Le groupe Volkswagen, premier constructeur automobile européen, a annoncé la suspension temporaire de la production dans deux de ses sites allemands spécialisés dans les voitures 100 % électriques. Les usines concernées sont celles de Zwickau et de Dresde, toutes deux situées en Saxe, à l’est de l’Allemagne. Cette décision prendra effet à partir du 6 octobre 2025, correspondant à la première semaine des vacances d’automne, comme l’a confirmé un porte-parole du groupe.

En crise depuis des mois, le constructeur automobile Volkswagen est contraints de fermer des sites de production. Les deux sites concernés assemblent exclusivement des voitures électriques : à Zwickau, on produit les Volkswagen ID.3, ID.4, ID.5, la Cupra Born, ainsi que les Audi Q4 e-tron et Q4 e-tron Sportback. À Dresde, seule l’ID.3 est fabriquée, mais la production y cessera définitivement fin 2025, conformément à un accord signé en 2024 avec les représentants du personnel.

voitures électriques Volkswagen

Cette mesure s’inscrit dans un contexte de ralentissement marqué des ventes de voitures électriques en Europe. Malgré une croissance globale des immatriculations de +24,8 % depuis le début de l’année, les volumes restent insuffisants pour justifier le maintien des capacités industrielles actuelles. Le groupe Volkswagen, qui avait déjà prévu une réduction de 35  000 postes d’ici 2030 (soit 29 % de ses effectifs allemands), doit désormais ajuster sa production pour éviter une accumulation excessive de stocks.

La crise que traverse Volkswagen n’est pas isolée. Le groupe Stellantis, autre poids lourd de l’industrie automobile, a lui aussi annoncé des arrêts temporaires dans plusieurs de ses sites européens. En France, l’usine de Poissy suspendra ses activités pendant près de trois semaines, tandis que le site allemand d’Eisenach sera à l’arrêt durant cinq jours. En Espagne, l’usine de Saragosse mettra sa production en pause pendant sept jours, et celle de Madrid pendant quatorze jours. En Pologne, le site de Tychy sera fermé pendant neuf jours, et en Italie, l’usine de Pomigliano cessera ses opérations pendant quinze jours. Au total, ces suspensions représentent 62 jours d’arrêt cumulé pour le groupe Stellantis, illustrant une tendance plus large dans le secteur : celle d’une adaptation forcée des capacités industrielles face à une demande de voitures et autres véhicules électriques nettement inférieure aux prévisions.

L’équipementier Bosch, acteur majeur de la chaîne de production automobile, a annoncé un plan de restructuration impliquant la suppression de 13  000 postes à travers le monde, dont une large part en Allemagne. Cette décision vise à restaurer la compétitivité du groupe dans un marché en mutation rapide.

Enfin, ces arrêts de production décidés par Stellantis et Volkswagen  interviennent alors que l’Union européenne maintient sa trajectoire vers une interdiction des moteurs thermiques en 2035, renforcée par les normes Euro 7 et GSR 2. Cependant, la clause de revoyure, prévue initialement pour être étudiée l’année prochaine, devrait être discutée beaucoup plus tôt, dès la fin de l’année 2025. Des voitures électriques à prolongateur d’autonomie et les modèles hybrides rechargeables (PHEV), pourraient aussi être autorisés à la vente après 2034.  Si les constructeurs automobiles sont contraints d’investir massivement dans l’électrique, la demande des consommateurs reste hésitante, mettant en péril l’équilibre économique de l’ensemble de la filière industrielle automobile européenne.

La rédaction

Photos : Volkswagen