Ceux qui sont de ma génération télévisuelle ne seront pas dépaysés si j’emploie l’expression “des amis de 30 ans”. Pour Pirelli, son P Zero et l’automobile, c’est une histoire, presque d’amour, qui dure depuis 30 ans cette année. Pour ce faire, Pirelli se devait de marquer le coup, d’autant plus que l’année 2016 correspond au lancement officiel de la nouvelle version de son produit phare.
Le décor est planté et, une fois surmontés les aléas du réveil matinal, très matinal et, j’ai beau être matinal, j’ai eu mal, il a fallu braver les conséquences des conflits sociaux. Arrivé avec mon groupe de joyeux confrères sur les terres champenoises, nous sommes tout de suite pris en charge par le staff. Et oui, le renouvellement d’un produit aussi symbolique se fait dans les règles de l’art. Le temps est juste magnifique lorsque nous découvrons notre équipe d’encadrement composée, entre autres, du directeur du centre d’essais qui nous reçoit, et du chef produit P Zero. Pour couronner le tout, deux invités de marque en la personne de Margot Laffite et de Paul Belmondo assureront des baptêmes sur circuit.
Comme évoqué précédemment, l’automobile, Pirelli et le Zero tout particulièrement, c’est une longue histoire d’amour. Le premier P Zero a vu le jour dans le cadre du championnat du monde des rallyes afin d’équiper une Lancia Delta S4. Depuis, que de chemin parcouru avec plus plus de 500 références et plus de 800 homologations. Ce qui caractérise ce produit c’est ce qu’on appelle le marquage, un procédé créé en 1987 en collaboration avec le constructeur Porsche et qui certifie que tel ou tel pneu a été développé spécifiquement pour tel ou tel modèle. Ce dispositif est depuis étendu aux principaux constructeurs et principaux modèles afin de garantir le meilleur rendu possible lors de l’utilisation.
La gamme P Zero, quant à elle, se compose de trois grands modèles :
– Le P Zero développé pour les berlines premium de type Mercedes ou Audi avec l’accent mis sur la réduction des bruits de roulement, une plus longue durée d’utilisation étant entendu que ces véhicules sont destinés à avaler les kilomètres, le confort et la sécurité.
– Le P Zero Corsa pour les super sportives de type Pagani ou McLaren P1 où les notions mêmes de sportivité sont exacerbées avec un gros travail sur le grip, la vitesse, la vitesse en courbe et la tenue latérale.
Il est à noter que McLaren et Lamborghini équipent d’origine en premières montes leurs véhicules neufs et que, pour chaque constructeur, le cahier des charges est différent, ce qui implique un pneu développé sur mesure afin de répondre au mieux aux exigences de la clientèle.
La gamme est étendue à des montes pouvant aller jusqu’au 22″, est composée de 11 produits et 3 nouvelles technologies composent ce P Zero dont le système Seal Inside, qui permet de continuer à rouler sans perte de pression du pneu même en cas de crevaison, tel un système run flat, et le Pirelli Noise Cancelling System qui permet la réduction de bruit. Comme amélioration sur le nouveau P Zero, il est à noter qu’un énorme travail a été fait afin d’obtenir une meilleure répartition de l’usure sur la bande de roulement et qu’un gros effort a été également réalisé avec l’introduction de matériaux riches en silice (plus de 80% assure-t-on). Ces nouveaux points ne sont pas anodins lorsque l’on sait qu’il faut en moyenne 3 ans pour développer un nouveau pneu.
Ce n’était pas le tout de nous parler, de nous vanter les qualités de leurs nouvelles gommes, encore fallait-il que les équipes de Pirelli nous en fassent la démonstration. Vous voyez Fernandel dans le rôle d’Ali Baba qui arrive devant la grotte et la fait s’ouvrir avec ces mots « Sésame, ouvre-toi ! » ? Et bien là, c’était également ça. Cela aurait même pu être « CERAM, ouvre-toi ! ». Lever de rideau sur nos jouets de la journée baignant dans un magnifique soleil avec, et cela a son importance, du SP98 à foison.
Au menu du jour, Mercedes-AMG GTS, Ferrari 488, Audi RS 3, Lamborghini Huracán Spyder, Jaguar F-Type R, Porsche 911, Mercedes-AMG A 45 , Audi R8. Un concert de décibels et de puissance en vue, what else ou “watts else ?”, à vous de voir. Les discours, c’est bien mais rien ne vaut la pratique. Ainsi, la matinée était composée de 3 ateliers afin que mes camarades excités comme des puces devant ce line-up, et moi-même, puissions nous rendre compte du travail accompli.
Le premier atelier consistait à slalomer entre des cônes à une vitesse de 70 km/h au volant de 4 voitures et d’enchaîner le même exercice à vitesse moindre sur sol détrempé afin de juger de l’adhérence des P Zero. On peut dire que l’on a pas été déçus, loin s’en faut, tant le comportement des voitures a été impérial. Pirelli avance une capacité d’expulsion de l’eau accrue de 10% par rapport au modèle précédent.
Le second atelier était mis en place afin de tester le mordant du pneu lors d’un coup de volant donné assez fort en sortie de virage à vitesse assez élevée. Les voitures ne bougent pas et se placent parfaitement comme souhaité par le conducteur.
Le troisième atelier permettait “d’avoiner” sur le circuit en mettant pied dedans juste avant l’immense ligne droite dont nous disposions afin de tester la stabilité à haute vitesse, élément déterminant à ce niveau d’exigences et de contraintes. Par rapport à l’ancien Pzero, celui-ci assure une résistance au roulement en baisse de 15%.
Last but not least, presque deux tours en passager soit dans la R8 avec Margot Laffite soit dans la Huracán Spyder avec Paul Belmondo (excusez du peu) afin d’avoir un apercu du potentiel de stabilité et de performances de ces Pzero.
Suite à cette matinée des plus studieuses, déjeuner dans un domaine magnifique où, pour l’occasion, Pirelli a réuni une F40 et une F12 TdF. Ces deux modèles sont les écrins du premier et du dernier Pzero créés pour Ferrari et que trente ans séparent.
Si l’évocation du P Zero fait penser directement à certains aux sportives, il n’en demeure pas moins que ce pneu s’adresse aussi aux berlines premium. Afin d’en tester les qualités, nous voilà donc partis pour l’après midi en road trip sur la route touristique du champagne au volant de BMW Série 7, Maserati Ghibli et autres Jaguar XF. Je dois bien concéder que le rendu a été à la hauteur des mes espérances; le pneu procure une sensation de confort optimal tout en éliminant au maximum les bruits liés aux mauvais revêtements, une réussite.
« Partir, c’est crever un pneu » comme disait Coluche… Non seulement cela ne nous est pas arrivé (cela aurait été un comble) mais en plus, nous avons pu nous rafraîchir dans les caves du Champagne Laurent-Perrier qui a eu la gentillesse de nous ouvrir ses portes pour une visite privative et pour clore notre journée découverte.