On ne présente plus la Volkswagen Golf ou presque. Depuis 1974, et de génération en génération, elle est toujours la référence du segment C à savoir les berlines compactes. Plus de 33 millions de Golf se sont ainsi vendues dans le monde depuis 43 ans. Lancée en 2012, la Golf 7 arrive à mi-carrière. C’est l’occasion de lui offrir quelques évolutions esthétiques et mécaniques. Découvrons-les ensemble à travers l’essai de la version 2.0 l TDI 150 et du nouveau moteur essence 1.5 l 150 Evo.
Esthétiquement, le bureau de style de la marque de Wolfsburg n’a que très légèrement retouché le style de la Golf. Les boucliers avant et arrière on été revus avec, notamment, pour l’avant, un jonc chromé qui surplombe les antibrouillards. Ce long élément étire visuellement la face de la compacte. C’est surtout la signature lumineuse de la Golf qui représente une réelle évolution.
Exit les phares Xénon à l’avant, ils sont remplacés de série par des phares halogènes pour les finitions Trendline et Confortline. Une LED de jour les souligne. A partir de la ligne Carat, ou en option, place à des phares 100% LED (1 300 €). Ensuite, la Golf « voit » double avec une signature visuelle plus marquée et la technologie directionnelle (1 600 €). Quant aux clignotants, et, toujours selon les versions, ils sont désormais à défilement. A l’arrière, les feux sont à LED et peuvent profiter également des clignotants dynamiques.
On peut noter que la partie arrière de l’auto se rapproche des autres modèles du groupe Volkswagen AG. De nouveauté en nouveauté et de restylage en restylage, les Golf, Audi A3 et Seat Leon « fusionnent » leurs formes et identités.
En termes de finition, la Golf est toujours proposée en Trendline, Confortline, Carat, Carat Exclusive, GTD (en photos ci-dessus en Noir intense nacré), R, et First Edition. Il faudra patienter pour découvrir les GTI et GTI Performance restylées en France. On sait déjà qu’elles gagnent 10 ch pour atteindre respectivement 230 et 245 ch. De même pour le pack R-Line.
De nouvelles jantes sont aussi au programme. Elles sont accompagnées par la nouvelle teinte Jaune Curcuma (option : 800 €). Cette dernière met un peu de fun au catalogue de la compacte. La génération qui a connu Les Mystérieuses Cités d’Or peut désormais s’offrir une Golf à la couleur digne de celle du Grand Condor ! C’est celle de notre Golf d’essai : 2.0 TDI BlueMotion Technology BVM6.
A l’intérieur et sans surprise, la Golf reste fidèle aux principes qui ont fait son succès. Tout est parfaitement en place et la finition est excellente. Le choix des textures et autres éléments reste sérieux sans fioriture ni prise de risque. L’habitabilité de la berline compacte est clairement l’un de ses points forts. Les principales nouveautés de cet espace de vie sobre mais néanmoins chaleureux sont à mettre à l’actif des écrans. Le premier, baptisé Active Info Display (option : 580 €), fait rentrer la Golf dans l’ère de l’affichage digital. Cette dalle de 12,3″ est belle, efficace et, à l’usage, on ne s’en lasse pas. Le second écran est le Discover Pro (9,2″).
C’est l’un des outils tactiles optionnels (1 500 €) les plus performants que nous ayons pu tester. Il permet un accès rapide et intuitif à toutes les fonctionnalités de la voiture, à la navigation et l’infodivertisssment. De plus, il peut, non sans quelques difficultés, être utilisé sans aucun contact physique des doigts sur l’écran mais juste avec des mouvements. Hélas, la réactivité de ce système Gesture Control n’est pas optimale.
Les technologies embarquées et aides à la conduite font un bond en avant sur la Golf 2017 ! Elle ne manque de rien et peut se vanter de proposer des technologies uniques sur le marché des compactes comme l’Emergency Assist, le Traffic Jam Assist ou le Trailer Assist. Le premier de ces systèmes alerte le conducteur d’un éventuel manque d’activité jusqu’à l’arrêt d’urgence et le Trailer Assist est tout simplement un assistant de manœuvre une fois la Golf attelée à une remorque ou une caravane, voire une « Tiny House » de couleur or bien sûr ! Sans oublier la conduite semi-autonome.
Place à l’essai de la version 2.0 l TDI. Elle développe donc 150 ch (entre 3 500 et 4 000 tr/min) pour un couple de 340 Nm (de 1 750 tr/min à 3 000 tr/min). Une Golf reste une Golf… Dans cette configuration classique diesel, elle ne souffre d’aucun défaut. Coupleux à bas régime, il déploie sa puissance sur une large plage d’utilisation. La commande de boîte manuelle à 6 rapports est facilement appréhendable tout comme la direction, parfaite. Quand on pose les mains sur le volant d’une Golf, l’agrément de conduite et le confort de haut niveau sont immédiatement ressentis. Sur la route, elle évolue sereinement dans n’importe quelle situation avec toujours cette suspension parfaitement paramétrée. Conduire une Golf, c’est donc toujours aussi agréable, sans surprise et sans fun. Cette « recette mécanique » est enviée par beaucoup de constructeurs mais c’est bien Volkswagen qui en a la maîtrise la plus respectable.
En matière de performances, la Golf 2.0 TDI BlueMotion BVM6 réalise l’exercice du 0 à 100 km/h en 8,6 s et peut atteindre 216 km/h. Les consommations du réputé 4-cylindres diesel sont données pour 4,2 l/100 km. Sur les routes de l’île de Majorque, nous avons relevé un correct 6,2 l/100 km en utilisant le mode Sport. Ainsi, le choix peut se faire entre les modes Eco, Confort, Normal, Sport et Individual. C’est sur ce point que nous avons été surpris par le manque de caractère du mode Sport. Ceci devrait être « corrigé » en optant pour la boîte de vitesse automatique, la DSG 7 qui a été optimisée à l’occasion du restylage de la Golf.
On peut penser, à travers les réglages peu marqués des différents modes, que VW a fait le choix d’une « sobre polyvalence » à toute épreuve. Ceux qui souhaitent un maximum de personnalité moteur pourront bien sûr se tourner vers les GTi.
Au tour de la version 1.5 l TSI essence de 150 chevaux. Cette configuration moteur, qui remplace le 1.4 l TSI, est caractérisée par son système ingénieux de désactivation des cylindres. Elle projette la Golf dans un nouveau mode en anticipant sur d’autres futurs moteurs. Les entrailles de ce bloc ont été savamment travaillées avec, entre autres, un turbo à géométrie variable. La technologie ACT de gestion active et intelligente des cylindres est en mesure de mettre en pause 2 des 4 cylindres, en descente par exemple.
Ce moteur innovant « donne des ailes » à la Golf. Au-delà du gain de poids et d’un dynamisme intrinsèque propre à l’essence, il est nerveux et ses 150 ch sont délivrés dès 1 500 tr/min. Le couple de ce nouveau-venu n’est pas en reste avec 250 Nm. A rythme normal, nous avons clairement été bluffés par ses capacités. De surcroît, sa consommation est très faible (5,0 l/100 km en cycle mixte). Tous ces arguments devraient faire réfléchir bon nombre d’acheteurs lorsque le choix entre une Golf diesel ou essence va se présenter.
En conclusion, la Golf est toujours la reine indétrônable des compactes. Même si on aurait apprécié un restylage avec des choix de styles plus audacieux et originaux, la compacte allemande est séduisante. Elle fait surtout sa mutation technologique à travers ce restylage. De quoi préparer l’avenir au mieux en attendant la prochaine génération. Sur le plan du comportement routier, elle est parfaite mais reste en-dessous des qualités dynamiques du châssis et des trains roulants de la Peugeot 308. Enfin, notre Golf d’essai 2.0 l TDI 150 s’affiche à partir de 29 580 € Confortline sur le configurateur Volkswagen. La version 1.5 l TSI sera commercialisée dans quelques mois en France. Son tarif n’est pas connu à ce jour. Retrouvez d’autres photos de notre essai ci-dessous.
Texte, essai et photos : Frédéric Lagadec – LesVoitures.com