L’administration Trump a annoncé, le mercredi 3 décembre 2025, son intention de revenir sur les normes de consommation imposées sous la présidence précédente. Au cœur du débat, la réglementation Corporate Average Fuel Economy (CAFE), fixé par le Département des Transports, qui déterminent le nombre minimal de miles par gallon que doivent atteindre les flottes des constructeurs.
« Nous mettons officiellement fin aux normes CAFE ridiculement contraignantes de Joe Biden, qui imposent des restrictions coûteuses et inutiles », a lancé Donald Trump depuis la Maison-Blanche, entouré de parlementaires républicains et de représentants de Ford, Stellantis et GM. Selon The Hill, la portée de ces règles avait déjà été affaiblie par la « Big Beautiful Bill », texte soutenu par le sénateur Ted Cruz, qui a réduit les pénalités pour non-respect des standards à… zéro. Autrement dit, même si les constructeurs automobiles ne se conforment pas aux objectifs, aucune sanction ne leur sera appliquée, ce qui leur permettra de réduire leurs productions de voitures électriques.

Mais la proposition de Donald Trump va plus loin : elle abaisse le seuil légal que devront atteindre les flottes. Alors que les normes de l’ère Biden prévoyaient une moyenne de 50,4 miles par gallon en 2031, l’administration actuelle table désormais sur 34,5 miles par gallon pour la même échéance. Un recul majeur, considéré par les experts comme un coup dur dans la lutte contre le changement climatique.
Ces standards avaient été conçus pour accélérer la transition vers les voitures électriques et réduire drastiquement les émissions. Selon les calculs de l’administration Biden, ils auraient permis d’économiser près de 70 milliards de gallons d’essence d’ici 2050 et d’éviter plus de 710 millions de tonnes de CO₂.
Le plan initial imposait aux constructeurs automobiles une amélioration de l’efficacité de leurs flottes de 8 % en 2024 et 2025, puis 10 % en 2026, avant une progression annuelle de 2 % entre 2027 et 2031. Ces exigences étaient alignées sur les normes ambitieuses de l’EPA en matière d’émissions. Trump, lui, propose de revenir aux standards de 2022, avec une hausse limitée à 0,5 % par an jusqu’en 2026, puis seulement 0,25 % par an.
Le secrétaire aux Transports, Sean Duffy, affirme que cette réforme permettra aux familles d’économiser en moyenne 1 000 $ sur le prix d’un véhicule neuf. L’équipe Biden, de son côté, assurait que ses règles auraient réduit les dépenses en carburant de 600 $ sur la durée de vie d’une voiture.
Sans surprise, l’industrie automobile a accueilli favorablement ce virage. John Bozzella, président de l’Alliance for Automotive Innovation, a salué des standards « plus réalistes », soulignant que les règles CAFE précédentes étaient « extrêmement difficiles à atteindre dans le contexte actuel du marché des voitures électriques. »
À l’inverse, les démocrates et les organisations environnementales dénoncent une régression historique. Dan Becker, du Center for Biological Diversity, rappelle que les normes CAFE et EPA constituaient « la mesure la plus ambitieuse jamais prise par un pays pour réduire la pollution et la consommation d’essence. » Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, accuse Donald Trump de « livrer aux géants du pétrole exactement ce qu’ils réclament : moins de protections pour les consommateurs et plus de profits pour les pollueurs », promettant que son État défendra des standards qui « protègent le budget des familles, les poumons des enfants et l’avenir collectif. »
Enfin, la proposition doit désormais paraître au Federal Register, ouvrant une consultation publique de 45 jours où citoyens comme professionnels pourront s’exprimer. Alors, quel avenir pour les voitures électriques de l’autre côté de l’Atlantique ?
La rédaction

