Depuis quelques années, il est possible de convertir une voiture thermique en une voiture électrique, tout simplement en changeant son moteur et d’autres éléments. Cette technologie baptisée “rétrofit” est mise en avant au Mondial de l’Auto. A l’occasion du salon organisé à Paris Expo Porte de Versailles, Bruno Le Maire (ministre de l’Economie des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique) et Roland Lescure (ministre délégué chargé de l’Industrie), ont annoncé la mise en place d’une enveloppe de 20 000 000 € pour soutenir les spécialistes du rétrofit comme REV Mobilities ou le Méhari Club Cassis, pour ne citer qu’eux.
En photo ci-dessous, il s’agit de la Peugeot 504 Coupé à motorisation électrique convertie par REV Mobilities, précisément par sa filiale Retrofuture. Cette dernière, basée à Paris, est donc spécialisée dans la conversion de voiture ancienne en voiture électrique, autrement écrit en un seul mot, le rétrofit donc.
Arnaud Pigounides, à la carte de visite bien remplie (Président REV mobilities et Rétrofuture, Impact Business Angel, Membre de la Convention des Entreprises pour le Climat, Fondateur de la filière française de l’industrie du Rétrofit électrique) a réagi à l’annonce des deux ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure :
« Le gouvernement reconnaît le potentiel de la solution rétrofit. Ce soutien indispensable pour la filière va permettre d’accélérer son déploiement national en termes de production et d’accessibilité pour nos concitoyens. C’est un signal fort pour l’économie circulaire, la décarbonation des véhicules et pour l’emploi. Encourager le rétrofit, c’est encourager la reconnaissance technique et économique d’une alternative d’avenir qui permettra de répondre aux nouveaux enjeux de mobilité durable. »
Alors, le rétrofit représente-t-il une partie de l’avenir de la voiture électrique ? C’est une bonne question mais, toujours en marge du Mondial de l’Auto, c’est l’ADEME qui alerte l’Etat sur le fait qu’une voiture électrique ne pourra pas être utilisée pour tous les usages. L’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) c’est, juste… un Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC) qui exerce ses missions sous la tutelle de l’Etat, précisément des ministères de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de la Transition énergétique et de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : « La voiture électrique ne remplacera pas le véhicule thermique sur tous ses usages. Le déploiement de véhicules à forte autonomie (plus lourds et impactant en CO2) associés à des bornes de recharges hautes puissances pose de nombreuses questions : impact carbone, prix de l’énergie et des véhicules non accessibles à la majorité des ménages, renforcement du réseau électrique… » Pour en savoir plus concernant l’avis de l’ADEME au sujet de la voiture électrique, nous vous invitons à cliquer sur l’image située ci-dessus.
D’autres grands spécialistes de la préservation de l’environnement, comme Jean-Marc Jancovici, le créateur du “Bilan Carbone”, ne croient pas du tout en la voiture électrique comme solution viable :
« On ne va pas y arriver. C’est à dire qu’il y a des limites physiques aussi sur la quantité de métal disponible sur Terre, sur la vitesse à laquelle on va ouvrir les mines. »
Parmi les voitures anciennes qui peuvent donc être, à nos yeux, des “victimes du rétrofit”, on trouve la Citroën 2CV, la Peugeot 504 Coupé, la Fiat 500 et, très bientôt, la Renault 4.
Concluons avec la vidéo officielle, mise en ligne sur la chaîne YouTube du gouvernement. Cette vidéo pourrait être baptisée “Le rétrofit pour les nuls” ou “Comment transformer sa voiture ancienne en voiture électrique ?”
La rédaction
Photos : LesVoitures.com (Mathieu Langlais) et Méhari Club Cassis (Cathy Dubuisson)