Le 31 août 2020, l’Opel GT a rendez-vous avec son histoire au Grand Palais, là où elle sera exposée aux côtés d’autres mythiques automobiles. Ainsi, le coupé sportif s’apprête à traverser la France dans le cadre du Tour Auto 2020 organisé par Peter Auto. C’est l’occasion de revenir sur celle surnommée la « mini-Corvette » sachant que l’Opel GT est également un peu française.
C’est en 1968 que l’Opel GT fait une apparition très remarquée sur la scène automobile internationale, ceci trois ans après la révélation, au salon de Francfort, de l’Experimental GT (photo ci-dessous), un concept-car que l’on doit au designer Clare McKichan connu pour avoir travaillé avec le « père » de la Corvette, Bill Mitchell.
Clare collabore alors étroitement avec Erhard Schnell qui prendra ensuite en main le développement de l’Opel GT et la direction du « Styling studio » de Rüsselsheim. 1968, c’est également l’année de la révélation de Corvette C3 Stingray… Rappelons, qu’à l’époque, General Motors était le propriétaire de la marque allemande passée en 2017 de l’autre côté de l’Atlantique, suite à son rachat par le Groupe PSA.
Ce n’est d’ailleurs pas sans émotion que nous écrivons ces lignes car, Erhard Schnell nous a quittés cette année. Pour lui rendre hommage, l’Opel GT de 1972 confiée à Mélina Priam et Anne-Chantal Pauwels pour le Tour Auto portera un écusson en sa mémoire. Les ailes d’anges au rendu métallique qui habillent les courbes sa création pourront ainsi l’accompagner.
Revenons à l’origine du design « made in USA » de l’Opel GT avec une autre voiture américaine que nous nous devons de citer dans cet article. En effet, l’Experimental GT peut également être considérée comme la copie, en plus petite, du concept-car Mako Shark 2 (photo ci-dessous) présenté en 1965 au salon de l’automobile et à l’Exposition Universelle de New York. L’étude de style au nom de requin a tout simplement préfiguré la… Corvette C3 Stingray.
Tout en courbes comme celles d’une bouteille de Coca Cola, du long capot plongeant aux ailes, en passant par la chute de toit, la petite Opel GT partage également avec la Corvette des optiques avant rétractables tels des yeux qui clignent ! Cependant, pour encore plus d’effet de charme, les feux avant de la GT pivotent sur eux-mêmes contrairement à la Corvette et à l’Experimenal GT. De quoi faire rêver depuis plus de 50 ans petits et grands, sans oublier les amoureux des périodes sixties et seventies.
Depuis 1968, le constructeur d’outre-Rhin a donc atteint et dépassé largement son premier objectif à savoir, proposer une voiture visuellement hyper-attractive dans le but de faire parler d’autres choses que des Kadett et Commodore.
Venons-en au second souhait d’Opel avec son petit coupé. Malgré un style résolument sportif, l’Opel GT se devait d’être accessible par le plus grand nombre de potentiels acheteurs, les routes d’Europe étant, dans tous les sens du terme, très éloignées de celles grandioses des Etats-Unis d’Amérique. On est donc loin des motorisations puissantes des Corvette, l’Opel GT devant logiquement se contenter de deux blocs essence : 1 100 cm³ de 59 chevaux (DIN) et 1 900 cm³ de 88 ch (DIN). De Paris au circuit Paul Ricard du 31 août au 5 septembre 2020, les quelques 90 chevaux de la GT devraient s’avérer suffisants dans la catégorie Régularité du Tour Auto.
Comme évoqué en introduction, l’Opel GT est donc un peu bleu-blanc-rouge, pourquoi ? Tout simplement car les éléments qui composent sa coque étaient fabriqués chez les usines Chausson d’où sont sorties les inoubliables autobus français d’antan. Puis, l’entreprise Brissonneau & Lotz prenait ensuite en charge leur assemblage, la peinture ainsi que l’habillage de l’habitacle de l’auto. Expédiés outre-Rhin chez Opel, les coupés pouvaient alors être équipés de leur « cœur mécanique » et du reste. En France, à noter que seul le modèle motorisé par le 4-cylindres 1.9 l a été vendu.
Commercialisée entre 1968 et 1973, l’Opel GT s’est écoulée à plus de 103 000 exemplaires à travers le monde dont quelques 70 000 aux Etats-Unis, 19 300 en Allemagne, la France ayant compté près de 2 800 preneurs de la plus américaine des Opel. Pour être tout à fait complet, une Opel GT de type roadster a aussi été proposée entre 2007 et 2009 soit, une version rebadgée pour l’Europe de la Saturn Sky.
Tel un fil rouge liant le passé, le présent et le futur, le nom « Opel GT » est réapparu en 2016 sous les lignes d’un concept-car (photo ci-dessus), ceci à l’occasion du salon de Genève. Même s’il est très improbable de le voir un jour décliné en modèle de série, comme le Peugeot e-Legend Concept, on peut penser que les plus grands fans de la marque au Blitz en rêvent chaque nuit.
Quant à la réalité, aux temps modernes, le Tour Auto résonne déjà comme un formidable retour aux affaires pour le plus « sexy » des Opel. Les aventures de l’Opel GT et de sa « Dream Team » 100% féminine lors de la 29ème édition du Tour Auto seront à suivre, chaque jour, sur LesVoitures.com. Comme on dit… suite au prochain épisode ! Retrouvez, ci-dessous, au terme de cet article, d’autres formidables photos d’archive dont certaines très décalées synonymes de plaisir automobile sans contrainte, c’était ça les années 60 et 70 !
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : Opel et LesVoitures.com