Sans surprise, Stellantis devrait annoncer, dans les prochaines semaines, que son objectif de passer au 100% électrique en 2030 pour le marché automobile européen est abandonné, voire repoussé. Selon Les Echos, cela ne fait plus aucun doute, sachant que le groupe automobile multinational franco-italo-américain, qui cherche toujours son nouveau patron, pourrait aussi ne pas communiquer sur son changement de stratégie afin de ne pas affoler les marchés financiers et de rassurer celles et ceux qui ont décidé d’acquérir un véhicule électrique.
Selon Les Echos, le département R&D et les représentants des salariés de Stellantis France ont été informés, par la haute direction du groupe automobile, que l’objectif de 2030 de proposer des marques 100% électriques est abandonné. Pourquoi ? En Europe, même si les ventes de voitures électriques sont en hausse, au sein de l’UE, sur le premier trimestre de l’année 2025, de l’ordre de 23,9 %, selon les données de l’ACEA, par rapport à la même période en 2024, les constructeurs automobiles n’ont pas atteint les volumes de ventes souhaités pour rentabiliser leurs lourds investissements dans le tout électrique. De plus, toujours dans l’UE, toutes motorisations confondues, les ventes de voitures sont en baisse de 6,6 % sur le premier trimestre 2025. Dans ce contexte économique fébrile, Stellantis, comme la grande majorité des groupes automobiles, mise depuis peu sur les modèles hybrides simples (HEV : Hybrid Electric Vehicle) pour atteindre ses objectifs de vente par marque. D’ailleurs, dans l’UE, de janvier à mars 2025, les ventes de HEV ont augmenté de 20,7 %. Ci-dessous en photo, la Fiat 500 Hybrid en cours de développement, sur la base de sa plateforme technique STLA City qui, à l’origine, était destinée uniquement au 100% électrique.
Pour toutes les raisons évoquées dans le paragraphe précédent, Stellantis ne devrait certainement pas passer au 100% électrique, ou au tout électrique en 2030. En janvier 2022, le plan stratégique « Dare Forward 2030 », alors révélé par Carlos Tavares, faisait pourtant apparaître la phrase suivante : « Nous préparons les conditions pour atteindre 100% de véhicules électriques (BEV) vendus en Europe et 50% aux États-Unis à l’horizon 2030 pour contribuer à cette position de leader. » Dès 2024, Stellantis avait déjà changé de cap sur le tout électrique pour ces trois marques les plus en difficulté en Europe, DS Automobiles, Lancia et Alfa Romeo.
Enfin, à une échelle plus large politico-économique, l’UE va-t-elle maintenir la date « fatidique » de 2035, qui obligera les constructeurs automobiles à ne vendre que des voitures 100% électriques neuves en Europe ? La question se pose encore un peu plus aujourd’hui. Rappelons qu’une clause de revoyure sera étudiée en 2026 et que l’UE envisagerait aussi d’autoriser, à partir du 1er janvier 2035, la vente de voitures hybrides rechargeables (PHEV) neuves, ainsi que des voitures électriques neuves à prolongateur d’autonomie.
La rédaction
Photos : Stellantis et ACEA
