Dans un climat où la sécurité automobile reste une priorité absolue, le groupe Stellantis est contraint de prendre une mesure lourde de conséquences : le rappel de près de 238 000 véhicules en France. En cause, une anomalie technique détectée sur son tout nouveau moteur EB2 Génération 3 à chaîne de distribution, censé succéder au controversé 1.2 l PureTech. Ce rappel est à prendre très au sérieux car il concerne un risque d’incendie.
Introduit en 2023 via les modèles DS3 et Opel Mokka, puis généralisé à l’ensemble de la gamme, le bloc 1.2 l essence ou hybride de nouvelle génération incarnait alors la volonté du groupe Stellantis de tourner la page sur les faiblesses du PureTech, pour ne pas écrire autre chose. Doté d’une chaîne de distribution pour accroître sa fiabilité, le moteur EB2 Génération 3 semblait marquer un tournant technologique. Pourtant, malgré une refonte complète de ses composants et un cahier des charges exigeant, un défaut d’assemblage est venu ternir cette ambition. En photo dans cet article, il s’agit du moteur 1.2 l 3-cylindres EB2 Génération 3 sur le Jeep Avenger e-Hybrid.
Selon les investigations menées par les ingénieurs de Stellantis, un serrage insuffisant d’écrous au niveau du tuyau haute pression reliant la pompe à la rampe d’injection pourrait entraîner une fuite de carburant. Ce phénomène, s’il se produit, expose le véhicule à une surconsommation, voire à un risque d’incendie. Des cas ont déjà été identifiés : neuf incidents recensés, heureusement sans conséquences humaines à ce jour.
Pour contenir ce danger, une campagne de rappel officielle est lancée par Stellantis. Le correctif technique est rapide : il consiste à resserrer les raccords des vis et des écrous concernés. Une intervention de moins de 30 min, mais capitale pour la sécurité des automobilistes concernés. Les signes avant-coureurs d’un problème sont clairs : un voyant moteur, une odeur d’essence persistante ou une consommation anormalement élevée doivent alerter. Tous les modèles produits entre 2023 et 2025, équipés des blocs 100 ch (essence ou hybride) ou 136 ch (hybride), sont potentiellement exposés. Voici la répartition par marque et modèle :
– Alfa Romeo :
- Junior (2 108 exemplaires)
– Citroën (54 803 véhicules concernés) :
- Basalt
- Nouvelle C3
- Nouveau C3 Aircross
- C4 et C4X
- C5 Aircross
- C5X
– DS Automobiles (5 932 unités) :
- DS3 II
- DS4 II
– Fiat (7 184 véhicules) :
- Grande Panda
- Fiat 600
– Jeep :
- Avenger (3 167 véhicules)
– Lancia :
- Ypsilon (378 véhicules)
– Opel (15 263 véhicules) :
- Corsa
- Mokka
- Frontera
- Astra
- Grandland
– Peugeot (149 157 véhicules concernés) :
- 208 II
- 308 III
- 408
- 2008 II
- 3008 II et III
- 5008 II et III
Les clients concernés seront contactés par courrier recommandé. Le réseau de concessionnaires du groupe Stellantis est mobilisé pour accueillir les véhicules sur rendez-vous, sans frais pour les propriétaires. La campagne de rappel est encadrée par des obligations réglementaires strictes, en raison du risque d’incendie lié à la fuite potentielle.
Enfin, ce rappel massif, bien que préventif, illustre les défis que représente l’industrialisation de nouvelles motorisations à l’heure où chaque défaillance peut avoir des conséquences dramatiques. Dans ce contexte, Stellantis se retrouve, après les problèmes du PureTech, face à une nouvelle épreuve de transparence et de responsabilité industrielle, également après le scandale des airbags Takata qui touche aussi bon nombre d’autres constructeurs automobiles.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com
