Une icône est de retour. L’Ibiza est à Seat ce que la Golf est à Volkswagen ou la Clio à Renault, des voitures à fort succès commercial qui traversent les époques sans fausse note. Mais, pour la citadine espagnole, c’est un peu différent. Née en 1984 et renouvelée à travers 4 générations jusqu’en 2008, la nouvelle Ibiza s’inscrit aujourd’hui plus que jamais dans le renouveau de la marque espagnole, et, à une échelle plus importante, dans la stratégie globale du groupe Volkswagen qui offre à l’Ibiza une nouvelle plateforme (MQB A0). Celle-ci sera reprise plus tard pour Audi et Volkswagen. La Seat Ibiza sera-t-elle donc à la hauteur de son rang ? La réponse à travers notre essai de la version 1.0 l TSI de 115 ch en finition FR.
Telle une renaissance, le style de cette Ibiza de 5ème génération roule sur les traces des dernières créations du constructeur ibérique. On évoque bien sûr le SUV Ateca et la Leon restylée en attendant l’Arona, le petit frère de l’Ateca. Les apparences sont néanmoins trompeuses car la citadine recèle de nombreuses subtilités.
Pour débuter sur son design, deux points importants sont à noter. Exit, les versions 3 portes et ST (break), l’Ibiza 2017 est uniquement proposée en 5 portes et son gabarit est quasi identique à sa devancière. Les Ibiza de 4ème et 5ème génération ont ainsi en commun leur longueur et leur hauteur avec respectivement 4,059 et 1,444 m. En revanche, la largeur de l’Ibiza croit de 9 cm pour atteindre 1,780 m. L’empattement de l’auto est également en hausse : 2,564 m (+ 95 mm). Ces deux dernières données étant un gage d’habitabilité accrue, point sur lequel nous reviendrons.
La Seat Ibiza 2017, c’est un avant agressif à la signature visuelle Full LED moderne. Notre Ibiza FR au look sportif dispose de surcroît d’une grille de calandre en nid d’abeille. Le bureau du style Seat persiste et signe avec ce “faciès automobile” consensuel repris aux Ateca et Leon. On ne s’en lasse pas malgré ses airs de Volkswagen et d’Audi.
Quant aux flancs de l’Ibiza, ils s’étendent à leur maximum grâce à des nervures très longues et marquées. Nous évoquions les subtilités visuelles de l’auto. Elles sont représentées par le bossage très prononcé des bas de caisse, une proposition esthétique unique sur le segment B et cette courbe “en boomerang” qui dessine joliment l’aile arrière du passage de roue, jusqu’à la porte arrière, en passant par le feu. Sur ce dernier point, les optiques sont creusés et génèrent un rendu remarquable en projetant, tout en robustesse, les traits de l’Ibiza vers une partie arrière aussi étirée que musclée.
A noter la présence d’un double échappement chromé sur la FR, du factice à la mode chez tous les constructeurs. On commence à s’y habituer mais cela fait quand même son effet. Ajoutez à cela les jantes de 18″ Performance (option : 400 €) et ce Rouge Désir (option : 650 €) aux multiples reflets, dont nous ne pouvons plus nous passer sur les finitions FR (essai Leon 1.4 l TSI DSG FR à lire ici), et vous obtiendrez une citadine très en vogue.
Passons à l’intérieur de l’Ibiza. Qui dit succès commercial depuis 1984 dit économie maximale pour obtenir un prix attractif. Mais, Seat a fait un bond en avant important pour l’espace de vie sa citadine. Evoquons donc rapidement les seuls trois défauts que nous avons pu lui trouver : manque d’une poignée de maintien passager, grand bandeau brillant noir Glossy de la planche de bord salissant et plastiques des contre-portes de faible qualité. Mais attention, ces points faibles sont de l’ordre du détail tant le reste est de bon goût.
A l’opposé, un autre détail nous a sauté aux yeux et a attiré toute notre attention. Le bureau de style Seat a intégré des contre-portes avant qui remontent. Visible de l’extérieur, cette subtilité est une invitation à s’installer à bord de l’Ibiza et développe un sentiment de sécurité indéniable tel un cockpit protecteur, on adore !
On retrouve bien sûr l’ambiance austère des Ateca et Leon. L’habitabilité de l’Ibiza est aussi exemplaire. L’écran tactile 8″ (de série sur FR et Xcellence) est bien intégré, peut-être un peu trop bas. Son utilisation est simple et intuitive. Une “donnée urbaine” est indispensable à présenter, celle du volume du coffre. Il est de 355 l, soit 55 l de plus que la voiture la plus vendue en France, concurrente directe de l’Ibiza : la Renault Clio 4.
La finition et les choix des matériaux sont de bonne facture. Nous avons clairement apprécié la qualité de la sellerie en tissu, ses surpiqûres et ses signes distinctifs bleus et rouges (de série sur FR). Destinée à une clientèle plutôt jeune, le dispositif Beatsaudio (Amplificateur de 300 W, 6 haut-parleurs et caisson de basse) saura séduire par le plaisir auditif qu’il procure pour seulement 450 € (option). Attention info : en 2018 Seat proposera sur l’Ibiza un tableau de bord digital. Encore une fois, l’expertise du groupe allemand devrait permettre de découvrir alors une instrumentation virtuelle haut de gamme comme l’Audi virtual cockpit. En attendant, la lisibilité des informations de conduite est parfaite, ergonomique, à l’image de l’habitacle de l’auto.
Design réussi et hyper attractif, intérieur soigné et en ce qui concerne les aides à la conduite, la Seat Ibiza n’a pas à rougir, loin de là. Les dernières technologies intègrent de série l’Ibiza FR (radars de stationnement arrière, régulateur de vitesse, capteur de pluie, de luminosité). Le freinage d’urgence Front Assist avec détection des piétons et le correcteur électronique de trajectoire ESC sont offerts de série dès le premier niveau de finition Référence.
Moteur ! Donwsising oblige pour respecter les normes antipollution et abaisser les consommations, notre Seat Ibiza d’essai est mue par le moteur le plus puissant de la gamme à ce jour, à savoir le 3-cylindres 1.0 l de 115 ch. Cette puissance est atteinte entre 5 000 et 5 500 tr/min. Avant, la montée en régime est linéaire car l’étagement des rapports de la boîte manuelle à 6 rapports est très long. La commande de boîte est très précise et agréable à manier. Le couple de 200 Nm est heureusement disponible entre 2 000 et 3 500 tr/min. En deçà, il faut patienter. Pour palier ce manque, c’est très simple. Il suffit de passer en mode Sport sur le Drive Profile (4 modes au choix : Eco, Confort, Sport et Individual).
Lors de notre visite de Sitges, commune située à côté de Barcelone, le mode Eco a largement rempli son rôle dans cette ville. Très maniable et douce, l’Ibiza remplit très facilement son contrat de voiture citadine. Sa direction est souple et légère. Elle est clairement paramétrée pour la ville et manque donc un peu de précision en dehors. La Star espagnole nous a rendu la tâche difficile seulement pour… les prises de vue tant les locaux se sont rués dessus aux abords de l’église !
Une fois lancée sur les routes, l’Ibiza révèle une autre philosophie. En mode Sport, que l’on pourrait définir de mode “Normal Plus”, car on l’aurait préféré un peu plus marqué, l’Ibiza ne manque pas d’atouts surtout en matière de tenue de route et de freinage. Faut-il encore le rappeler ? Seat c’est un état d’esprit sportif sur tous les modèles. L’Ibiza ne déroge pas à cette règle avec un amortissement ferme qui n’impacte pas le confort de roulage. En courbe, nous avons été impressionnés par son excellente tenue de route. Ça ne bouge pas, bravo Seat ! Autre point fort, et pas des moindres, le maintien parfait des sièges, du haut niveau pour une citadine. Certes, le moteur manque un peu de reprise en montée lors des sorties de virages mais ce n’est pas le terrain de jeu favori des citadines.
Sur autoroute, le moteur peine à la relance lorsque le moment est venu de dépasser. La faute, de nouveau, à des rapports trop longs. Heureusement le mode Sport amoindrit cette caractéristique. En revanche, à allure constante, le confort est excellent à tous les niveaux, que ce soit auditif car le moteur est très discret, ou pour l’agrément de conduite.
En chiffre, l’Ibiza 1.4 l TSI BVM6, c’est un poids de 1 140 kilos, un 0 100 km/h en 9,3 s et une vitesse maximale de 195 km/h. Sur le plan des consommations, elles sont communiquées par Seat pour 5,8 l/100 km en ville, 4,1 l/100 km sur autoroute et 4,7 l/100 km en ville. Les émissions de CO2 (108 gr/km émis) sont en zone neutre pour le malus écologique.
Avant de conclure, faisons un tour d’horizon des motorisations proposées sur l’Ibiza 2017. En essence, on trouve les 3-cylindres 1.0 l MPI de 65 et 75 ch, les 1.0 l TSI de 95 et 115 ch (DSG disponible sur l’Ibiza 115 ch). A la rentrée, un 4-cylindres 1.5 l TSI de 150 ch complétera le catalogue. En diesel, les choix sont les suivants : 1.6 l TDI 80, 95 (DSG en option) et 115 ch. Pour être tout à fait complet, une inédite déclinaison fonctionnant au gaz naturel est aussi d’actualité : 1.0 l TGI 90 ch.
L’Ibiza est donc de retour. Les termes “alléchant, abouti et dynamique” peuvent être utilisés pour définir à la fois son look et son comportement. Facturée à partir de 21 020 €, l’Ibiza 1.0 l TSI 115 ch FR représente un produit au style des plus désirables en finition FR mais pas que, car, son dispositif Drive Profile lui permet d’être polyvalente. Complète, très rassurante et sérieuse sur routes, la nouvelle Seat Ibiza a tout pour séduire et faire de l’ombre aux autres citadines. L’offensive Seat est bel et bien en marche…
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec