Peut-on encore parler voiture à Paris? La réponse est oui. Dimanche, en marge de l’ouverture du Mondial, se tenait, place de la Concorde, une belle fête baptisée la parade des 120 ans du Mondial de l’Auto avec un défilé exceptionnel. Nous étions au coeur du dispositif avec une Citroën GS. Retour sur cet immense succès populaire.
Il faisait beau dimanche dernier sur Paris. En me rendant place de la Concorde pour assister au défilé du Mondial, je ne me doute pas que je vais y croiser autant de belles voitures et surtout autant de public lors de la parade des 120 ans du Mondial de l’Auto.
Sur la place historique, les voitures arrivent les unes après les autres et prennent position autour du stand éphémère du Mondial de l’Auto. Dès l’aube les Parisiens se promènent en nombre et admirent la mise en place de l’événement.
Mais de quoi s’agit-il au juste ? L’idée des organisateurs du Mondial de l’Auto était de rendre hommage à 120 ans d’évolution automobile à travers une exposition d’environ 250 voitures de toutes les époques. Ces voitures, venues pour certaines des quatre coins de la France et appartenant à des constructeurs ou des collectionneurs passionnés, forment ensuite un convoi pour parcourir la capitale.
Ce qui frappe d’entrée, c’est la qualité du plateau présenté. Il y a de tout mais il n’y a que du bon. Des premiers pas d’une industrie automobile hésitante aux voitures bien plus récentes, il y en a pour tous les goûts. Chaque décennie est consciencieusement représentée. Les engins d’avant-guerre et leur nuage de fumée traversent la place pour aller rejoindre leur emplacement pendant qu’un bus SAVIEM provoque en chacun d’entre nous un élan de nostalgie. Et c’est bien là que les organisateurs ont tout bon. En se baladant dans les allées de l’exposition, il ne se passe pas une minute sans entendre un “mon père avait la même”, ou “j’allais à l’école avec ça”. Ici , chaque voiture rappelle des souvenirs. La Peugeot 404 de tonton ou la mobylette Peugeot 103 de notre jeunesse, tout le monde aura sa dose de nostalgie.
Sur les 250 voitures présentes, il y a quelques merveilles. Chez Renault on a particulièrement joué le jeu en dépêchant une série de concept-cars qui feront le défilé. Concept Laguna, concept du premier Scénic, ou prototypes de salons plus récents, ils roulent plutôt bien et font le bonheur d’une foule immense sur la place et tout au long du parcours de la parade des 120 ans du Mondial de l’Auto.
De mon côté, je décide de partir avec une des 28 Citroën “convoquées” par le constructeur aux chevrons. A quelques mois du centenaire de la marque qui sera notamment fêté au salon Rétromobile 2019, je vais redécouvrir les bienfaits de la suspension hydropneumatique sur les pavés parisiens. Et cette traversée de Paris je vais la faire en GS, conduite par son propriétaire. Celui-ci n’est pas n’importe quel conducteur de GS. Alain Pitot est, en effet, le président du club GSAventure, qui met à l’honneur les GS et GSA. L’exemplaire d’Alain est absolument parfait avec un bleu assez rare et une version X2 produite pendant seulement 2 ans, de 1974 à 1976.
Il est 13h00 passées de quelques minutes et l’ordre de départ vient de nous être donné. La caravane de véhicules part de la place de la Concorde par vagues successives. Alain met en route le “quatraplat” refroidi par air, au bruit si caractéristique. Avec la ravissante Corinne, sa copilote du jour, nous allons traverser la capitale. Autour de nous, une Mehari Kaki, une Rosalie, tandis qu’une DS21 nous précède et qu’une SM rutilante nous suit à la trace.
Sur la place la foule est incroyable. Quand certains aiment penser que la voiture est morte, surtout dans la capitale, cette dernière nous prouve l’inverse. La foule est venue en nombre mais surtout la ferveur et l’ambiance sont au rendez-vous. Au passage des véhicules, les spectateurs nous encouragent, nous sourient, nous tapent dans les mains et tout le monde admire la beauté des bolides. Pendant des centaines et des centaines de mètres, nous fendons la foule sous les applaudissements. Je m’attendais à une foule clairsemée, nous nous retrouvons au centre de l’attention et d’une standing ovation populaire. Français, touristes, passionnés ou simples promeneurs, tout le monde se prend au jeu et les flashs crépitent comme au festival de Cannes.Tout au long des 6 km que compte le parcours de cette parade des 120 ans du Mondial de l’Auto, les touristes étrangers nous saluent, quand le parisien reste bouche bée devant la longueur du cortège.
Non, la bagnole n’est pas morte ! et oui il est encore possible de faire plaisir aux gens avec des voitures anciennes dans Paris.
Après une magnifique traversée de Paris dans la GS d’Alain, nous allons rejoindre une sorte de parc fermé. Au moment où nous garons la belle Citroën, nous nous retrouvons au milieu de plusieurs prototypes Renault. Je regarde autour de moi et reste là un moment. Tout le monde se dit la même chose : nous ne voyons pas cela tous les jours et nous ne sommes sûrement pas près de revoir pareil rassemblement. Alors profitez bien de la vidéo et des photos qui suivent…
Texte : Niko Laperruque
Photos : Daniel Power, Citroën, Niko Laperruque