Tour Auto : un final d’émotion pour la 600D

Dernière journée pour la Fiat qui affiche toujours une forme exceptionnelle après 4 rudes journées de course. Mais elle ne doit surtout pas négliger le chemin qu’il lui reste à parcourir. En effet 3 spéciales l’attendent aujourd’hui et la dernière s’annonce particulièrement intense pour le “bolide” de 29 chevaux puisqu’il s’agit de la redoutable épreuve du col de Turini situé au sud des Alpes. Aujourd’hui, Guillaume de Gaillard, fils de François de Gaillard (pilote de la Peugeot 203) et ancien copilote en 2016, assure la fonction de copilote de la Fiat aux côtés de Thomas.

Les falaises de la vallée de l’Esteron composent le tableau grandiose de cette matinée, encore une fois le soleil est au rendez-vous et les voitures profitent pleinement du décor somptueux tout en gardant le rythme effréné de la course. Lors de la Spéciale du matin, la tension monte et les concurrents savent qu’il est plus que jamais temps de gagner les quelques secondes qui feront la différence au classement général.

C’est l’occasion pour le public d’assister au spectaculaire double 180 effectué par la Ford GT40 de James Cottingham alors leader en compétition qui arrive néanmoins à conserver sa place après ce léger incident. Malheureusement pour la Ford grise, une panne survenue lors de la dernière Spéciale la contraindra à l’abandon après une semaine entière à la tête du classement. Le Tour Auto c’est avant tout de l’endurance et arriver au bout est un premier défi pour toutes les voitures.

Arrivée au col de Vence, la 600D montre des premiers signes de fatigue. De quoi inquiéter son pilote Thomas qui choisit volontairement de ralentir le rythme pour la ménager. Mais arrivée à 927 mètres d’altitude, à quelques mètres seulement du symbolique col de Vence (962 m), la Fiat se stoppe net et l’équipage est rapidement pris d’un sentiment de panique. La panne survient à un moment peu opportun, au milieu des routes de montagnes et à quelques minutes seulement du départ de la prochaine Spéciale. Heureusement, grâce à l’intervention éclair de son assistance la 600 peut refaire le plein et repartir de plus bel sans perdre trop de temps.

L’appui des spécialistes de l’Atelier 46 comme assistance aura été un véritable luxe pour la petite Fiat. En effet, ils auront été en mesure de relancer la 600 dans la compétition en l’espace de quelques minutes tout en assurant un checking complet tout au long de la semaine pour maintenir la voiture en forme. Quelle frayeur pour l’équipage qui, en l’espace de quelques minutes, a cru avoir perdu toute espoir d’arriver à Nice. Mais le bolide italien n’avait pas dit son dernier mot et, rapidement, le voici de nouveau dans la course, prêt à en découdre au milieu d’une Ferrari 275 GTB et d’une jaguar Type E.

Pour la dernière spéciale de ce Tour Auto, la “Fanalona” connaît l’ampleur du défi que représente le col de Turini. Thomas et Guillaume s’attendent à une épreuve parsemée de montées très raides et d’épingles serrées. Les dires des locaux ne font que confirmer leurs frayeurs. Ainsi, il va falloir tout donner et faire cracher ses poumons à la Fiat 600D pour la dernière fois. Une fois le chrono lancé, la voiture part comme un missile. Thomas, son pilote expérimenté, fait preuve s’une grande agilité et se montre plus concentré que jamais appuyé par son copilote qui le guide sur le tracé. La 600 surprend le public par son élégance mais surtout par sa rapidité malgré la difficulté du rallye. Le résultat est flagrant, toute l ‘équipe doit se frotter les yeux pour bien relire le tableau des scores ! La Fiat termine avec 6 minutes et 30 secondes……… d’avance !!!! C’est une prouesse incroyable pour une aussi petite voiture mais malheureusement cela signifie un échec complet pour une épreuve de régularité. Personne ne s’attendait à ce qu’une Fiat 600D de seulement 29 chevaux puissent aussi bien rouler sur le col de Turini ! Cette erreur coûte cher à la Fiat qui descend à la 4ème place au classement général.

Ainsi la Fiat termine son aventure en étant accueillie par les vivas de la foule venue nombreuse place Masséna à Nice. L’objectif est à moitié atteint pour Thomas qui n’a pas réussi à battre son score de l’année dernière (27ème) mais qui a cependant mené la voiture jusqu’au bout. La 600 peut désormais se reposer. Elle aura encore impressionné un grand nombre de concurrents en tenant tête aux Ferrari et autres Porsche du Tour. Une fois de plus, cette aventure humaine s’achève dans la joie et la bonne humeur. Cette semaine fut pleine de rebondissements pour la “Fanalona” qui s’endort la tête dans les étoiles.

Texte : Guillaume de Gaillard

Photos : LesVoitures.com