Le mardi 24 juin, face à l’ampleur du scandale lié aux airbags défectueux de la marque Takata et dans un contexte particulièrement alarmant après un nouveau décès survenu à Reims le 11 juin, le ministère des Transports a décidé d’intensifier sa réponse. Philippe Tabarot, secrétaire d’État aux Transports, a dévoilé dans l’urgence de la situation, la mise en place d’une nouvelle procédure  « stop drive » pour 800 000 nouveaux véhicules, «  sans attendre les résultats des nouvelles expertises […] par mesure de précaution, deux mesures supplémentaires  ».

Ces annonces interviennent alors que le dispositif de sécurité des airbags Takata fait l’objet de graves préoccupations, notamment après la mort, le 11 juin dernier, d’une mère de famille de 37 ans, provoquée par l’explosion de l’airbag de sa Citroën C3. Cette tragédie a conduit le ministère à «  réévaluer l’analyse de risque  » afin de limiter tout risque d’accident supplémentaire. Ainsi, tous les constructeurs automobiles, ou presque sont concernés, en France, par la procédure d’immobilisation « stop drive » visant, également via un rappel, les véhicules qui intègrent des airbags Takata dans leur habitacle.

airbags Takata Citroën C3 DS Automobiles DS 3 Stellantis Stop Drive rappel airbags Takata défectueux

Désormais, toutes les voitures et autres véhicules dotés de ces dispositifs de sécurité défaillants sont donc inclus dans la campagne de rappel, et ce «  quelle que soit leur marque  », ainsi que leur ancienneté. Philippe Tabarot demande donc un «  rappel général  » à l’échelle nationale, incluant les départements et régions d’Outre-mer. Cette décision vise à étendre massivement la couverture du rappel afin que «  les constructeurs reçoivent un signal fort  », tout en poussant les automobilistes concernés à prendre rapidement les mesures nécessaires pour faire contrôler leur véhicule. Sur ce dernier point, cela pourrait compromettre, pour certains, les départs en vacances, car les garages automobiles risquent d’être vite saturés de rendez-vous, pour changer les airbags Takata défectueux.

Le ministère des Transports étend donc l’application de la mesure de «  stop drive  » concernant les véhicules équipés d’airbags Takata. Cette dernière consiste à interdire l’usage du véhicule, sachant que tous les modèles équipés d’airbags Takata sont donc concernés : précisément ceux circulant en Corse et dans les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer), mais également, sur le territoire métropolitain (hors Corse), cette fois pour tous les véhicules dont les airbags ont été «  fabriqués jusqu’en 2011  ». Les propriétaires doivent dès lors «  cesser d’utiliser leur véhicule et […] contacter sans délai leur concessionnaire ou leur garagiste de la marque  ».

Cette double extension du rappel et du «  stop drive  » qui concerne les airbags Takata modifie profondément l’ampleur du dispositif : 800 000 véhicules supplémentaires sont désormais frappés d’une interdiction de circuler, tandis que 600  000 autres feront l’objet d’un rappel classique. En cumulant avec les véhicules déjà intégrés aux précédentes campagnes, le nombre total atteint 2,5 millions d’unités, dont 1,7 million relèvent de la catégorie «  stop drive  ». Une évolution significative qui fait passer la proportion de véhicules immobilisés de 40 % à 70 %, selon les chiffres communiqués par le ministère.

Enfin, l’exécutif prévient que la situation reste évolutive. «  Le ministre n’exclut pas de prendre d’autres mesures dans les prochaines semaines  », souligne le gouvernement, insistant sur le fait que la sécurité des automobilistes demeure une priorité absolue.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com et Ministère de l’Ecologie