Au salon de Genève 1980, tous les projecteurs étaient tournés vers le stand Audi. Il y a 41 ans, la marque aux anneaux a révolutionné le domaine de l’automobile en dévoilant, en Suisse, son système à transmission intégrale quattro. De décennie en décennie, ce dispositif à haute technologie a ensuite évolué. Lors de notre récent essai de la nouvelle Audi RS 3, l’équipe presse Audi France nous a fait une belle surprise en présentant trois modèles emblématiques aux badges « quattro ». C’est l’occasion de revenir sur l’histoire du quattro avec les Audi quattro Groupe B, Ur-quattro et RS 2 Avant.
Les trois Audi quattro que vous découvrez dans ce reportage sont parfaitement représentatives de ce que le constructeur d’outre-Rhin a apporté au monde de l’automobile à savoir, proposer sur n’importe quel type de voiture la transmission intégrale, un gage de plaisir au volant, de sécurité et de performance. Précisons néanmoins que les premières voitures de grande série équipées d’une transmission intégrale sont apparues du côté de chez Subaru en 1972. Cependant, c’est bel et bien Audi qui a démocratisé la transmission intégrale, la technologie quattro étant devenue une référence internationale incontournable.
Sur notre « photo de famille », entre l’Audi RS 2 Avant et l’Audi quattro Groupe B, l’Audi Ur-quattro est ainsi le tout premier modèle de l’histoire d’Audi à recevoir le quattro. L’Audi Ur-quattro a ainsi été commercialisée entre 1980 et 1991. Entre 1980 et 1986, l’Ur quattro est équipée d’un différentiel central à verrouillage manuel (répartition avant/arrière : 50/50). Puis, à partir de 1987, le différentiel central Torsen fait son apparition en apportant de multiples optimisations dont la principale est la répartition du couple de manière variable entre les essieux avant et arrière, ceci pour les moteurs montés en position longitudinale.
Sur le plan des motorisations, à noter que l’Ur-quattro produite de 1980 à 1986 profite d’un 5-cylindres 2.1 l de 200 ch. De 1987 à 1989, le bloc passera à une cylindrée de 2.2 l en conservant la même puissance. Il faut attendre 1989 pour que le 5-cylindres atteigne 220 ch.
En 1981, pour promouvoir son système quattro, Audi s’engage, pour la première fois, au sein du Championnat du Monde des Rallyes avec l’Audi quattro Groupe 4. En 1982, le nouveau réglement Groupe B est lancé mais, les marques Lancia et Citroën sont alors les seules à faire rouler des Groupe B. Cette même année 1982, Audi décroche le titre Constructeurs puis, en 1983, Hannu Mikkola est titré en tant que pilote avec Audi Sport, cette fois au volant des Audi quattro A1 et A2 Groupe B.
L’année 1984 sera celle de la domination totale Audi avec l’obtention des titres Pilotes (Stig Blomqvist) et Constructeurs (Audi quattro A2 et Audi Sport quattro).
C’est une Audi quattro Groupe B (réplique) que nous avons eu le plaisir d’approcher après être sortis de la nouvelle Audi RS 3 à savoir, que cette Audi quattro (1983) a néanmoins été assemblée dans les règles de l’art avec des pièces provenant de chez Audi Sport. A ce titre, cette rareté intègre une boîte de vitesses manuelle (6 rapports) composée de magnésium.
On en vient à l’Audi RS 2 Avant, l’une des voitures familiales les plus performantes jamais produites. Ce break a été commercialisé entre 1994 et 1996. Son 5-cylindres en ligne développe 325 ch (à 6 500 tr/min) pour 410 Nm de couple (à 3 000 tr/min). De quoi catapulter femme et enfants au moment de partir en vacances !
L’Audi RS 2 Avant est aussi rare que puissante car, seulement 2 891 exemplaires ont été produits et 108 ont été vendues dans l’Hexagone.
Revenons, dans les grandes lignes, aux améliorations et changements apportés au système quattro au fil du temps. Jusqu’en 2010, la technologie Torsen a fait ainsi l’objet d’évolutions avant d’être remplacée par la Crown Gear avec, toujours, une transmission intégrale de type permanent mais, de manière beaucoup plus flexible en matière de répartition du couple (jusqu’à 85% du couple à l’arrière ou 70% à l’avant).
Depuis 2016, la technologie Haldex (quattro Ultra) a pris le relais. Elle répond notamment aux besoins de consommer moins de carburant en étant, contrairement aux précédentes générations quattro, obligatoirement gérée grâce à l’électronique. La pièce maîtresse de l’Haldex est représentée par un différentiel multidisque débrayable. L’Audi devient alors une « simple traction ». Selon les conditions, les roues avant sont les seules à mouvoir l’auto. En cas de besoin, jusqu’à 50% du couple, au maximum, peut être envoyé sur les roues arrière. Certains puristes du quattro crieront alors au scandale!
Aujourd’hui, l’ère de la voiture électrique est en marche. Sur les Audi e-tron équipées de deux moteurs électriques (un à l’avant et l’autre à l’arrière), la transmission intégrale est donc obtenue sans aucun arbre de transmission comme sur les Audi RS e-tron GT et e-tron GT.
Audi a aussi engagé « The King of the Drift » en tant qu’ambassadeur électrique. L’Audi S1 Hoonitron qui devrait embarquer logiquement deux moteurs électriques sera ainsi pilotée par Ken Block à l’occasion d’une vidéo très attendue au nom peut-être provisoire de « Electrikhana ».
Cependant, Audi n’a pas perdu son âme. Les experts de la R&D de le marque allemande viennent d’inventer le différentiel arrière actif “RS Torque Splitter” qui équipe les nouvelles RS 3 Sportback et Berline. Pour faire simple, Le “RS Torque Splitter” agit intelligemment sur le couple envoyé aux deux roues arrière, ceci grâce à un module de commande qui récupère, en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, les informations en provenance de l’accélérateur, de l’angle du volant, etc…
Ce système à deux embrayages mulitidisques (photo ci-dessous) pour chacun des deux axes du train arrière permet d’envoyer jusqu’à 100% du couple arrière sur l’une ou l’autre des deux roues. Cette technologie qui réinvente le quattro Audi apporte un dynamisme à toute épreuve.
L’Audi RS 3 Sportback enroule littéralement les virages avec une facilité déconcertante qui génère un plaisir instantané tant les vitesses de passage en courbe sont inavouables !
Enfin, retrouvons Stig Blomqvist et Nico Müller dans une vidéo digne d’un documentaire qui retrace, des années 80 à nos jours, les grandes heures du quattro en compétition. Pour info, Nico Müller est le premier pilote Audi a avoir été nominé pour intégrer le futur programme Audi Sport LMDh (FIA WEC – 24 Heures du Mans). Cependant, les rumeurs fusent en ce moment. Audi Sport pourrait abandonner son retour en Endurance pour privilégier son engagement en… Formule 1 ! Place à la vidéo baptisée « Experience quattro with Audi ». Retrouvez ensuite, au terme de cet article, d’autres photos des Audi quattro Group B, Ur et RS 2 Avant.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Audi