Volkswagen ID.4 : sérieux SUV « à piles », essai

A l’horizon 2030, Volkswagen a pour finalité de présenter un bilan carbone neutre. Dans cet objectif, au-delà des investissements colossaux que cela représente au niveau de l’ensemble des chaînes de production et du recyclage des batteries, le Volkswagen ID.4 100% électrique débarque dans le but de séduire les familles investies pour préserver notre planète et les autres qui s’interrogent sur les réelles capacités d’une voiture électrique. Voici l’essai du SUV électrique allemand dans sa configuration de lancement et « full options » : ID.4 1st Max 150 kW/204ch Pro Performance (batterie de 77 kWh).

Et de deux ! Après la berline ID.3, le Volkswagen ID.4 arrive en concession en tant que premier véhicule haut perché de la famille baptisée « ID », les deux voitures électriques partageant la même plateforme MEB développée, rappelons-le, pour l’ensemble des marques du Groupe VW. Débutons notre essai du Volkswagen ID.4 en présentant le design plutôt réussi de ce SUV.

essai Volkswagen ID.4

D’une longueur de 4,58 m, le Volkswagen ID.4 dépasse de 32 cm l’ID.3 tout en se positionnant en tant que grand SUV compact car, à titre de comparaison, le Peugeot 3008 est plus court de 11 cm. L’ID.4 en impose donc surtout que sa largeur est conséquente avec pas moins de 1,852 m. Cela n’est cependant pas un frein pour générer une certaine attractivité visuelle.

En effet, la face avant du Volkswagen ID.4 est plus travaillée que celle de l’ID.3 avec un bouclier à la fois plus vertical et plus ouvert. A cela s’ajoutent, des contours plus marqués comme ceux du capot avant, ce dernier étant souligné par une signature lumineuse pensée pour créer un « regard humain » grâce à la technologie ID. Light.

essai Volkswagen ID.4

Vue de profil, L’ID.4 fait apparaître tous les codes visuels propres à la « tendance SUV », des protections de passages de roues au traitement bi-ton, en passant par des surfaces vitrées réduites vers l’arrière. Avouons que les grandes jantes de 21 pouces participent amplement à dynamiser le style de l’auto, tout comme sa ligne de carrosserie fuyante vers l’arrière, la superbe teinte « Jaune Monaco Métallisé » apportant un rendu contrasté et original.

Quant à la partie arrière de l’ID.4, elle est assez chargée. Comme tous les SUV du marché, elle se doit de dégager de la robustesse. Le hayon est ainsi amplement creusé alors que le bouclier est très imposant, à l’identique des feux liés par une bande rouge lumineuse. A l’opposé, la vitre de la lunette apparaît comme minuscule. Au final, grâce également à des proportions équilibrées et des porte-à-faux réduits, l’ID.4 ne manque pas de personnalité.

A l’intérieur, c’est “clair et net” comme sur l’ID.3 avec un travail important réalisé pour minimiser la présence de trop nombreuses commandes. L’ID.4 propose une ambiance très accueillante, notre modèle haut de gamme disposant d’une sellerie aux couleurs chaudes. Le plus frappant, c’est la sensation de profiter d’un espace de vie automobile grandiose, la largeur évoquée précédemment et l’empattement de 2, 771 m y étant pour beaucoup.

Tout est parfaitement bien agencé et la qualité des matériaux est bonne sauf pour la partie inférieure de la console centrale et, en ouvrant la boîte à gants, on sent que les têtes pensantes de chez Volkswagen ont voulu faire des économies. On notera les grandes et petites attentions pour choyer les familles : nombreux rangements, accoudoirs et ce toit panoramique… waouh ! Il est grandiose à l’image du volume de chargement : 543 l (banquette arrière en place). D’ailleurs à l’arrière de l’ID.4, trois jeunes adultes trouveront suffisamment d’espace. Vous l’aurez compris, sur le plan de l’habitabilité, l’ID.4 marque des points.

essai Volkswagen ID.4

On en vient aux équipements de notre ID.4 1st Max « full options », un SUV high-tech au plus haut point. Comme pour l’ID.3, nous ne sommes pas fans des commandes marche avant/arrière situées le long du minuscule écran de 5,3″. Sachant que nous les connaissons déjà, on s’y fait finalement assez vite. Grâce à la vision tête haute à réalité augmentée, on en oublie d’ailleurs le petit écran affichant l’instrumentation. Bien joué Volkswagen ! Sur l’ID.4 Max de notre essai, fort heureusement, l’écran tactile central est d’une taille plus conséquente (12″). On regrettera cependant un manque de réactivité du système et le fait que la commande vocale nous a interpellés, de nombreuses fois pour rien. Ces quelques détails seront vite réglés avec les futures mises à jour car, les équipes de chez Volkswagen France, nous l’ont promis. Saluons cette transparence. A noter également que l’ID.4 est ultra-connecté. Sur ce point, il ne manque de rien, une application mobile « We Charge » offrant tout ce qui est nécessaire pour utiliser un EV (Electric Vehicle) : visualisation des bornes de recharge, etc… Concernant les aides à la conduite, l’ID.4, sans jeu de mots, fait très fort. La transition est toute trouvée pour passer à la route.

essai Volkswagen ID.4

Que la France est belle ! Sur les routes normandes, nous n’avons pas été déçus par l’ID.4 au dynamisme à toute épreuve. Comme toutes les voitures électriques, il profite d’une architecture au centre de gravité situé très bas car, les batteries sont implantées sous le plancher. De plus, libérés des contraintes liées aux pièces et éléments d’une voiture thermique, les ingénieurs peuvent répartir les charges de manière optimale sur ce type d’EV. A l’accélération (0 à 100 km/h : 8,5 s) dans un silence impressionnant, on oublie vite les quelques 2 tonnes su SUV. En courbe, son équilibre est parfait et on arrive même à prendre du plaisir lors des changements de cap.

Grâce à la suspension adaptative, notre Volkswagen ID.4 1st Max d’essai est collé à la route. En mode « Sport », c’est encore plus agréable et réactif à tous les niveaux. On gagne alors en précision au niveau de la direction et la pédale de droite réagit immédiatement. Le plus intéressant est bel et bien représenté par l’agrément de conduite produit par le SUV. Ses jantes énormes de 21 pouces auraient pu nuire à un tel ressenti positif mais, il n’en est rien. Autre bonne surprise, la pédale de frein suffisamment appréhendable et informelle, ce qui est loin d’être le cas pour toutes les voitures électriques. Lorsque le mode « B » (Brake) est enclenché, le frein moteur permettant d’optimiser la récupération d’énergie reste assez doux. Ce constat est identique pour le mode de conduite plus général « Eco » qui n’impose pas des accélérations de poids lourds.

Après ce ressenti très positif, SUV « écologique » oblige, nous avons profité du littoral sauvage situé dans le département de la Somme : le Hâble d’Ault. Il est bon de rappeler que les trois lettres « SUV » signifient Sport Utility Vehicle. La garde au sol importante (21 cm) du Volkswagen ID.4 nous a alors offert, sans encombre, une belle balade dans ce décor dépaysant. De quoi rassurer les adeptes du tout-chemin ! Les 310 Nm de couple envoyés aux roues arrière et disponibles instantanément nous ont permis de faire « voler » les galets et de réaliser quelques sympathiques saines glissades. Oui, on peut s’amuser, en-dehors des sentiers battus, au volant d’un SUV 100% électrique, L’ID.4 étant, de surcroît, très maniable avec un angle de braquage de 10,2 m.

Volkswagen ID.4

Venons-en à l’autonomie de du Volkswagen ID.4 ! Il y a du bon et du beaucoup moins bon. En Seine-Maritime, à aucun moment nous n’avons été stressés, les routes aux légers dénivelés et les villages traversés nous ayant permis de jouer avec le mode « B ». En revanche, lors du retour vers Paris, c’était beaucoup plus juste, la jauge de la batterie baissant presque à vue d’œil. Sur autoroute, l’ID.4 est un sérieux compagnon de voyage aux fonctions de conduite semi-autonome de haut niveau. Facile à emmener et très confortable, il est, hélas, trop énergivore. Précisons que la batterie de notre ID.4 n’était pas à 100% de charge au moment de repartir de la région de Dieppe vers la capitale.

Volkswagen ID.4

Bien entendu, nous étions donc passés, auparavant, par une borne Ionity pour « faire presque le plein », une opération vite menée. Environ 80% de la batterie sont récupérables en quelques 30 minutes, ceci sur ce type de station de recharge rapide car, l’ID.4 accepte jusqu’à 125 kW de puissance de charge. En d’autres chiffres, ceux de l’autonomie, le SUV Volkswagen est communiqué, sur le papier, pour 520 km en WLTP, ce qui équivaut, en conditions réelles à beaucoup sur voies rapides. Au final, lors de notre essai du Volkswagen ID.4, nous avons relevé une consommation de 21,6 kWh/100 km.

Volkswagen ID.4

En conclusion, mis à part l’autonomie un peu juste du SUV sur autoroute, nous avons été plus qu’agréablement surpris par les prestations fournies lors de notre essai du Volkswagen ID.4 1st Max (58 950 € hors bonus) qui, insistons bien, représente la version la plus haut de gamme du catalogue. Ce dernier est également composé, pour les particuliers, des Volkswagen ID.4 en finitions « City » (39 370 € hors bonus), « Style », « Life », « Family », « Tech » et « Max ». Les deux versions d’entrée de gamme « City » et « Style » peuvent être motorisées, au choix, par un moteur électrique de 109 kW/148 ch (Pure) ou 125 kW/170 ch (Pure Performance) alors que leur batterie est d’une capacité de 52 kWh contre 77 kWh pour tous les autres ID.4 d’une puissance de 150 kW/204 ch (Pro Performance). Bientôt, VW dévoilera l’ID.4 GTX à transmission intégrale puis, l’ID5 à savoir un ID.4 au style de coupé. La famille ID n’a pas fini de s’agrandir. En espérant que notre essai du Volkswagen ID.4 vous ait offert un peu d’évasion.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com (Alexandre Besançon)

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