Et si le Championnat du Monde des Rallyes WRC s’offrait un final digne d’un film ? À l’horizon 2027, le WRC pourrait vivre un moment absolument unique : un ultime affrontement entre Sébastien Loeb et Sébastien Ogier, les deux pilotes qui ont porté le sport auto français au sommet du monde. Une hypothèse encore fragile, mais qui fait déjà vibrer les fans et agite les conversations dans les coulisses du championnat.
La trajectoire de Sébastien Ogier laisse la porte entrouverte à un scénario presque mythique. Le Gapençais a confirmé qu’il roulera pour Toyota en 2026 et qu’il participera à dix épreuves du WRC. En cas de titre en 2026, Ogier pourrait se présenter en 2027 avec l’ambition de décrocher une 11e couronne mondiale, si son efficacité habituelle se maintient. Un chiffre symbolique, colossal, qui le placerait au-dessus de Sébastien Loeb et donnerait une dimension presque épique à un éventuel duel entre les deux légendes. Ainsi, en 2027, un hypothétique duel en WRC entre Ogier et Loeb pourrait permettre à ce dernier d’égaler, ou de dépasser, son rival de toujours, en l’empêchant de tenter de gagner un 10e ou 11e titre. Aujourd’hui, les deux hommes se respectent et s’entendent même très bien. Invité sur RMC, le 18 décembre dernier, dans le Super Moscato Show, Ogier est ainsi revenu sur sa relation avec le maître Sébastien Loeb.
💬 Sébastien Ogier, invité esseptionnel du SMS : « Le mental et la gestion de course, il faut souvent rouler avec sa tête, savoir gérer et attaquer au bon moment, ça a toujours été une de mes forces. » pic.twitter.com/AXKku9QSjC
— Super Moscato Show (@Moscato_Show) December 18, 2025
La FIA a récemment dévoilé les grandes lignes du futur règlement Rally1, baptisé WRC27, qui redéfinira profondément le Championnat du Monde des Rallyes WRC en 2027. L’objectif est clair : simplifier, réduire les coûts, attirer de nouveaux constructeurs et rendre les voitures plus accessibles tout en conservant un niveau de performance élevé. Les modèles seront plus légers, moins complexes, avec une hybridation revue et un châssis standardisé pour limiter les écarts budgétaires. Ce virage réglementaire ouvre une fenêtre unique pour des marques qui n’auraient jamais osé franchir le pas jusqu’ici.

Dans ce contexte, après le Dakar, l’idée d’une arrivée de Dacia en WRC n’a rien d’absurde. La marque du groupe Renault, en pleine transformation stratégique, pourrait profiter de ce nouveau cadre pour se lancer. Imaginer Sébastien Loeb comme figure de proue d’un programme Dacia en WRC en 2027 n’a rien d’irréaliste, tant son aura médiatique et son expérience seraient des atouts inestimables pour un constructeur entrant.

Un duel entre Sébastien Loeb et Sébastien Ogier dans ce nouveau paysage serait une aubaine absolue pour les sponsors, les diffuseurs et la médiatisation du championnat. Le WRC, qui cherche à élargir son audience, ne pourrait rêver meilleure affiche.

Aussi séduisante soit-elle, cette perspective se heurte à des réalités difficiles à ignorer. Loeb aura 53 ans en 2027, un âge où l’engagement à temps plein en WRC devient un défi physique et mental immense. Ogier, de son côté, répète depuis plusieurs saisons qu’il souhaite réduire son rythme pour se consacrer davantage à sa famille. Rien ne garantit qu’il acceptera de repartir pour une campagne complète. Et même avec Loeb, un constructeur entrant comme Dacia devrait apprendre vite, très vite, pour rivaliser avec Toyota, Hyundai ou M-Sport. Pourtant, malgré ces freins, l’idée continue de circuler. Parce qu’elle est belle. Parce qu’elle est symbolique. Parce qu’elle offrirait au WRC une exposition mondiale inédite.

À minima, sans prendre en compte l’éventualité de l’arrivée de Dacia en WRC, Sébastien Loeb, soutenu par son sponsor Red Bull, pourrait décider de participer à deux ou trois rallyes en 2027, avec Hyundai ou une autre structure, comme avec M-Sport en 2022 avec la victoire à la clé au Rallye Monte-Carlo. Alors, Loeb pourrait finir sa carrière de la plus belle des manières, notamment en participant de nouveau au mythique Rallye Monte-Carlo.

Loeb et Ogier, c’est l’histoire de deux trajectoires parallèles, deux caractères forts, deux visions du rallye. Leur cohabitation chez Citroën a été l’une des périodes les plus électriques de l’histoire du Championnat du Monde des Rallyes WRC. Deux champions, une seule place au sommet. Une rivalité sportive pure, parfois rugueuse, mais toujours fondée sur un respect profond. La preuve : avant le Rallye d’Arabie saoudite 2025, Ogier a appelé Loeb pour lui demander des conseils sur les spécificités du terrain. Un geste rare, presque intime, qui rappelle que derrière la rivalité se cache une admiration mutuelle. Résultat : Ogier a décroché son 9e titre en WRC. Dans le Super Moscato Show, Sébastien Ogier a ainsi expliqué :
« On a eu des tensions par le passé, mais ça fait bien longtemps qu’on a enterré la hache de guerre. Pour la petite histoire, je l’ai même appelé avant le dernier rallye (à Jeddah) pour lui demander un conseil sur l’Arabie saoudite. Il y va depuis quelques années pour le Dakar et je voulais savoir quelles lunettes utiliser dans le sable. On a zéro souci ! Il m’a envoyé un message (après le titre). »

Enfin, imaginer Sébastien Loeb et Sébastien Ogier se retrouver en 2027, chacun dans une équipe différente, chacun avec une histoire à écrire, serait un cadeau inespéré pour le sport automobile français. Deux monstres sacrés, deux palmarès inégalés, deux styles opposés… pour une dernière danse. Le WRC n’a jamais connu un tel scénario. Et même si la logique sportive rend ce duel improbable, le simple fait qu’il soit envisageable suffit à faire rêver. Parce que Loeb et Ogier ne sont pas seulement des champions : ils sont les deux visages d’une époque dorée. Leur offrir un dernier chapitre commun serait un hommage magnifique à tout ce qu’ils ont apporté au rallye mondial.
La rédaction
Photos : Red Bull Content Pool et FIA/WRC

