Malgré les ambitions affichées par l’Union européenne (UE) en matière de transition énergétique, la dynamique autour des voitures électriques semble marquer le pas. En juin 2025, les immatriculations de véhicules neufs dans l’UE ont chuté de 7,3 %, signe d’un climat économique tendu pour l’industrie automobile. Le marché de la voiture électrique, censé incarner le futur de la mobilité, peine à décoller, surtout en France où les ventes ont reculé de 6,4 % au premier semestre, à contre-courant de pays comme l’Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas qui enregistrent des hausses notables. Si les ventes de voitures électriques ont progressé de 22 % au sein de l’UE au premier semestre 2025, par rapport à la même période en 2024, cette dynamique cache des disparités importantes entre les pays, et une stagnation préoccupante en France.
En juin 2025, les immatriculations de voitures neuves dans l’Union européenne (UE) ont donc baissé de 7,3 % par rapport à juin 2024. Les voitures 100 % électriques ne représentent que 15,6 % de part de marché au premier semestre 2025, soit 869 271 unités écoulées au sein de l’UE. Bien qu’en hausse par rapport aux 12,5 % de part de marché sur la période comprise entre janvier et juin 2024, cette progression reste trop lente pour répondre aux objectifs climatiques fixés à horizon 2035. En réaction, Bruxelles réfléchirait à interdire les ventes de voitures thermiques et hybrides neuves aux loueurs et aux entreprises dès 2030, pour booster les ventes de BEV (Battery Electric Vehicles), mais cela pourrait aussi avoir des conséquences négatives sur l’ensemble de la filière industrielle européenne des véhicules électriques.
Pour le premier semestre de l’année 2025, la dynamique varie fortement selon les pays. L’Allemagne affiche une progression impressionnante (+35,1 %) des ventes de voitures électriques, tout comme la Belgique (+19,5 %) et les Pays-Bas (+6,1 %). La France, en revanche, se démarque par une baisse de 6,4 % sur la même période, un recul qui inquiète les acteurs du secteur.
À l’inverse, les modèles hybrides simples non rechargeables (HEV : Hybrid Electric Vehicles) gagnent du terrain. Ils représentent 34,8 % des immatriculations dans l’UE au premier semestre, avec 1 942 762 unités vendues (+17,1 %). Ces véhicules séduisent largement grâce à leur polyvalence et à une offre de plus en plus variée. En France, les immatriculations des HEV ont bondi de 34,1 %, et l’Espagne, l’Italie et l’Allemagne enregistrent aussi des hausses significatives, toujours sur le premier semestre 2025. Les hybrides rechargeables (PHEV : Plug-in Hybrid Electric Vehicles), en particulier, connaissent une croissance spectaculaire avec +41,6 % en juin pour l’UE. Sur le premier semestre 2025, cette fois, on notera une forte demande en Allemagne (+55,1 %) et en Espagne (+82,5 %). À l’opposé sur les six premiers mois de l’année 2025, en France, les ventes de PHEV ont chuté de 33,3 %.
Du côté des motorisations thermiques, la chute est brutale. La part combinée des voitures essence et diesel tombent à 37,8 %, contre 48,2 % un an plus tôt. Les immatriculations de voitures essence ont baissé de 25,4 % en juin, et celles des diesel de 34,1 %. En France, la situation est encore plus marquée : -33,7 % pour l’essence et -42,7 % pour le diesel au premier semestre 2025.
Enfin, à l’aube d’une mutation historique, le marché européen montre des signes contrastés. Si les modèles hybrides prennent le relais, les voitures 100 % électriques souffrent d’un manque d’élan, particulièrement en France. Ce ralentissement appelle à une redéfinition des stratégies publiques et industrielles, pour réconcilier ambition environnementale et réalité économique.
La rédaction
Photos : ACEA et LesVoitures.com
