Lancée le 9 décembre 2015, la Renault Talisman Estate promet d’être un des succès français de cette année. Dès le premier trimestre 2016, la déclinaison break de la nouvelle berline porte-étendard de la marque au losange s’est hissée sur le podium français des ventes de sa catégorie. La Talisman répond à la stratégie de montée en gamme de Renault, et cela semble fonctionner : les trois quarts des ventes ont lieu sur les deux finitions les plus exclusives : Intens et Initiale. Qu’avons-nous pensé de cette nouvelle Talisman Estate ?
Esthétiquement, la Talisman Estate reprend les éléments visuels de sa cousine berline. La face évolue peu, et reprend cette signature lumineuse caractéristique aux nouveaux codes identitaires Renault. On retrouve cette signature en « Day running light » sur les nouveaux Espaces, Mégane et Talisman. L’effet est des plus réussi. La calandre est imposante, le losange prend de l’importance et s’affirme clairement en figure de proue du vaisseau amiral.
A l’arrière, la Talisman Estate reprend une signature visuelle exacerbée sur toute la largeur, un tantinet futuriste, qui vient asseoir l’auto et dégage un sentiment de puissance. L’effet est renforcé par un becquet, et deux fausses sorties d’échappement chromées.
De profil, la longueur semble démesurée. En réalité la Talisman Estate reprend quasi exactement les dimensions de sa cousine berline. Seule la carrosserie a donc été retouchée, une philosophie qui rentrerait dans les codes esthétiques du break de chasse. Le porte-à-faux arrière est ainsi plus long de 16 ridicules millimètres, pour une longueur de 4,87 mètres. De belles jantes de 19″ viennent achever le « tableau ». Le mot d’ordre pour définir cette nouvelle auto : « statutaire ». Ce devait être le brief marketing des chefs de produit Talisman chez Renault, qui ont réussi leur mission avec brio, pour en faire un des plus beaux breaks du marché.
Le premier contact établi, montons à bord de la première monture de la journée : la Talisman Estate TCe 150 EDC Intens dans sa livrée Brun Vison. Cette auto dispose de l’avant dernier niveau de finition de la gamme mais ne dispose pas des quatre roues directrices. Elle est motorisée par un 4-cylindres essence turbo de 1.6 l de cylindrée, développant 150 chevaux, et couplé à une boite automatique 6 rapports à double embrayage. La consommation annoncée est de 5,8 l/100 km, tandis que les émissions de CO2 sont de 132 g/km. L’intérieur est sobre et bien fini, même si le volant reste un peu massif et archaïque. Les sièges en tissu sont très sobres et confortables. Doté de sièges en tissu confortables, l’intérieur est sobre et bien fini, même si le volant reste un peu massif et archaïque. Surtout que le reste de l’équipement est très actuel : la Talisman Estate intègre des compteurs digitaux personnalisables, et une tablette de 8,7″ sur la console centrale.
Cette tablette permet de contrôler la majorité des fonctions, et il n’est pas nécessaire d’utiliser un quelconque bouton. Nous n’en avons pas utilisé du tout. La tablette est réactive et la navigation assez intuitive, pas besoin de deux heures d’intense réflexion pour comprendre le fonctionnement du logiciel. On note également la présence de l’affichage tête haute qui évite de détourner les yeux de la route.
La Talisman Estate dispose du démarrage sans clé. La carte sur nous, une pression sur le bouton Start, et l’auto démarre. Nous pouvons choisir entre cinq modes de conduite : Confort, Eco, Sport, Perso et Neutre. Le mode Perso permet d’agir sur 5 paramètres de comportement et 5 paramètres de conduite. Le mode Neutre est enclenché par défaut, nous partirons avec. Les premiers tours de roues dans la circulation parisienne sont agréables. L’auto dispose d’un système son Bose composé de 13 haut-parleurs, qui diffuse les playlists enjouées de notre iPhone. Nous mettons le cap sur la vallée de Chevreuse, tandis que les premiers regards de curieux se tournent. Il s’agit surtout de taxis et chauffeurs VTC, mais également de curieux qui roulent dans une gamme équivalente.
Sur les petites routes qui slaloment entre les bois vallonnés de la Vallée de Chevreuse, nous décidons de mettre le mode Sport à l’épreuve. Le petit 4-cylindres fait de son mieux pour emmener la Talisman dans les relances, montant dans les tours avec un bruit étouffé pour un résultat assez peu convaincant. L’ensemble est assez pataud et prend quand même pas mal de roulis dans les virages. Le mode Sport enclenché, une lumière rouge baigne l’habitacle, diffusée sous la planche de bord et par une lampe dans le plafonnier. Abandonnant définitivement nos ardeurs avec cette monture, nous essayons le mode Confort. La lumière devient bleue, tandis que le siège commence un programme de massage. Nous ne quitterons plus le mode Confort ! Nous regagnons le départ dans une conduite souple et coulée, pour laquelle la Talisman Estate excelle.
C’est avec la Renault Talisman Estate dCi 130 EDC Intens 4Control, dans une livrée Bleu Cosmos à tomber, que nous reprenons la route l’après-midi. Cette Talisman dispose de pratiquement toutes les options ! L’intérieur monte sérieusement en gamme avec une sellerie cuir grise, des inserts de bois et des surpiqûres soignées. Equipé d’un 4-cylindres diesel turbocompressé de 130 chevaux couplé à une boite automatique 7 rapports à double embrayage (4 l/100 km et 106 g/km d’émissions de CO2) de notre véhicule d’essai dispose donc cette fois des quatre roues directrices ! Ce dispositif permet aux roues arrière de braquer à contresens des roues avant, et ce jusqu’à 3,4 degrés en dessous de 60 km/h. Au-dessus de 60 km/h, les roues braquent de 1,9 degré dans le même sens que les roues avant. Notons que le système prend en compte le mode de conduite afin de déterminer le point de bascule idéal pour le meilleur compromis entre maniabilité et stabilité.
Dotée de cette nouvelle arme technologique, la Talisman Estate devient incroyablement agile en ville comme dans les courbes, et ce malgré son gabarit. Nous avons d’ailleurs trouvé le comportement de cette Talisman beaucoup plus intéressant en mode Sport. Sans transformer l’auto en avion de chasse, le comportement est vraiment plus dynamique et le roulis reste très limité. Le 4Control est en effet disponible uniquement avec l’amortissement piloté, ce qui explique cette nette différence de comportement. On recommande chaudement cette option, mais attention, elle n’est disponible qu’avec les jantes de 19″ !
Notons que cette Talisman Estate Intens dispose également de la fonction d’ouverture mains libres du hayon : passer son pied sous le pare choc arrière suffit à provoquer l’ouverture du coffre. Ce dispositif fort pratique est couplé à l’easy park assist : la Talisman se gare et sort de sa place de stationnement en complète autonomie. En option sur la finition Intens, ce pack est de série sur la finition Initiale. Une fois ouvert, le hayon découvre un espace de chargement de 572 dm3. Tous sièges rabattus, la Talisman Estate peut accueillir jusqu’à 1 681 dm3 de bagages. La caméra de recul, de beaux sièges en cuir, des finitions un cran au-dessus… Cette Talisman Estate nous a réellement séduit. Notre Talisman Estate nous apparaît comme une alternative sérieuse aux autres breaks du segment, et inévitablement face aux redoutables allemandes.
Assemblée dans l’usine de Douai avec les Espace, Scénic et Grand Scénic – tous issus de la même plateforme CMF – la Renault Talisman Estate est un pur produit français. 420 millions d’euros ont été investis à Douai par le constructeur au losange pour permettre cela. Le prix de la Renault Talisman Estate varie de 29 100 € en finition Life dCi 110, à 42 400€ en finition initiale Dci 160 EDC. A ce prix, les équipements de sécurité, d’aide à la conduite et de confort sont pléthore comparé à une allemande à tarif équivalent. Rajoutons une touche de patriotisme économique, et l’on peut prévoir un bel avenir pour la Talisman Estate !
Texte, essai et photos : Guillaume Ingelaere