La dynamique du marché automobile mondial connaît un coup d’arrêt inattendu. Alors que la transition vers le tout-électrique semblait encore, il y a quelques années, irréversible, une récente étude du cabinet Ernst & Young (EY) révèle un net reflux de l’enthousiasme des acheteurs. Les consommateurs mondiaux, autrefois séduits par les promesses de la mobilité zéro émission, se tournent à nouveau vers les motorisations thermiques, jugées plus rassurantes et mieux adaptées aux contraintes actuelles. L’étude en question met en avant le fait que, dans le monde entier, 50 % des acheteurs préfèrent acheter un véhicule thermique.
Les chiffres publiés par le cabinet Ernst & Young parlent d’eux-mêmes. L’intérêt pour les voitures 100 % électriques recule de 10 %, ne représentant plus que 14 % des intentions d’achat. Les hybrides ne sont pas épargnés, avec une baisse de 5 %, pour un total de 16 % seulement des acheteurs potentiels. En parallèle, la part des automobilistes prêts à choisir un modèle thermique progresse fortement : un acheteur sur deux privilégie désormais le moteur à combustion, soit 13 % de plus qu’en 2024. Ce n’est pas tout, car toujours selon Ernst & Young : « 50 % des acheteurs de voitures dans le monde ont l’intention d’acquérir un véhicule thermique au cours des 24 prochains mois, soit une hausse de 13 points par rapport à 2024. » Cela représente un véritable renversement de tendance qui remet en cause les prévisions optimistes des dernières années surtout qu’Ernst & Young précise, comme évoqué plus haut : « La préférence pour les véhicules électriques à batterie (BEV) est tombée à 14 %, soit une baisse de 10 points de pourcentage, tandis que la préférence pour les hybrides a reculé à 16 %, en baisse de cinq points de pourcentage. »

Ce désenchantement ne se limite pas aux chiffres bruts. Plus d’un tiers des acheteurs potentiels de véhicules électriques (36 %) déclarent vouloir reporter leur achat, invoquant un contexte géopolitique et économique incertain. Les raisons avancées sont multiples : prix d’achat élevés, autonomie jugée insuffisante, manque d’infrastructures de recharge et instabilité des incitations fiscales. Autant de freins qui nourrissent la méfiance et ralentissent la progression de l’électrique.
Les évolutions politiques jouent également un rôle majeur dans ce retournement. Aux États-Unis, le retour au pouvoir du président Donald Trump s’est traduit par un assouplissement des normes d’efficacité énergétique CAFE, permettant aux constructeurs automobiles de produire davantage de véhicules thermiques. Une décision qui reflète une réalité simple : les automobilistes américains continuent de plébisciter le moteur à combustion. En Europe, l’abandon de l’objectif d’interdiction des moteurs thermiques neufs à partir de 2035 confirme que la trajectoire vers l’électrique n’est plus aussi linéaire qu’annoncé.
Enfin, les conclusions d’Ernst & Young ne signifient pas la fin de la transition énergétique. Ce ralentissement pourrait n’être qu’un ajustement temporaire, lié à des facteurs conjoncturels. Les défis restent considérables, mais la mutation vers une mobilité plus durable, notamment grâce aux voitures électriques, demeure inscrite dans les stratégies industrielles et politiques à long terme. La question n’est donc pas de savoir si l’électrique s’imposera, mais quand et à quel rythme.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com

