mercedes, l’EQV, présenté par le constructeur allemand comme un grand monospace électrique 6/8 places arrive sur le marché français. Avec une version longue arborant les 5,14 mètres pour la version EQV 300, son prix débute à 72 744 €. Voici notre essai.
Le secteur du transport de personnes est en pleine expansion. Marqué par une forte pression concurrentielle et des tarifs régulés, c’est le service et l’image qui doivent faire la différence et Mercedes l’a bien compris : on retrouve le positionnement haut de gamme du constructeur allemand avec un design épuré et une finition Avantgarde pour un voyage tout en élégance à bord du Mercedes-Benz EQV. L’EQV se distingue de son homologue thermique, le Classe V, par son imposante calandre. Les deux s’adressant toutefois à la même clientèle : chauffeurs, services hôteliers, taxis etc…
Avec, sur le papier, une autonomie de 353 km (cycle mixte WLTP), le constructeur allemand propose une charge de 80% en 45 minutes sur borne de recharge rapide; de quoi nous permettre d’attendre le premier “Pit-Stop” de notre essai. Dans la région de Barbizon, direction les bornes de recharge Ionity. La recharge du véhicule est assez simple, avec une prise située au niveau du pare-chocs avant, pas besoin de chercher trop longtemps. Premiers kilomètres, premières impressions, le véhicule nous paraît plutôt spacieux et surtout, très silencieux.
Revenons sur les caractéristiques techniques. 353 km d’autonomie en cycle mixte donc mais, l’EQV présente une plus grande autonomie en cycle urbain versus une perte d’autonomie sur autoroute (du fait de l’absence de régénération). Sous le capot avant du Mercedes-Benz EQV se cache un moteur électrique d’une puissance de 150 kW/204 ch, ceci grâce à l’énergie électrique fournie par une batterie de 100k kWh de capacité (90 kWh utile) que l’on peut recharger en courant alternatif ou bien en courant continu. Ce dernier point est un des atouts phare de l’EQV puisqu’il offre à l’usager la possibilité de recharger son monospace soit à la maison grâce à la Wallbox, ou bien sur l’autoroute. Un tarif avantageux Ionity est d’ailleurs proposé aux heureux propriétaires.
A l’intérieur, on retrouve toute la “pâte Mercedes” avec le sytème MBUX (Mercedes-Benz User Experience
Avec une pré-climatisation proposée de série, le fait de préchauffer le monospace est sans impact sur l’autonomie. La batterie de type lithium ion garantie 8 ans ou 160 000 km située sous le plancher assure une habitabilité optimale. Les 4 premières maintenances sont d’ailleurs inclues. Le moteur se situe à l’avant. Le cuir et la porte latérale gauche sont également de série. Dans un souci d’économie de consommation électrique, les sièges sont chauffants à l’avant. On ne chauffe pas tout l’habitacle inutilement.
L’atout de l’électrique ? On ne consomme pas en phase de ralenti et le système de batterie se recharge lorsque le conducteur décélère à l’aide de palettes au volant et, bien sûr, freine. Une autre caractéristique d’une motorisation électrique, c’est l’absence de bruit qu’elle confère . Et pour éviter tout problème pour les éventuels maladroits du volant, le monospace émet un son pour avertir des éventuels obstacles, ceci en marche arrière. Tel un tutoriel de conduite, voici comment jouer avec les commandes du Mercedes-Benz EQV. Plusieurs modes de conduites s’offrent à nous. On décide de la puissance dont on a besoin. L’EQV propose des modes de conduite plus ou moins énergivores : “Eco”, “Eco +” et même “Sport”. Si l’on effectue un kick-down, les 204 chevaux sont mobilisés immédiatement et cela n’est pas limitatif. En mode “Sport”, à noter que la suspension s’abaisse de 10 mm.
Les différents modes se retrouvent sur la console centrale. Bientôt disponible, un mode lift qui permettra de diminuer ou rehausser la garde au sol de 3 cm. Une fois le mode de conduite choisi, on sélectionne le mode de récupération d’énergie, 5 au total. Si on peut sélectionner un mode automatique “D Auto”, le mode manuel propose différents paliers : “D +”, “D”, “D -” et “D – -“, ceci à l’identique du SUV Mercedes-Benz EQC 100% électrique (essai disponible en cliquant ici) et de la gamme “EQ Power”, à savoir les Plug-in hybrides rechargeables Mercedes. Les deux derniers paliers augmentent l’autonomie car ils optimisent la récupération d’énergie. Au total, 20 combinaisons pour une optimisation de la conduite et de l’autonomie du véhicule. La conduite en ville peut ne s’effectuer qu’avec une seule pédale puisque nous ne touchons quasiment pas le frein.
Il est important de noter la première économie réalisée dans la mesure ou un véhicule électrique n’est pas assujetti au malus. On note en outre qu’un plein d’électricité ne coûte que 14 € et offre environ 350 km d’autonomie. Le coût d’entretien se trouve également réduit, les assurances sont en effet favorables à l‘électrique.
Venons-en à nos impressions de conduite. Hormis un confort de haut niveau, un aspect cher à Mercedes, on se sentirait presque comme dans un SUV à l’étoile au volant de l’EQV avec une position encore plus perchée. Malgré un poids conséquent d’environ 2 700 kilos, le van démarre avec un ressenti de légèreté assez bluffant. En ville, là où il devra affronter rond-points et autres virages serrés entre les murs, le van révèle une bonne agilité même s’il faut évidemment prendre en compte son gabarit mais, le ressenti au volant est des plus précis alors que les freins s’appréhendent plutôt facilement. Ce dernier point est plutôt positif sachant que le système de régénération au freinage intrinsèque aux véhicules 100% électriques provoque généralement une gêne en termes de ressenti pour la pédale de gauche.
Sur route, le poids se ressent beaucoup plus, notamment dans le courbes et, pour éviter de faire se balancer vos passagers, il faudra adapter une conduite coulée et un rythme calme. Alors, le confort sera assuré et le voyage en Mercedes-Benz EQV sera équivalent à un vol en Classe Affaires voire, mieux, sans aucun bruit parasite.
Le nouveau monospace EQV qui peut, bien sûr, plutôt être considéré comme un van, est doté d’un menu avec des catégories spécifiques à l’électrique. On peut géolocaliser les bornes de recharge à proximité du véhicule, repérer le rayon d’action sur la carte (autonomie sur carte) et la navigation intelligente nous permet de situer les bornes les plus efficaces pour limiter le temps d’arrêt. L’application “Mercedes Me” ne nous proposera pas un arrêt pour une charge de 100% mais deux arrêts en fonction de la puissance de charge disponible et de la distance et du tracé à parcourir. A noter que sur les bornes, on a une charge rapide sur les premiers 80% de la batterie et la charge diminue sur les 20% restants pour ne pas endommager la batterie.
Enfin, le Mercedes-Benz EQV c’est une prouesse 100% électrique qui permet de répondre à toutes les attentes des clients avec 353 km d’autonomie en cycle mixte WLTP (version longue). Attention néanmoins car, en utilisation réelle, cela peut clairement être moindre. Terminons avec un point positif, un TCO (Total Cost of Ownership) pour les entreprises.
Texte et essai : Maud Moureau
Photos : LesVoitures.com et Mercedes-Benz