Au pays du soleil levant, les hauteurs enneigées du Mont Fuji culminent à 3 776 mètres d’altitude. Point le plus haut du Japon, le 富士山(Mont Fuji) est aussi un volcan, considéré comme étant toujours en activité. En 2012, Toyota a également atteint des sommets sur le plan des louanges faites à la GT86. La dernière-née d’une grande dynastie de sportives « Made in Japan » a été élue voiture de l’année 2012, sur sa terre natale. Jeremy Clarkson (Top Gear) en a aussi fait son jouet favori. Avant de se concentrer sur la GT86 « on snow », partons sur les traces de ses descendantes et intéressons nous à trois modèles au tempérament volcanique.
L’histoire sportive de Toyota débute en 1965 avec la Sports 800. Ce petit coupé biplace inaugure la technologie « boxer » du moteur à plat. La Sports 800 était propulsée par un bicylindre, la GT86 reprenant cette technologie « boxer » avec un quatre cylindres développant 200 chevaux. La Sport 800 a rencontré un beau succès populaire, sa facilité de conversion en cabriolet, ses performances et sa faible consommation ont séduit les jeunes des “Sixties”.
La Toyota 2000GT poursuit en 1967 avec un bloc de six cylindres cette fois disposés en ligne. Cette toute première « Supercar » japonaise proposait des performances hors normes pour l’époque, avec une vitesse de pointe de 220 km/h. Malgré une faible production à 337 exemplaires, l’auto marque les esprits. Même James Bond se souvient encore de la 2000GT. En effet, l’agent 007 a eu l’honneur de bénéficier d’une version spécialement transformée de l’auto. Dans « You only live twice», l’acteur Sean Connery roule cheveux au vent dans une GT2000 cabriolet.
Quant à la Corolla Levin AE86, c’est sans doute « l’ancienne » la plus proche de la GT86 en termes d’état d’esprit. Introduite en 1983, le caractère sportif de la AE86, et sa forme, en font l’aînée de la GT86. Et pour être tout à fait complet, au sujet des sportives créées par Toyota, n’oublions pas la Supra, la Celica et la MR2.
200 chevaux sous la neige, voici le défi qui nous a été proposé. Mais le cahier des charges, rédigé conjointement par Toyota et Subaru, pour le développement de la GT86 et sa sœur, la BRZ, nous a bien aidé. L’absence de turbo, les pneus de taille standard (215/45R17) et le centre gravité ultra bas, accompagné par une répartition des masses optimale de l’auto, compense les désagréments de la « propulsion» sur routes enneigées. Le moteur « boxer », et ses pistons placés horizontalement, participent pour beaucoup à l’excellent comportement dynamique du coupé 2+2. Avant que les premiers flocons ne tombent, nous avons quand même pu jauger l’auto sur le sec. Et le plaisir de conduire est immédiat…
Commençons par le comportement de la japonaise. Le châssis est étonnant de perfection, et la direction électrique directe rend la conduite très précise. Au niveau des suspensions, c’est un savant compromis de souplesse et de fermeté. Et quand arrive le moment de monter un rapport, c’est comme serrer la main à un ami, grâce à la commande de boite à levier court. Niveau performance, tout se passe après 4000 tr/min. Le moteur à pistons opposés et son système d’injection D-4S se lâche alors.
Le conducteur peut ainsi profiter du couple de l’auto (205 Nm de 6.400 à 6.600 tours). Cependant nous n’avons bien entendu jamais atteint la vitesse maximale de 226 km/h, ni essayé de parcourir le 0 à 100 km/h en 7,6 secondes, comme le constructeur l’annonce. L’autre avantage du bloc atmosphérique porte sur la consommation. Cette dernière est de 7,8l/100 km (cycle mixte). Restons dans les chiffes avec le tarif de l’auto. Le modèle d’essai est affiché à 29 900 € auxquels il faut rajouter 2 options : la peinture métallisée (560 €) et le GPS « Touch & Go » (700 €), Au total le montant de la facture grimpe à 32 460 € (avec le malus écologique 2013 de 2600 € correspondant 181 g/km d’émission de Co2). Toyota propose une garantie de 3 ans ou 100 000 kms.
Revenons donc vite sur le plaisir pur que procure la GT86 avec, entre autres, l’ambiance sonore. Celle-ci a été particulièrement soignée. Les ingénieurs japonais ont eu le génie de créer un système de résonance unique. Un dispositif canalise harmonieusement le son directement dans l’habitacle. Mais il faut, encore une fois, être au-dessus des 4000 tr/min. Il suffit alors de se laisser aller dans les sièges baquets, chauffants (de série), pour ressentir des sensations que seules des sportives abouties peuvent procurer.
« Abouti » est bien le terme qui porte le mieux les ambitions de la GT86.
Sur la neige, priorité à la sécurité, même si nous ne pouvons résister à l’envie de réaliser quelques glissades (sur un parking, la précision est de rigueur). C’est l’occasion de remercier Toyota France qui nous a permis de réaliser ce sujet sans aucune contrainte malgré les chutes de neige annoncées. Les photos de la GT86 en dérive sont un clin d’œil à la situation Outre-manche. La publicité de la GT86 a en effet été interdite par «L’Autorité des Standards de la Publicité » au motif qu’elle incitait à la conduite dangereuse. Le Royaume-Uni est pourtant le paradis des essais et de sujets fous, grâce à la fantastique et emblématique émission Top Gear, quel paradoxe ! Surtout lorsque son présentateur vedette vante les qualités de la GT86…
Par temps de neige, et au-delà de sa beauté naturelle, le manteau blanc fait ressortir le caractère et le dessin de la GT86. Au premier abord, on la croirait tout droit sortie d’un manga mais l’auto a tout pour séduire. En s’éloignant du bolide, sa silhouette nous ramène à celle de la Lexus LFA, surprenant ! La face avant a été travaillée dans ses moindres détails, offrant un nouveau compromis, cette fois-ci visuel, entre agressivité et finesse. L’arrière de l’auto assoie l’effet de puissance à travers les deux grosses sorties d’échappement chromées. Et puisqu’elle à tout d’une grande, notons que le CX (0,27) de la GT86 est identique à celui de la Nissan GT-R, une performance…
En conclusion, l’auto mérite bien son statut de voiture de l’année 2012. Toyota renoue superbement avec son passé de sportive avec une idée simple, à savoir celle qu’une auto doit procurer un maximum de plaisir, même sans suralimentation. Et pour les plus téméraires, vous pourrez profiter de la version compétition client de la GT86 dès cette année. Toyota Motorsport GmbH (TMG) ayant créé une nouvelle série d’endurance dédiée avec le modèle TMG GT86 CS-V3. Tora ! Tora ! Tora ! (code de guerre de l’armée japonaise pendant la seconde guerre mondiale, à voir ici)
Texte : Fred LA
Photos : Alexandre Besançon