Six mois après son arrivée sur le marché, le constat est brutal : la Renault 4 E-Tech electric peine à convaincre. Alors que le constructeur au losange profite d’un contexte favorable, avec des ventes en hausse de 9 % en France sur une période où le marché global recule de 0,3 %, ce modèle censé séduire les familles reste désespérément à la traîne. Produite à Maubeuge, la nouvelle Renault 4 100 % électrique n’a trouvé que 5 231 acheteurs (source : PFA), se classant à une inquiétante 71e place des ventes à fin novembre 2025. Un démarrage poussif qui n’a même pas profité du leasing social, pourtant conçu pour stimuler l’adoption des électriques.

À l’inverse, la Renault 5 E-Tech electric, assemblée à Douai, écrase la concurrence. Avec 31 571 immatriculations de janvier à novembre 2025, toujours selon les chiffres officiels publiés par la PlateForme Automobile (PFA). De plus, un cap symbolique a été récemment franchi avec le 100 000e exemplaire de la Renault 5 100 % électrique produit en moins d’un an. Plus abordable sur le marché des voitures électriques, avec des tarifs inférieurs à ceux de la Renault 4 100 % électrique, malgré le même pack de batteries de 52 kWh, la R5 s’impose sans difficulté, grâce à des prix qui débutent à 24 990 €, quand la R4 est facturée à partir de 29 990 € . Résultat : un gouffre qui illustre cruellement, pour le moment, l’échec commercial de la R4.

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Le contraste est d’autant plus alarmant que les autres voitures électriques du catalogue Renault E-Tech font mieux. Le Scénic E-Tech dépasse les 14 000 unités, la Mégane E-Tech approche les 8 000 immatriculations, malgré un restylage imminent. En France, la Renault 4 100 % électrique ne représente que 20 % des ventes de B-SUV électriques, un score médiocre sur un segment où Renault espérait davantage. Ce marché, pourtant dynamique en thermique avec des références comme le Captur, le Symbioz ou le Peugeot 2008, s’avère bien plus timide en électrique. La Citroën ë-C3 Aircross plafonne à 3 677 ventes, la Mini Aceman à 3 376. Mais ces chiffres ne suffisent pas à relativiser l’échec de la R4, d’autant que ses 409 km d’autonomie ne semblent pas convaincre les acheteurs qui attendent davantage de leur véhicule principal.

Renault E-Tech

La comparaison avec la Renault 5 100 % électrique est cruelle. Élue « Voiture de l’année 2025 », la citadine a bénéficié d’une couverture médiatique et publicitaire massive, là où la R4 est restée dans l’ombre. Le pari du néo-rétro, qui avait si bien fonctionné avec la R5, montre ici ses limites. Réinventer une voiture cubique, utilitaire et rustique comme la 4L s’avérait bien plus complexe que de moderniser une silhouette déjà urbaine et polyvalente comme celle de la R5 de 1972.

La Renault 4 100 % électrique qui figure pourtant parmi les finalistes de la « Voiture de l’année 2026 », sophistiquée et familiale, peine à retrouver l’esprit brut et simple de son ancêtre, et se heurte peut-être à une mémoire collective qui ne l’attendait pas sous cette forme.

Cependant, lancées plus récemment, en septembre 2025, les versions destinées aux professionnels, les Renault 4 E-Tech electric Société Réversible (M1) et Société Van (N1) pourraient, en 2026, booster les ventes de la R4.

Enfin, dans ce contexte, l’avenir de la nouvelle gamme 100 % électrique Renault repose désormais sur la prochaine Twingo E-Tech electric, dont les commandes sont déjà ouvertes. Avec les aides, sous conditions, cette nouvelle Renault Twingo 100 % électrique peut afficher, en 2026, un tarif inférieur à 14 000 €. Et cette fois, les signaux sont bien plus positifs. Le design, fidèle à l’esprit des années 1990, séduit déjà par son audace et sa cohérence. Son prix, plus accessible, en fait une offre redoutable sur le marché des voitures électriques. De quoi compliquer encore la tâche de la Renault 4 100 % électrique, malgré son habitabilité et son autonomie supérieures. Car si la R5 reste une réussite éclatante, la Twingo 2026 pourrait bien devenir l’autre star électrique de Renault, en imposant son style et son tarif comme de véritables arguments de poids face à une concurrence qui ne pardonne aucune faiblesse.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com et Renault

Frédéric Martin

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