Au cours des six premiers mois de l’année 2025, Renault Group a enregistré une légère hausse de son chiffre d’affaires global, atteignant 27,64 milliards d’euros (+2,5 % par rapport à la même période l’an passé). Cette progression modérée ne suffit toutefois pas à compenser une situation financière plus préoccupante, aggravée par le lourd impact de sa participation dans Nissan. Sur le plan de l’activité automobile, les recettes affichent une évolution quasi stagnante (+0,5 %), à 24,49 milliards d’euros. Cette dynamique interne atténuée, conjuguée aux effets défavorables du partenariat stratégique avec Nissan, a contribué à fragiliser la rentabilité du groupe.
Alors que le chiffre d’affaires (CA) de Renault Group progresse timidement, la rentabilité a montré des signes d’essoufflement. Comme annoncé par le constructeur automobile il y a quelques jours concernant sa marge opérationnelle, cette dernière s’est repliée de manière significative, tombant de 8,1 % à seulement 6 % du chiffre d’affaires, indiquant une baisse de performance dans la gestion des coûts ou une pression accrue sur les prix de vente. Ce recul intervient dans un contexte économique tendu, marqué par la transition énergétique, l’inflation et la compétition internationale accrue. Rappelons que Renault Group vient aussi de nommer officiellement son nouveau Directeur Général, en la personne de François Provost.
Le résultat net, part du groupe automobile français, a subi une chute conséquente, passant d’un bénéfice de 1,38 milliard d’euros à une perte abyssale de 11,143 milliards d’euros. Cette dégradation massive du bénéfice net est en grande partie liée à des éléments exceptionnels, notamment l’impact financier associé à sa participation dans Nissan. Si l’on neutralise cet effet, Renault Group affiche tout de même un bénéfice net de 461 millions d’euros, ce qui témoigne d’une activité sous-jacente demeurant bénéficiaire.
Malgré ce contexte peu encourageant, la direction de Renault reste fidèle à ses prévisions émises lors de sa communication du 15 juillet dernier évoquée auparavant. Le constructeur automobile vise donc toujours une marge opérationnelle avoisinant les 6,5 % pour l’année 2025, ainsi qu’un flux de trésorerie disponible compris entre 1 et 1,5 milliard d’euros. À mi-parcours, ce dernier reste très faible, avec seulement 47 millions d’euros générés, signalant une exigence forte sur le second semestre pour atteindre les objectifs.
François Provost, le nouveau CEO Renault Group, s’est exprimé au sujet de ces résultats financiers du premier semestre 2025 :
« En tant que nouveau CEO de Renault Group, je suis plus que convaincu que nous disposons de tous les fondamentaux pour réussir : des équipes engagées, un plan produit robuste, un positionnement clair de nos marques, ainsi qu’une organisation innovante. Nos résultats du premier semestre, dans un contexte de marché difficile, n’étaient pas en ligne avec nos ambitions initiales. Nous avons déjà lancé un ensemble de mesures pour atteindre nos objectifs. Néanmoins, la rentabilité de Renault Group demeure une référence dans notre industrie, et nous sommes déterminés à maintenir ce standard. La feuille de route est claire : assurer la continuité de notre stratégie tout en accélérant notre transformation. Dans un environnement fortement disruptif, nous nous concentrons sur ce que nous maîtrisons : animer nos équipes, prioriser les investissements sur le produit, délivrer une performance best-in-class et nous appuyer sur notre réseau unique de partenaires. Je suis convaincu que Renault Group est en bonne position pour créer de la valeur, au meilleur niveau et de façon pérenne, pour les années à venir. »
Enfin, Renault Group traverse une période financièrement complexe, avec des indicateurs d’activité relativement stables mais une rentabilité affaiblie et un résultat net sévèrement affecté par des facteurs externes. Le maintien des objectifs pour l’année illustre une confiance mesurée de la direction, mais impose une mobilisation stratégique forte pour redresser la performance et rassurer les investisseurs.
La rédaction
Photos : Renault et Nissan
