Seat Tarraco : grand à plus d’un titre, essai

Il ne manquait que lui pour offrir à Seat un catalogue complet. D’un SUV à un autre, la marque espagnole conclut ainsi son renouveau initié avec l’Ateca en 2016 tout en présentant son nouveau style. Le Seat Tarraco débarque sur un marché où le Peugeot 5008 est roi, sans oublier les sérieuses alternatives que sont les Škoda Kodiaq, Volkswagen Tiguan Allspace ou encore le Nissan X-Trail. Voici l’essai  du SUV 7 places dans sa version 2.0 l TDI 190 ch DSG7 4Drive en finition Xcellence.

Dévoilé en septembre 2018, le Seat Tarraco profite de la plateforme MQB-A de ses cousins cités en introduction. D’une longueur de 4,735 m pour une largeur de 1,839 m et haut de 1,858 m, le Tarraco joue dans la cours des grandes voitures familiales avec des dimensions quasi-identiques à ses concurrents. Sur le segment en plein essor des SUV 7 places, le Tarraco se démarque avec un design qui joue la carte d’un beau dynamisme.

La calandre très haute du Tarraco et ses optiques avant finement agressives offrent une dose de sportivité intéressante. On peut même clairement penser que les designers de chez Seat ont réinterprété le design cher à Audi, ceci avec des lignes très géométriques. On touche ici au fait que Seat ne cache pas ses ambitions de toucher au domaine du premium.

De profil, le Seat Tarraco rentre intrinsèquement dans le rang des SUV 7 places mais profite toujours d’une partie avant effilée. Les jantes de 20″ en option (935 €) ajoutent une dose d’attractivité. Quant à l’arrière du SUV, il reprend une recette bien connue sur les Audi et les voitures de prestige, à savoir la bande lumineuse qui joint les deux phares. Cela a pour avantage de le différencier des Volkswagen Tiguan Allspace et Škoka Kodiaq.

Avant d’ouvrir les portes du Seat Tarraco, on aurait pu penser se retrouver dans un habitacle proche des Tiguan Allspace et Kodiaq. Il n’est est rien car le constructeur ibérique a fait de beaux efforts en réalisant un travail très sérieux. On est loin du trop austère Ateca surtout que la qualité des matériaux et leurs assemblages marquent une intéressante montée en gamme.

La planche de bord joliment épurée fait ressortir un écran central flottant d’une taille de 8″. L’instrumentation digitale de 10,25″, fournie de série sur toutes les versions, projette encore plus le SUV vers le premium. Ce n’est pas tout car le SUV 7 places Tarraco inaugure pour Seat la commande gestuelle, sans oublier que les aides à la conduite sont au niveau du marché des voitures haut de gamme.

Quant à l’habilité du Seat Tarraco, elle est bien sûr au rendez-vous de l’espace. Le SUV va, à ce titre, beaucoup plus loin que la concurrence en termes de volume de chargement. En configuration 5 places, il propose 760 l contre 700 l pour le Tiguan Allspace et 720 l pour le Kodiaq. Il n’y a que le Peugeot 5008 qui fait mieux que le SUV espagnol grâce à ses 780 l.

Après toutes ces élogieuses observations, nous étions impatients de découvrir les capacités routières de cette voiture familiale. Notre balade espagnole débute au volant du Tarraco 1.5 TSI 150 ch BVM6. Cette mise en jambe a révélé un aspect des plus importants pour ce type de véhicule « haut sur pattes ». En effet, cette version n’est pas équipée de la transmission intégrale 4Drive. Il en résulte un manque d’agilité évident. Sur des routes vallonnées, ce modèle est à la peine.

Rapidement, nous décidons de passer au Tarraco 2.0 l TDI 190 ch DSG7 4Drive. Sur un parcours identique, le système à 4 roues motrices apporte un agrément de conduite parfait. Que faut-il en conclure sur le plan concurrentiel ? Simple traction, le Peugeot 5008 est donc inégalable en matière de tenue de route et de comportement. Le Tarraco de notre essai, muni du 4Drive s’en approche néanmoins. Il délivre des sensations de confort et de sécurité de haut niveau. Les 190 chevaux (entre 3 500 et 4 000 tr/min) et les 400 Nm de couple (entre 1 750 et 3 250 tr/min) suffisent amplement à emmener le SUV. En mode « Sport », le Tarraco dispose d’encore plus d’aisance. Il faudra néanmoins aller chercher dans les tours pour jouir d’assez de puissance à la relance, en sortie d’épingle par exemple. La boîte DSG7 joue alors parfaitement son rôle, surtout que la direction et les freins remontent correctement les informations. Il faudra donc privilégier cette puissante motorisation et le 4Drive. A noter que la transmission intégrale offre l’accès à deux modes de conduite supplémentaires : « Off-Road » et « Snow ».

En hiver, en route pour les stations de ski, le Tarraco sera logiquement plus efficace qu’un 5008. Ceci n’est pas négligeable pour un compagnon automobile familial. D’ailleurs, et c’est autre remarque importante, le fait que nos essais presse se déroulent sans enfants, ni bagages, cachent la vraie utilisation familiale d’un tel grand SUV. Si l’on va plus loin dans cette réflexion, le Tarraco 1.5 TSI 150 ch BVM6 est beaucoup trop limité alors que le sérieux 2.0 l TDI 190 ch DSG7 4Drive fera largement le boulot.

En chiffres, les performances du Tarraco 2.0 l TDI sont communiquées par Seat pour 8,0 s sur le 0 à 100 km/h et 210 kmh de vitesse maximale. Les données de consommation et d’émissions de CO2 étant respectivement les suivantes : cycle mixte 5,6 l/100 km et 132 g/km (210 € de malus).

Pour son premier SUV 7 places, Seat signe donc une ambitieuse copie qui dispose de tous les arguments esthétiques et routiers pour séduire. Son tarif de 44 740 € en 2.0 l TDI 190 ch DSG7 4Drive Xcellence se positionne juste en-dessous du Peugeot 5008 GT BlueHDi 180 EAT8 (45 400 €). Sur un plan plus général, Seat ne met pas ses oeufs dans le même panier en matière de SUV. Pour ceux qui recherchent de la sportivité familiale, le Cupra Ateca de 300 chevaux est une offre unique chez les généralistes. Seat a tout compris en couvrant tous les désirs des pères de famille.

Essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com et Seat