[dropcap style= »style3″]L[/dropcap]a Renault Mégane étant l’une des références du segment B, l’arrivée de sa nouvelle version est par conséquent un moment attendu. Surtout lorsque l’ensemble de la concurrence a déjà mis en avant son nouveau modèle. Le défi était alors de taille lorsque Renault a décidé de présenter la Mégane 4. Laurent Pasquali, notre pilote essayeur, est passé derrière le volant de la version GT, la plus puissante de la nouvelle gamme à ce jour.
D’un point de vue stylistique, le résultat est plutôt satisfaisant, avec une ligne élégante et suffisamment agressive pour laisser présager un caractère bien trempé. Son aînée en version R.S. ayant battu des records dans le groupe restreint des tractions sportives, le remplacement se devait d’être à la hauteur. Par le biais de sa finition GT, la marque française avait pour but de placer sa clientèle sur le chemin de la version ultime qui sortira prochainement des ateliers de Dieppe (Renault Sport). Elle est le sujet de notre essai, et nous aura permis de faire un point sur l’avancement du travail alors que des constructeurs comme Peugeot ou Honda ont déjà franchi le cap ultime avec une certaine réussite.
Faisons tout d’abord un bref passage sur les chiffres annoncés. Avec une cylindrée de 1.6 l et une puissance maximale de 205 chevaux atteinte à 6000 tr/min, le tout prêt à tirer une charge de 1 392 kg, le moteur TCe 205 EDC a quelques arguments pour nous faire saliver. D’autant que selon notre pilote essayeur Laurent Pasquali, l’étagement de la boîte de vitesses automatique à double embrayage EDC et sept rapports est plutôt réussi. Ajoutons à cela un couple maximal de 280 Nm atteint à 2400 tr/min, et nous voici presque convaincus avant même de prendre le volant.
Avec ces informations en tête, et étant prêt à découvrir le réel potentiel de l’auto qui rappelons-le, a été présentée au public pour la première fois au salon de Francfort 2015, il est temps de s’attarder sur l’agrément à bord. La Mégane GT est une compacte plutôt confortable. Son intérieur est accompagné d’un système audio des plus réussis issu de la gamme Bose, ce qui nous laisse un premier aperçu presque positif lorsque nous passons en revue un niveau de finition pas réellement convaincant. Les matériaux de faible qualité sont omniprésents et ne garantissent pas le niveau de prestation attendu pour une voiture qui n’est tout de même pas une entrée de gamme. Un décalage notable qui ne fait que s’accroître si l’on confronte cette Mégane à une Peugeot 308 ou une DS 4.
Nous voila légèrement refroidis mais qu’à cela ne tienne, nous sommes là pour essayer une voiture de caractère sensée nous annoncer la couleur de la future version Renault Sport tant attendue. Les premiers kilomètres de notre essai se déroulant sur des petites routes sinueuses, le système à quatre roues directrices (4Control) fait preuve d’une efficacité redoutable. En opposition à ce niveau de performance dans le serré, les suspensions vont se montrer spongieuses dans l’amortissement et ne vont donc pas retranscrire un réel comportement sportif. Cela dit, la Mégane GT pardonne beaucoup, et se positionne comme une voiture plutôt rassurante à défaut d’être amusante. Une fois les premiers repères pris, il est temps de faire parler la poudre et de se rendre compte de ce que donnent les chiffres que nous avons lu sur le papier. Au premier abord, nous constatons un effet « Turbo » relativement lissé qui enlève dès le départ une sensation que nous souhaitions avoir. Comme nous l’avons mentionné plus haut, la boîte de vitesses se révèle être performante et permet une exploitation optimale d’un moteur peut-être limité. Le seuil des 205 chevaux habituellement réservé à la petite sœur Clio ne serait-il pas trop léger pour satisfaire les envies d’un conducteur qui n’a résolument pas acheté une version basique de sa Mégane, mais un logo GT qui devrait malgré tout être respecté ? Notre pilote essayeur Laurent Pasquali mentionne clairement que l’on « attend des chevaux qui n’arrivent pas. » Et avouons-le, ce n’est pas la simulation du bruit de moteur envoyée dans le système audio qui va faire la différence.
Cette Mégane GT, qui est vendue à partir de 31 900 €, semble accuser un train de retard sur les autres constructeurs. Ce qui ferait d’elle une très bonne voiture essence, ne suffit pas à la mettre sur la voie de la sportivité. Le travail va être potentiellement long est fastidieux pour Renault Sport dans sa quête du titre de meilleure traction au monde. Mais jusqu’à preuve du contraire, une R.S. n’a jamais été décevante, alors accordons notre confiance et patientons sagement en attendant qu’une réelle arme voit le jour. Pour conclure, voici la Mégane 4 GT en vidéo.
Texte : Guillaume Pons
Essai : Laurent Pasquali