Depuis avril 2025, un dispositif inédit a été installé sur l’autoroute A1, entre Dourges et Seclin. Après plusieurs mois de phase dite « pédagogique », jeudi 16 octobre, le radar de covoiturage est officiellement entré en service. Sa mission : contrôler automatiquement le nombre d’occupants dans chaque véhicule et sanctionner d’une amende forfaitaire de 135 € les automobilistes qui empruntent la voie réservée sans respecter les règles.
Ce radar de covoiturage désormais en fonction sur l’A1 utilise une technologie infrarouge capable de distinguer, sans intervention humaine, la présence de passagers à l’avant du véhicule. Concrètement, tout conducteur circulant sur la voie de covoiturage avec moins de deux personnes à bord s’expose à une contravention immédiate. La voie concernée, mise en service en septembre 2023, est activée en semaine, aux heures de pointe, ou lorsque la vitesse moyenne du trafic descend en dessous les 70 km/h. Elle est réservée aux véhicules transportant au moins deux occupants, aux taxis et aux transports en commun. Précisons que la photo de couverture de cet article est celle du radar de covoiturage situé sur l’A13.
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À partir du 16 octobre 2025, un radar contrôlera, en cas d’activation, le respect de la voie de covoiturage.
Objectifs de cette voie de covoiturage :… pic.twitter.com/YdV168KYtG
— Préfecture de la région Hauts-de-France et du Nord (@prefet59) October 14, 2025
Selon la Direction Interdépartementale des Routes Nord (DIR Nord), cette voie de covoiturage, utilisée par près de 100 000 véhicules par jour, aurait permis une hausse du covoiturage de 18 % à 20 %. Les covoitureurs gagneraient en moyenne 4 minutes par trajet, soit une réduction de 12 % du temps de parcours.
Mais derrière ces chiffres, la réalité est plus nuancée : près de 45 % des véhicules dépassent la vitesse limite de 70 km/h et 49 % circulent en infraction avec un seul occupant. C’est précisément pour contrer ces comportements que le radar est désormais opérationnel.
Le radar de covoiturage de l’autoroute A1 n’est qu’une suite. En effet, rappelons que des radars de covoiturage similaires sont déjà en action à Paris et ailleurs :
- Sur le périphérique parisien, où des voies de covoiturage ont été créées dans le cadre des aménagements liés aux Jeux Olympiques 2024,
- sur l’autoroute A13, axe majeur entre Paris et la Normandie,
- à Lyon, autre métropole où la circulation est saturée et où les autorités expérimentent des voies réservées.
Ces radars de covoiturage s’ajoutent à une longue liste d’outils de contrôle : radars fixes, radars mobiles, radars tronçons, radars de franchissement de stop… Désormais, l’État dispose aussi de radars capables de compter les passagers.
Pour les associations d’automobilistes, le constat est clair : la répression routière ne cesse de s’alourdir. Après les radars automatiques dans les années 2000, les radars de feu rouge, puis les radars de vitesse moyenne, voici désormais les radars de covoiturage.
Le discours officiel met en avant la sécurité routière et la fluidité du trafic. Mais pour de nombreux conducteurs, il s’agit avant tout d’une nouvelle machine à verbaliser, qui frappe encore une fois le portefeuille des automobilistes, déjà soumis à une pression fiscale et réglementaire croissante.
Enfin, Les « voies olympiques » mises en place à Paris pour les Jeux Olympiques de 2024 ont déjà montré la volonté des pouvoirs publics de réserver certaines portions de route à des usages spécifiques, au détriment des automobilistes ordinaires. Les radars de covoiturage s’inscrivent dans cette même logique : réduire la place de la voiture individuelle et contraindre les conducteurs à changer leurs habitudes.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
