En 2021, Smart a lancé sa seconde révolution 100% électrique en dévoilant le Smart Concept #1, ce dernier étant devenu un SUV de série en 2022. « Seconde révolution », car rappelons que, dès 2019, la marque allemande est passée au tout électrique pour son catalogue. Alors qu’il en est, désormais, fini des fortwo et forfour, Smart lance la déclinaison au style de coupé de la Smart #1, le Smart #3. C’est dans sa version la plus puissante Brabus de 315 kW/428 ch que nous avons pris le volant de ce SUV 100% électrique sino-allemand.
Le SUV électrique Smart #1 n’est donc plus seul au sein de la nouvelle gamme Smart. Avec le Smart #3, le constructeur automobile appartenant à 50% Mercedes-Benz Group et à 50% à Geely devrait séduire une clientèle plus jeune, avide de designs sportifs. A ce titre, débutons l’essai de la Smart #3 Brabus en présentant son design. Mais avant, précisons que le duo Smart #1/Smart #3 repose sur la même plateforme SEA (Sustainable Electric Architecture) développée par Geely et utilisée pour le Volvo EX30.
La Smart #3, c’est, avant tout, une garde au sol (160 mm) réduite de 22 mm, des voies élargies et un empattement plus long de 35 mm, comparativement à la Smart #1. Ajoutez à ces trois derniers points un toit plongeant, et vous obtiendrez une voiture électrique plutôt attractive sur le plan visuel, toutes ces évolutions ayant aussi pour but de proposer une conduite plus fun.
La face avant de la Smart #3 est, logiquement, identique à celle de la Smart #1 avec des optiques tout en courbes liées entre elles par un fin bandeau lumineux. Des formes arrondies et un rendu très épuré sont, bel et bien, ce qui définit le mieux le style du SUV 100% électrique. Encore une fois, le toit plongeant apporte un joli dynamisme visuel, mais également une belle homogénéité à la silhouette du SUV 100% électrique Smart #3.
Quant à notre version d’essai Smart #3 Brabus, elle fait apparaître de nombreux éléments spécifiques à son rang de puissant SUV 100% électrique. A l’avant, le bas du bouclier fait apparaître une mini-lame couleur carrosserie « Orange Proton ». Plus haut, les entrées d’air intègrent une barrette verticale alors que le capot est discrètement ouvert au-dessus des 5 lettres « Smart ».
De profil, les bas de caisse, toujours couleur carrosserie, sont plus profilés et des jantes d’une taille de 20 pouces sont de série. On appréciera le design de ces jantes à la fois classique et sportif qui n’a rien à voir avec les jantes pleines, ou aux enjoliveurs « en poêle Tefal » qui sont omniprésents sur les voitures électriques, pour une question d’aérodynamique.
Vu de l’arrière, aucun changement n’est à décrire entre le Smart #3 Brabus de 428 ch et les autres modèles Smart #3 qui développent tous 200 ch, sauf, de nouveau, avec un fin traitement de couleur qui fait ressortir les courbes du bouclier. Sous cet angle, il ressort du SUV une affiliation évidente avec le Mercedes-Benz EQA 100% électrique (en photo ci-dessous), ceci pour la conception et l’intégration des feux arrière.
Avant l’essai routier du SUV 100% électrique Smart #3 Brabus, ouvrons ses portes pour découvrir son habitacle très Mercedes-Benz. Oubliez les habitacles épurés et, parfois trop basiques des voitures électriques. Le Smart #3 révèle une architecture intérieure valorisante « très Mercedes-Benz », surtout avec la présence d’une console centrale imposante et inclinée dont les aérateurs ne sont pas sans nous rappeler ceux des Mercedes-AMG. Toujours dans un esprit d’homogénéité et « d’effet Waouh », cette même console ne fait qu’un avec la planche de bord pour créer une sorte de « cocon moderne »
Le conducteur et son passager disposent, pour chacun d’entre eux, d’un espace séparé et généreux dans une atmosphère haut de gamme. En termes de finition et de qualité des matériaux, on retrouve « la patte Mercedes-Benz » avec un souci du détail à tous les niveaux. Les sièges enveloppants « habillés » de microfibre en sont un bel exemple, alors que le volant est en Alcantara.
Sur notre modèle d’essai Smart #3 Brabus, un pédalier en aluminium et des touches de rouge offrent une ambiance sportive à cet habitable parfaitement conçu. Des lettres « B » et inscriptions « BRABUS » sont aussi visibles sur les sièges et sur le volant.
De plus, l’écran central tactile est grandiose (12,8″). Au-delà de proposer des affichages très lisibles, le système d’info-divertissement est facile à appréhender, malgré la multitude d’informations et de réglages qu’il permet de voir et de gérer. Heureusement, des accès rapides à certaines fonctions sont proposés, notamment pour s’affranchir de certaines aides à la conduite appliquées d’office dès le démarrage comme, par exemple, l’aide au maintien dans la voie. Merci les normes de sécurité européenne, ou pas…
Là où Volvo s’est loupé sur l’EX30, sans écran conducteur, les ingénieurs de chez Smart ont pensé à l’ergonomie de conduite en implantant un petit écran horizontal derrière le volant. De quoi avoir, sous les yeux, les informations indispensables et même la navigation. De surcroît le Smart #3 Brabus est doté d’un dispositif à vision tête haute.
Concernant l’habitabilité du Smart #3, elle est donc très bonne, que ce soit à l’avant et à l’arrière, la chute du toit ne dégradant pas l’espace alloué aux passagers arrière. Ces derniers, même pour les gabarits les plus grands, disposent de suffisamment de place pour leurs jambes et leur tête. On tient, facilement, à deux ou trois assis sur la banquette arrière du SUV 100% électrique.
En matière de volume de chargement, ce sont 370 l qui sont proposés, sachant que c’est suffisant, mais un peu juste pour embarquer les bagages d’une famille nombreuse. Go, c’est parti en « mode fusée », place à l’essai routier du Smart #3 Brabus. Non, ce n’est pas une blague, le Smart #3 Brabus dispose bien d’un mode de conduite « fusée » de type launch control.
Dès les premiers kilomètres parcourus sur les superbes routes situées aux abords de la montagne Sainte-Victoire, on ressent un très bon confort au volant du Smart #3 Brabus. On a clairement apprécié la position de conduite parfaite du SUV. Bien suspendu, le Smart #3 Brabus est, en modes de conduite « Eco » et « Confort », une voiture électrique, comme toutes les autres, qui se conduit très facilement et qui ne génère pas de sensations de conduite funs. On sent, déjà, que la suspension plutôt ferme sera efficace au moment d’appuyer plus fort sur la pédale de droite. On passe alors en mode « Sport »… Mais avant, précisons pour nos lecteurs que le Smart #3 dispose d’une fonction « S-Pedal » pour celles et ceux, non sans humour, qui ont la flemme de freiner.
Voilà, on y est, le Smart #3 Brabus se « métamorphose » en se rapprochant d’une voiture sportive, enfin ! Attention, nous avons mis nos cerveaux de journalistes automobiles en « mode 100% électrique », car une voiture électrique ne pourra jamais être comparée à une voiture thermique sportive. Insistons-bien, c’est donc avec cette philosophie que nous augmentons le rythme, en anticipant tout, les freinages surtout, le Smart #3 Brabus affichant 1 910 kg sur la balance. Alors, la direction devient plus ferme.
Impressionnant de dynamisme en mode « Sport », le Smart #3 Brabus l’est tout autant pour son freinage. Enfin une voiture électrique qui remonte de bonnes informations au conducteur, avec une pédale que l’on sent bien. Le SUV Smart #3 offre un freinage efficace, plutôt graduel. A noter que deux niveaux réglages de freinage régénératif sont proposés, au choix.
Au volant, c’est assez précis pour appréhender les virages et autres courbes. On commence alors à s’amuser, et oui ! On met alors nos cerveaux en « mode astronaute » pour tester le mode « fusée » du Smart #3 Brabus. Ce launch control est incroyable est porte bien son nom. On est littéralement catapulté, car le Smart #3 Brabus, c’est un 0 à 100 km/h réalisé en 3,7 s ! Quant à la vitesse maximale, elle est donnée à 180 km/h. On a immédiatement hâte de rouler en mode « Brabus ». Avant, précisons que le Smart #3 Brabus est le seul des #3 à disposer de deux moteurs avant et arrière, contrairement aux Smart #3 Pro, Pro+ et Premium.
Oublions, un temps, l’autonomie électrique du Smart #3 Brabus qui est communiquée pour 415 km en donnée constructeur. Comme toutes les finitions/versions du Smart #3, la batterie est d’une capacité de 66 kWh. Appuyons donc plus fort sur la pédale d’accélérateur. Avec aucun bridage à l’accélération, le SUV 100% électrique vous « satellise ». Le Smart #3 Brabus aurait-il donc été développé pour, enfin, proposer des sensations de conduite sportive, aussi électrique qu’il soit ? La réponse est : « OUI ou presque » !
En mode « Brabus », la direction encore plus ferme et la réactivité « folle » de la pédale de droite du Smart #3 font du bien, comprendre que l’on prend vraiment du plaisir à profiter des 315 kW/428 ch de cet engin 100% électrique dont le couple est de 584 Nm ! Très dynamique en courbes, pour une voiture électrique, le Smart #3 Brabus en ressort avec un très bon équilibre, grâce à ses amortisseurs réglés plus fermement, une garde au sol réduite et un empattement allongé. Profitant d’une sérieuse adhérence, grâce à sa transmission intégrale (deux moteurs avant et arrière), le Smart #3 Brabus rassure et nous amuse. Il faudra, écrivons-le de nouveau, anticiper les freinages et ne pas réaccélérer trop tôt en sortie de virage.
Certes, cela manque de caractère et de bruit, mais, encore une fois, très rares sont les voitures électriques qui nous « donnent le smile », grâce à des accélérations phénoménales et une agilité plus que correcte. Alors, peut-on sérieusement qualifier le SUV 100% électrique Smart #3 Brabus de voiture sportive ? Peut-être pas, mais, le bonheur ressenti à son volant est bien là !
Soyons, maintenant, plus terre à terre, en passant, en un paragraphe, au Smart #3 Pro+ pour un test réél d’autonomie. Disposant d’un seul moteur arrière, le Smart #3 Pro+ de 200 ch (photo ci-dessous) est donnée pour un poids de 1 780 kilos. A allure tout à fait raisonnable dite « normale », voire vraiment « à la cool », sur des routes, cette fois, planes du réseau secondaire et en ayant évolué, sur quelques kilomètres en ville, nous avons relevé une consommation de 16,6 kWh/100 km, ceci sur un parcours d’un peu moins de 60 km. Cela donne, au final, une autonomie réelle de 397,59 km pour 435 km en WLTP, soit un bon résultat. En temps de recharge, les Smart #3 acceptent, à partir du Pro+, 150 kW de puissance (130 kW pour le Smart #3 Pro). Avec le chargeur embarqué de 22 kW, cela donne 3h00 d’attente pour passer de 10 à 80% de recharge de la batterie en AC. Sur une borne DC de 150 kW, on passe à environ 30 min de temps de recharge, toujours de 10 à 80% de batterie.
Pour conclure notre essai du Smart #3 Brabus, nous avons donc apprécié la joie qu’il procure et c’est rare que nous écrivions cela pour une voiture électrique. Ses accélérations sans fin, son châssis et ses trains roulants performants sont un gage de « sensations électrisantes » à son volant, mais il faudra y mettre le prix : à partir de 49 815 €. Ce dernier montant, supérieur à 47 000 €, ne permet pas au Smart #3 Brabus d’être éligible au bonus écologique 2024. De toute façon, en étant fabriqués en Chine, les Smart #1/#3 ne peuvent bénéficier de subvention à l’achat, en France.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Smart (Tibo – The Good Click)