En sport automobile on emploie le terme déverminage, lorsqu’une nouvelle voiture effectue un ultime test, avant sa toute première mise en grille. Presque comme un déverminage, bénéficier d’une Porsche Carrera 4S (type 991) neuve est déjà un privilège pour un sujet et quand le champion de France GT 2011, Laurent Pasquali, vous accompagne, cela devient un essai d’exception.
L’histoire de la marque allemande à toujours été liée à la technologie de la transmission intégrale. En 1900, la Lohner-Porsche a été la toute première auto à proposer 4 roues motrices grâce à deux moteurs électriques supplémentaires situés sur les roues arrière. Avec ses 1800 kilos de batterie, celle que l’on appelait la « Toujours Contente » n’a pas rencontré un grand succès car, à l’époque, les gens croyaient que cette voiture n’avait aucun avenir. Elle a quand même fait sensation lors de l’Exposition universelle de Paris la même année. Aujourd’hui et 112 ans après, les 4×4 et autres voitures hybrides font partie de notre quotidien. En sport auto, Porsche a remporté deux fois le rallye Paris Dakar (1984 et 1986) grâce à la 953 à 4 roues motrices. Laurent Pasquali n’était alors qu’un enfant mais vous allez vite vous rendre compte, à travers ce sujet, qu’il est vite devenu un spécialiste de la 911…
Laurent Pasquali nous accueille au Centre Porsche d’Arpajon (Groupe Ravé), partenaire fidèle de ses exploits en compétition. Il découvre avec nous la nouvelle Porsche 911 Carrera 4S (type 991) qui a été dévoilée en première mondiale lors du Mondial de l’Automobile de Paris il y a à peine 2 mois. Au premier coup d’œil il nous fait remarquer les modifications extérieures : « Le bouclier avant intègre maintenant des ailettes par rapport à la S. L’arrière de l’auto est visuellement plus massif car la 4S est plus large de 44 millimètres. » Les pilotes sont toujours précis, cela se joue souvent au millimètre en course…
Nos regards sont alors attirés par le bandeau qui lie les 2 feux arrière. L’avis de Laurent sur cette nouveauté lumineuse est des plus spontanés : « Les propriétaires de la 4S vont vite être reconnaissables, c’est osé mais très réussi, j’adore cette idée ! » Cette « Red Line », de toute beauté, nous apparaît comme un ultime coup de crayon soulignant l’arrière de la voiture. De nuit, si vous voyez cette ligne rouge, et bien vous savez maintenant derrière quelle modèle de Porsche vous êtes. Et pour anticiper sur cette belle rencontre nocturne, regardez cette vidéo :
Extérieurement la dernière retouche prend forme sur les profils de la 911 avec les caches de bas de caisse de couleur noire. Sans oublier les sorties d’échappements à embouts doubles (option échappement sport). Sous le charme du design éternel de cette septième génération de 911, nous pensons au père de l’auto, Ferdinand Alexander Porsche, décédé le 5 avril denier. Petit-fils du fondateur de la marque, il avait aussi créé la Porsche 904 et fonder le « Porsche Design Studio ».
Juste avant de prendre la route, Franck Ravé, le Directeur du Centre Porsche, nous tend la fiche descriptive de l’auto où figure l’ensemble des options et le prix de cette première 911 4S livrée aux établissements Ravé. Et pour l’anecdote notons que les Ets. Ravé ont fêté, en décembre 2011, leurs 30 années d’existence au sein du « monde Porsche » en même temps que le lancement de la nouvelle 911 type 991. Le tarif de l’auto avec toutes ses options et de 150 159, 56 € (hors options : 113 897, 00 €) auxquels il faut rajouter le malus écologique de 6000 € HT (à partir du 1er janvier 2013). Mais pas d’inquiétude, c’est Laurent Pasquali qui conduit.
Une fois à bord, nous sommes bien dans une Porsche, la finition est exceptionnelle tout comme l’ergonomie de la console centrale. L’alcantara qui habille le ciel de toit est du plus bel effet, l’intérieur tout cuir bicolore noir/gris platine accompagné des sièges « sport adaptatif Plus » nous plonge dans une ambiance très sportive mais avec beaucoup d’élégance. Après avoir démarré, Laurent déconnecte immédiatement le Stop-Start automatique. Inutile de lui demander pour quelle raison, les pilotes n’aiment pas caler ou même en ressentir la sensation ! Nous profitons des premiers kilomètres pour échanger avec lui et il nous raconte son histoire avec la marque : « 6 jours après ma naissance je roulai déjà en Porsche, dans une 911 turbo et à mes 20 ans j’ai pu acquérir une Carrera 4 S type 993 noire ! A ce jour j’ai usé 15 Porsche (rires) et chacune d’entre elles m’ont procuré une émotion particulière et unique. » Aujourd’hui LP (comme ses proches le nomme) a fait le choix du Cayenne et nous l’explique : « Parcourant 40 000 kms par an pour me rendre sur les circuits j’ai aujourd’hui besoin de plus d’espace ! » En effet un gros carton rempli de stickers des partenaires a attiré notre attention en arrivant au centre Porsche d’Arpajon.
En compétition Laurent pilote des Porsche depuis 2003, et c’est une Porsche GT 3- R qui l’a mené au titre de champion de France en 2011 avec son coéquipier Anthony Beltoise et dès sa première participation au GT Tour. Avant ce premier titre national Laurent avait évolué au sein de la Porsche Matmut Carrera Cup et fut vice champion en 2010.
La nouvelle 911 Carrera 4S a d’ailleurs un point commun avec la GT3 du titre 2011, comme nous l’explique Laurent : « Je suis impressionné par le travail réalisé sur le son du moteur. Le bruit de claquement au changement de rapport est très proche de la GT3 de compétition grâce à l’échappement sport. » Dès que le bouton de cette option est enclenché le Flat 6 3.8L développant 400 chevaux pour un couple de 440 NM se met à jouer une symphonie rauque. Mais afin de vérifier les dires de Laurent nous nous lui proposons d’ouvrir le toit et de baisser les vitres à l’approche d’un tunnel. Et en effet, cela détonne à chaque changement de rapport. A quand les routes 100% couvertes ? Lançons l’idée…
La boîte PDK (disponible en option) à 7 rapports y est aussi pour beaucoup. Elle a la particularité bien connue d’intégrer un double embrayage permettant d’enclencher à tour de rôle 2 arbres indépendants afin de transmettre le couple aux roues sans coupure de puissance. En mode « Sport+ » et avec la PDK, la 911 Carrera 4S parcoure le 0 à 100 km/h en 4,1 s. La vitesse maximale de l’auto étant alors de 297 km/h. Au niveau de sa structure en acier et aluminium, la nouvelle 911 Carrera 4S gagne 65 kilos par rapport à ses devancières et passe à 1465 kilos (poids à vide DIN).
Laurent ayant possédé une 4S de la génération précédente (type 997) pendant 1 ans, il nous fait partager de nouveau ses compétences de « Porschiste » : « L’auto est totalement nouvelle, le gap est aussi important que celui que j ai connu entre la 996 et la 997. Le comportement de la 4S a bien changé, elle gagne en efficacité et le confort est amélioré. » Même si la 4S propose une philosophie différente de la S, à savoir que ses futures propriétaires recherchent du confort, elle conserve plus que jamais son caractère sportif, l’essence même d’une 911.
Nous laissons Laurent seul au volant sur une route plongée dans une ambiance automnale afin que notre photographe Alexandre Besançon puisse capter le dynamisme de l’auto. Ce type de route est le terrain de jeux idéal pour notre 4S et rien ne peut la déstabiliser même avec un pilote à ses commandes. Ce coupé 2+2 est en effet « hyper intelligent ». Son cerveau est doté de multiples technologies dont voici les principales. Le PTM (Porsche Traction Management) gère la répartition de la motricité entre les roues avant et arrière en fonction de la situation. En pratique l’auto devient très agile sur les petites routes tortueuses et quand les conditions d’adhérence se dégradent par temps de pluie ou à la montagne. Et pour visualiser les bénéfices du PTM, le conducteur dispose de l’affichage des données en temps réel sur un écran situé à droite du tableau de bord. Ce même écran peut aussi basculer en mode « G Forces » et indique alors le nombre de G subis. Le PTM optimise aussi la consommation de carburant et autorise le roulage en roue libre ! Les consommations de la 911 Carrera 4S (avec la boite PDK et le PTM) sont données pour 12,7 l/100 km en cycle urbain et 7,0 l/100 km en extra-urbain.
Au niveau de la sécurité active, le système ACC (Adaptive Cruise Control : régulateur de vitesse adaptatif-option) s’enrichit d’un dispositif anticollisions, le PAS (Porsche Active Safe), pour les 4S équipées de la boîte PDK. L’ACC régule automatiquement la distance avec le véhicule qui précède la Porsche tandis que le PAS alerte le conducteur lorsqu’une voiture freine brusquement. Ce système peut alors intervenir en urgence, en augmentant la pression du freinage.
De retour au Centre Porsche d’Arpajon, la sportive affiche 58 kilomètres au compteur. Laurent nous fait alors part de son impatience à retrouver la compétition en 2013 : « La saison prochaine, je serais au départ du GT Tour et des 24H de Spa, mais je ne peux encore vous révéler sur quelle GT3. Je compte également offrir à mes partenaires encore plus de visibilité et un nouvel outil de communication via la création de mon site internet officiel : lpracing.fr. »
4ème du championnat de France GT en 2012 avec trois victoires, Laurent nous parle longuement de ses liens forts avec le Groupe Ravé (propriétaire des centres Porsche Arpajon et Tours), qui nous ont rendu possible la réalisation de cette essai avec leur 911 Carrera 4S de lancement, puis conclut : « Je tiens à terminer cet essai en remerciant la famille Ravé qui me fait confiance depuis 2003. »
La 911 a toujours été une référence en termes de motorisation avec le Flat 6, de boite de vitesse robotisée grâce à la PDK ou encore par ses courbes historiques dessinées par le regretté Ferdinand Alexander Porsche. La nouvelle 911 Carrera 4S (type 991) est aujourd’hui portée par des solutions évoluées, toujours à l’avant-garde des technologies automobiles. Cela fait d’elle une voiture encore plus complète et polyvalente. Elle peut dégager un tempérament de feu et vous procurer aussi un maximum de confort comme les GT d’aujourd’hui l’exigent. Et à chaque kilomètre parcouru à son bord, c’est l’identité Porsche que l’on ressent et la passion de la performance maitrisée.
Texte : Fred LA
Photos : Alexandre Besançon, site : alexandre-besancon.com
Photo circuit : Steve Arrignon