Selon Le Bien Public, la métropole dijonnaise a été le théâtre d’une nouvelle escalade symbolique : dans la nuit du 16 au 17 décembre, six dispositifs automatiques de contrôle de la vitesse ont été neutralisés par des agriculteurs affiliés au syndicat Coordination Rurale 21. Les radars visés, situés notamment sur le boulevard des Allobroges à Fontaine-lès-Dijon et sur la rocade de Dijon, ont été enveloppés de plastique jaune sur lequel a été peint en lettres visibles le message « Joyeux Noël », une signature revendicative réalisée par la CR 21 (Coordination Rurale 21). L’action s’inscrit dans un mouvement de protestation contre l’abattage massif de troupeaux touchés par la dermatose nodulaire bovine.
La préfecture de la Côte-d’Or a confirmé à nos confrères de Le Bien Public, le 18 décembre, que ces six radars faisaient partie des incidents recensés depuis le 1er janvier 2025 : 108 dégradations au total, dont 98 cas d’occultation des vitres par peinture ou bâchage et 10 radars effectivement endommagés. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont relayé des images et témoignages laissant entendre que d’autres appareils en Côte-d’Or auraient subi des interventions similaires, alimentant un climat de défiance entre une partie du monde agricole et les autorités. Ailleurs en France, dans le Sud-Ouest, d’autres radars ont été détruits et déguisés en sapin de Noël.
🔥 LES RADARS ONT FROID !
Cette nuit, près de l’A63, un radar gênant les tracteurs a été déplacé pour permettre d’avancer. Un peu comme ce qu’on fait les forces de l’ordre en Ariège, en retournant les véhicules de certains agriculteurs. pic.twitter.com/DW71zTs8z0
— Résistance Paysanne (@ResistPaysans) December 15, 2025
Comme nous le rappelons à chaque fois, si la mise hors service de radars peut apparaître comme une forme de communication militante, elle n’en reste pas moins un délit au regard du Code pénal. Le cadre juridique est clair : pour des atteintes qualifiées d’affichage d’autocollants, graffitis ou occultation des vitres, l’auteur s’expose à une amende pouvant atteindre 15 000 € et à une peine d’intérêt général. Lorsque la dégradation va plus loin, en cas de destruction par incendie, vol ou explosion, les sanctions peuvent monter jusqu’à 75 000 € d’amende et cinq ans d’emprisonnement. De plus, si les faits sont commis en groupe ou par un individu masqué, les peines maximales s’élèvent à 100 000 € d’amende et sept ans de prison.

Enfin, ces nouveaux chiffres portant sur les radars de la Côte-d’Or mettent en lumière la difficulté à concilier expression d’un mécontentement agricole et respect de la loi. Pour les autorités, la multiplication des actes contre les radars représente un coût matériel et administratif, ainsi qu’un risque pour la sécurité routière. Pour les manifestants, ces opérations sont une manière de rendre visible une colère liée à la gestion sanitaire des élevages. Reste à savoir si cette série d’actions ponctuelles fera évoluer le dialogue entre les parties ou si elle entraînera un durcissement des poursuites judiciaires, à la mesure des sanctions prévues par la loi.
La rédaction
Photos : image d’illustration LesVoitures.com

