En marge des 24 Heures du Mans, au musée situé dans l’enceinte du plus célèbre circuit français, Peugeot présente ses prototypes de course et autres modèles qui ont marqué l’histoire du Lion dans la Sarthe. De quoi faire patienter les plus grands passionnés de sport automobile avant le grand retour de Peugeot au Mans, en 2023, avec l’Hypercar Peugeot 9X8. Cette dernière est, bien sûr, présente en ce moment au musée des 24 Heures du Mans. Voici les photos de l’exposition baptisée « Allure Le Mans » qui se tient depuis le 21 mai dernier et jusqu’au 30 septembre prochain.
En attendant de voir l’Hypercar Peugeot Sport 9X8 en piste dans la Sarthe, la présence de Peugeot aux 24 Heures du Mans peut être déclinée, à ce jour, sous trois principales périodes : de 1937 à 1938, de 1991 à 1993 et de 2007 à 2011. Précisons néanmoins que deux Peugeot 174 S ont participé au double tour d’horloge 1926 mais, hélas, sans passer sous le drapeau à damier.
Parmi les Peugeot qui font l’intérêt de l’événement « Allure Le Mans », à noter que la majorité d’entre elles appartient au musée de L’Aventure Peugeot comme, par exemple, le prototype 905 Peugeot Sport.
En 1966 et en 1967, Charles Deutsch a également engagé des prototypes qui ont marqué l’histoire du Lion, à savoir les CP Peugeot SP66, sachant que ces voitures de course digne, sur le plan visuel de la série télé Thunderbirds (Les Sentinelles de l’air) étaient motorisées par un 4-cylindres optimisé, un bloc repris à la Peugeot 204.
La CP Peugeot SP66 du musée des 24 Heures du Mans appartient à ce même musée alors que, dans quelques jours, la CP Peugeot SP66 #52 prendra la piste du grand circuit du Mans lors du tant attendu Le Mans Classic 2022. Pour celles et ceux d’entre vous qui souhaitent en savoir plus sur les CD Peugeot SP66, nous les invitons à cliquer sur l’image située ci-dessus pour découvrir leur histoire.
Soyons très complets, d’autres moteurs Peugeot ont fait l’actualité des 24 Heures du Mans dans le passé. On évoque, ici, le V6 PRV bi-turbo de la légendaire WM P88 qui détient, toujours à ce jour, le record de vitesse dans la ligne droite des Hunaudières avec, officiellement, 405 km/h en 1988. “Officiellement” car, ce prototype à moteur Peugeot a bien été chronométré à plus de 405 km/h mais, pour des raisons marketing, la vitesse relevée au Mans a ensuite perdu quelques km/h.
Remontons encore plus le temps jusqu’aux années 30. On doit la deuxième participation d’une Peugeot aux 24 Heures du Mans à Emile Darl’mat. Après avoir convaincu la direction du constructeur français, grâce à ses nombreuses préparations sur la base des 201, 301 et 601, Darl’mat est autorisé par Peugeot à développer une sportive. Cette dernière prendra le nom de 302 Spéciale Sport et, elle sera proposée en coupé, cabriolet et en roadster. A noter que l’auto exposée au Musée du Mans appartient à L’Aventure Peugeot (photo ci-dessous) où elle est exposée.
En 1937, trois 302 Special Sport spécialement optimisées prennent le départ des 24 Heures du Mans. Elles passeront la ligne d’arrivée aux 7ème (Marcel Contet/Jean Pujol), 8ème (Charles de Cortanze/Maurice Serre) et 10ème places (Louis Rigal-Daniel Porthault). Motorisées par un 2.0 l 4-cylindres de 70 chevaux, elles pouvaient atteindre, au Mans, la vitesse de 170 km/h.
En 1938, l’auto est renommée 402 et, ce sont, de nouveau, trois Peugeot qui prennent le départ des 24 Heures du Mans. Charles de Cortanze et Marcel Contet hissent la 402 numéro 24 à la 5ème place du général et remportent la catégorie 2.0 l. En revanche pour les deux autres 402, elles ont abandonné (Jean Pujol/Louis Rigal – Maurice Serre/Daniel Porthault).
En 1991, à l’initiative de Jean Todt, Peugeot est de retour au Mans après les nombreux succès acquis en rallye et en rallye-raid. Deux Peugeot 905 au V10 3.5 l atmosphérique 3.5 l de 670 chevaux sont alignées sur la grille de départ. Malheureusement, elles abandonneront toutes les deux avec, à leur volant les trios de pilotes suivants : Mauro Baldi/Philippe Alliot/Jean-Pierre Jabouille et Keke Rosberg/Yannick Dalmas/Pierre-Henri Raphanel.
Un an plus tard, la Peugeot 905 Evolution 1.7 ou, Evo 1B au numéro 1 remporte les 24 Heures du Mans grâce à Yannick Dalmas, Derek Warwick et Mark Blundell. Ce même prototype terminera à la seconde place en 1993. Au musée des 24 Heures du Mans, c’est bel et bien la 905 #1 victorieuse au Mans en 1992 qui est exposée dans le cadre de l’exposition « Allure Le Mans » sachant qu’elle appartient à un autre musée, celui de l’Aventure Peugeot. Bientôt, cette 905 repartira donc à Sochaux.
Toujours en 1992, une autre 905 est sur le podium à la 3ème place, celle de Mauro Baldi, Philippe Alliot et Jean-Pierre Jabouille alors que la 3ème 905 a été contrainte à l’abandon. En 1993, Peugeot Sport réalise un fantastique triplé avec trois 905 Evo 1B dont celle victorieuse confiée à Eric Hélary, Christophe Bouchut et l’Australien Geoff Brabham. Ensuite, Peugeot Sport prend la direction de la Formule 1 malgré le fait que Jean Todt a proposé un double programme Endurance et Formule 1. Une 905 encore plus évoluée est bien conçue, la 905 Evo 2.1 surnommée “Supercopter” mais, elle ne participera à aucune course.
14 longues années passent avant l’arrivée des Peugeot 908 diesel au Mans, 2007 marquant les 80 ans du Top 10 du Lion dans la Sarthe. Face à Peugeot Sport, Audi remporte les 24 Heures du Mans 2007, la LMP1 908 HDi FAP de Stéphane Sarrazin, Sébastien Bourdais et Pedro Lamy termine à la 2ème place. En 2008, Audi fait, de nouveau, parler son expertise en Endurance en gagnant la course, les Peugeot 908 HDi FAP occupant les deux autres marches du podium avec respectivement Nicolas Minassian/Marc Gené/Jacques Villeneuve et Franck Montagny/Ricardo Zonta/Christian Klien. A noter que, cette année-là, une 4ème 908 a été engagée chez Pescarolo Sport.
En 2009, c’est un doublé historique pour Peugeot avec Alexander Wurz, David Brabham et Marc Gené victorieux, Stéphane Sarrazin, Sébastien Bourdais et Pedro Lamy, deuxièmes. En 2010, c’est la Bérézina car, toutes les 908 abandonnent, même celle de l’équipe Oreca. De nouveau, la 905 HDi FAP #9 (V12) présente au Musée des 24 Heures du Mans est la propriété du musée de L’Aventure Peugeot (photo ci-dessous).
2011 verra la nouvelle 908 (V8) sur la piste du Mans. Tout simplement baptisées des trois chiffres “908”, les 908 seront accompagnées en France par une ancienne 908 HDi FAP (Oreca). Il y a 9 ans, les trois Peugeot officielles finissent aux 2ème, 3ème et 4ème places derrière la nouvelle Audi R18 TDI fermée. Sébastien Bourdais, Simon Pagenaud et Pedro Lamy terminant quasiment dans les roues de l’Audi R18 TDI. La suite, un retrait brutal de l’Endurance début 2012.
L’autre suite, vous la connaissez aussi. Peugeot Sport est d’ores et déjà engagé au sein du Championnat du Monde FIA WEC 2022 avec deux LMH (Le Mans Hypercar). Elles feront leur grand début en compétition le 10 juillet prochain, à l’occasion des 6 Heures de Monza.
Il faudra donc patienter jusqu’à 2023 pour voir les deux Peugeot 9X8 s’aligner sur la grille de départ des 24 Heures du Mans. L’année prochaine, la fête sera totale dans la Sarthe car, la plus grande et belle course au monde fêtera son centenaire.
Au musée des 24 Heures du Mans, c’est une maquette du concept-car 9X8 qui y est exposée sachant que la version définitive dite “de compétition” de la LMH Peugeot Sport a été dévoilé le 20 mai dernier.
Enfin, comme évoqué plus haut, il y aura bien une Peugeot au Mans cet été sur le grand circuit. L’Aventure Peugeot engagera, en effet, sa CD Peugeot SP6 66 #52, ceci dans le cadre de Le Mans Classic. Retrouvez ci-dessous, au terme de cet article, d’autres photos réalisées par Gildas Lebrun, des Peugeot de l’exposition « Allure Le Mans » dont celles de l’Hypercar Peugeot 9X8.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com