En novembre dernier, Peugeot et son département compétition Peugeot Sport ont annoncé leur grand retour en Endurance. Pour les passionnés de la marque au Lion, le temps sera long jusqu’en 2022, année où les Hypercars françaises seront engagées dans le cadre du championnat FIA WEC 2022/2023. Il faudra donc attendre quelques mois supplémentaires pour voir de nouvelles Peugeot aux 24 Heures du Mans. En attendant ce grand moment, nous vous proposons un bond dans le passé pour revivre les grandes heures du constructeur français dans la Sarthe.
A l’occasion de l’opération “Ma Peugeot Rénovée“, nous avons visité le Musée de l’Aventure Peugeot dans lequel sont exposées trois “Lionnes” qui ont marqué l’histoire des 24 Heures du Mans : la Peugeot 402 Darl’Mat (302 rebaptisée), la Peugeot 908 et la Peugeot 905 HDi FAP. Ainsi, la présence de Peugeot sur la plus grande course au monde peut être déclinée, à ce jour, sous trois périodes : de 1937 à 1938, de 1991 à 1993 et de 2007 à 2011. Précisons néanmoins que deux Peugeot 174S ont participé au double tour d’horloge 1926 mais, hélas, sans passer sous le drapeau à damier.
On doit la deuxième participation d’une Peugeot aux 24 Heures du Mans à Émile Darl’mat. Après avoir convaincu la direction du constructeur français, grâce à ses nombreuses préparations sur la base des 201, 301 et 601, Darl’mat est autorisé par Peugeot à développer une sportive. Cette dernière prendra le nom de 302 Spéciale Sport et, elle sera proposée en coupé, cabriolet et en roadster. C’est d’ailleurs la 302 Sport (photo ci-dessus) propriété d’Emile Darl’Mart qui est présente, en tant que voiture de série, au Musée de l’Aventure Peugeot à Sochaux.
En 1937, trois 302 Special Sport spécialement optimisées prennent le départ des 24 Heures du Mans. Elles passeront la ligne d’arrivée aux 7ème (Marcel Contet/Jean Pujol), 8ème (Charles de Cortanze/Maurice Serre) et 10ème places (Louis Rigal-Daniel Porthault). Motorisées par un 2.0 l 4-cylindres de 70 chevaux, elles pouvaient atteindre au Mans la vitesse de 170 km/h.
En 1938, l’auto est renommée 402 et, ce sont de nouveau trois Peugeot qui prennent le départ des 24 Heures du Mans. Charles de Cortanze et Marcel Contet hissent la 402 numéro 24 à la 5ème place du général et remportent la catégorie 2.0 l. En revanche pour les deux autres 402, elles ont abandonné (Jean Pujol/Louis Rigal – Maurice Serre/Daniel Porthault).
En 1991, à l’initiative de Jean Todt, Peugeot est de retour au Mans après les nombreux succès acquis en rallye et en rallye-raid. Deux Peugeot 905 au V10 3.5 l atmosphérique 3.5 l de 670 chevaux sont alignées sous la grille de départ. Malheureusement, elles abandonneront toutes les deux avec, à leur volant les trios de pilotes suivants : Mauro Baldi/Philippe Alliot/Jean-Pierre Jabouille et Keke Rosberg/Yannick Dalmas/Pierre-Henri Raphanel.
Un an plus tard, la Peugeot 905 Evolution 1.7 ou, Evo 1B au numéro 1 (photo ci-dessus et ci-dessous) remporte les 24 Heures du Mans grâce à Yannick Dalmas, Derek Warwick et Mark Blundell. Ce même prototype terminera à la seconde place en 1993. Toujours en 1992, une autre 905 est sur le podium à la 3ème place, celle de Mauro Baldi, Philippe Alliot et Jean-Pierre Jabouille alors que la 3ème 905 a été contrainte à l’abandon. En 1993, Peugeot Sport réalise un fantastique triplé avec trois 905 Evo 1B dont celle victorieuse confiée à Eric Hélary, Christophe Bouchut et l’Australien Geoff Brabham. Ensuite, Peugeot Sport prend la direction de la Formule 1 malgré le fait que Jean Todt a proposé un double programme Endurance et Formule 1. Une 905 encore plus évoluée est bien conçue, la 905 Evo 2.1 surnommée “Supercopter” mais, elle ne participera à aucune course.
14 longues années passent avant l’arrivée des Peugeot 908 diesel au Mans, 2007 marquant les 80 ans du Top 10 du Lion dans la Sarthe. Face à Peugeot Sport, Audi remporte les 24 Heures du Mans 2007, la LMP1 908 HDi FAP de Stéphane Sarrazin, Sébastien Bourdais et Pedro Lamy terminent 2ème. En 2008, Audi fait, de nouveau, parler son expertise en Eudurance en gagnant la course, les Peugeot 908 HDi FAP occupant les deux autres marches du podium avec respectivement Nicolas Minassian/Marc Gené/Jacques Villeneuve et Franck Montagny/Ricardo Zonta/Christian Klien. A noter que, cette année-là, une 4ème 908 a été engagée chez Pescarolo Sport.
En 2009, c’est un doublé historique pour Peugeot avec Alexander Wurz, David Brabham et Marc Gené victorieux (908 HDi FAP en photos dans cet article), Stéphane Sarrazin, Sébastien Bourdais et Pedro Lamy, deuxièmes. En 2010, c’est la Bérézina car, toutes les 908 abandonnent, même celle de l’équipe Oreca.
2011 verra la nouvelle 908 sur la piste du Mans. Tout simplement baptisées des trois chiffres “908”, elles seront accompagnées en France par une ancienne 908 HDi FAP (Oreca). Il y a 9 ans, les trois Peugeot officielles finissent aux 2ème, 3ème et 4ème places derrière la nouvelle Audi R18 TDI fermée. Sébastien Bourdais, Simon Pagenaud et Pedro Lamy terminant quasiment dans les roues de l’Audi R18 TDI. La suite, un retrait brutal de l’Endurance début 2012.
Enfin, des 908 et 905 roulent toujours, notamment lors des Dix Mille Tours du Castellet. Pour conclure, rappelons que Peugeot Sport s’est associé à Rebellion Racing pour le nouveau programme des Hypercars Peugeot. Dans quelques semaines ou mois, les pilotes qui seront en charge du développement de l’Hypercar Peugeot et, logiquement, de la piloter aux 24 Heures du Mans 2023, seront dévoilés.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Peter Auto (Fotorissima et Stéphanie Bézard)