Sur tous les circuits et pistes du monde, ou presque, Audi Sport a brillé sur les plus hautes marches des podiums. Au début des années 1980, l’épopée sportive du constructeur automobile aux anneaux a débuté par le Championnat du Monde des rallyes, puis la structure Audi Sport a été officiellement créée en 1983. 40 ans se sont écoulés avec, toujours, cette recherche de performance synonyme de succès. Depuis 4 décennies, les modèles sportifs de série Audi profitent de cet ADN né du sport automobile. Pour célébrer les 40 ans d’Audi Sport, nous avons eu le plaisir et l’honneur de prendre le volant de modèles aux anneaux exclusivement dédiés à la compétition automobile et d’autres versions de série qui écrivent, toujours à ce jour, l’histoire d’Audi Sport. En 2026, Audi fera son arrivée en Formule 1…
On pourrait presque écrire que les anneaux Audi sont olympiques tant ils ont marqué, ces 40 dernières années, la compétition automobile. Dans toutes les compétitions, Audi a brillé, que ce soit en rallye, en DTM, en Rallycross et en Formula E. Audi Sport c’est aussi, 13 victoires aux 24 Heures du Mans et un engagement actuel en rallye-raid. Quel défi peut donc relever Audi dans les années à venir ? Celui représenté par la discipline phare du sport automobile mondial, la Formule 1. D’ici là, direction le circuit de Pau-Arnos pour célébrer, 40 ans de performance.
En 2015 à Magny-Cours, puis 2016 à Barcelone, grâce à Audi Sport, précisons que nous avons eu l’immense bonheur de participer à l’Audi Endurance Experience (photo ci-dessus), pour deux de nos meilleurs moments vécus en tant que journalistes spécialisés en automobile. Aujourd’hui, cet article sur les 40 ans d’Audi Sport est l’occasion, pour nous, d’honorer la mémoire de Bernard Teulé, le créateur et le Président du circuit Pau-Arnos, qui nous a quittés en juin dernier à l’âge de 83 ans.
De la piste à la route, c’est dans une atmosphère de passion que nous avons évolué aux commandes de différentes Audi, notamment des voitures de course, les R8 GT4 et R3 LMS, tel un privilège pour les humbles journalistes automobiles que nous sommes. Cependant, avant d’attaquer les vibreurs du circuit de Pau-Arnos avec les R8 GT4 et R3 LMS, notre dévolu s’est jeté sur la R8 GT RWD, soit celle qui clôture, en termes de production, la saga R8.
Seulement 333 exemplaires de l’Audi R8 GT RWD ont été commercialisés dans le monde, dont 26 pour la France. De quoi nous mettre la pression avant de prendre le volant de l’exemplaire appartenant à Audi France ? Oui ! Pour rappel, l’Audi R8 GT RWD est motorisée par le V10 5.2 l FSI atmosphérique de 620 ch/565 Nm qui sont envoyés aux seules roues arrière pour un 0 à 100 km/h réalisé en 3,4 s, un 0 à 200 km/h en 10,1 s et une vitesse maximale de 320 km/h. La dernière R8 de sa ligné a aussi été optimisée en termes de poids avec 1 570 kg affichés sur la balance.
Dès les premiers mètres parcourus sur le circuit vallonné de Pau-Arnos, on prend la mesure de l’engin redoutable que nous avons entre les mains, le « cœur mécanique » de cette Audi R8 GT RWD nous propulsant, dans tous les sens du terme, dans un autre monde, bien loin des voitures électriques même sportives, mais c’est un autre débat. Les montées en régime de cette R8 sont aussi progressives que « jouissives » jusqu’à l’extase à l’approche des 8 700 tr/min, la boîte de vitesses à double embrayage (7 rapports) faisant le reste, comprendre qu’elle est parfaitement étagée et enchaîne les rapports entre douceur et réactivité.
ESP déconnecté, en mode « Dynamic », l’Audi R8 GT RWD nous procure alors des sensations rares. Sécurisante dans ses changements de direction et précise, la R8 GT RWD peut devenir joueuse, notamment, si on accélère trop tôt en sortie de virage. S’il y a bien un aspect pour lequel cette R8 fait très fort, c’est que nous faisons corps avec elle, ce qui nous permet d’être audacieux à son volant. « Audacieux », un terme qui va de pair avec l’histoire d’Audi Sport. Equipée de pneus Michelin Pilot Sport 4S, soit des gommes plutôt standard, mais clairement bluffante en termes d’endurance, la R8 GT RWD fait aussi preuve d’un équilibre de tous les instants, sachant que nous prenons toutes nos précautions pour appliquer les règles de base du pilotage sur circuit. Sur un tracé aux dénivelés et dévers conséquents, le châssis réactif de l’Audi R8 GT RWD fait clairement des merveilles. On aurait juste, préféré, une direction encore plus directe.
Passons à l’Audi R8 LMS GT4, une propulsion répondant à la catégorie éponyme GT4 régit par le règlement mis en place par SRO Motorsports. Cette fois, nous sommes accompagnés par un pilote de l’équipe Speed Car engagée en GT4 European Series. 1 460 kg pour quelques 500 ch issus du même V10 5.2 l FSI de la R8 GT RWD. En effet, pour niveler les performances entre les différentes GT4, leur puissance est moindre et la BOP (Balance Of Performance) permet, principalement, de réduire cette même puissance.
A peine assis dans le baquet de l’Audi R8 LMS GT4, on entre dans un « autre monde », celui de la compétition automobile. Avant même de pouvoir accéder au volant, il faut jouer les gymnastes pour s’asseoir dans le siège baquet. L’habitacle de la voiture de course allemande se réduit au simple nécessaire, de l’arceau de sécurité jusqu’à la console centrale aux multiples commandes, en passant par un volant qui n’a, presque, rien à envier à celui d’une monoplace de Formule 1. Une fois fortement sanglé, on se retrouve dans une position quelque peu déroutante, car très basse.
L’instructeur nous donne alors le « feu vert » pour démarrer. Cette fois, on y est ! Rien que d’emprunter la voie des stands pour rejoindre la piste du circuit de Pau-Arnos est un moment rare et le meilleur est à venir. Dans le cockpit de Audi R8 LMS GT4, on ressent les moindres vibrations et chaque bruit mécanique nous atteint au plus profond de nos neurones. On suit à la lettre les instructions de notre passage, le pilote Christopher Campbell.
Pour nous, une R8 LMS GT4 ne se conduit pas, elle se maîtrise avec plaisir. Il faut, d’abord, prendre la mesure de l’engin, notamment ses freins qui, contrairement à ceux de série de la Audi R8 GT RWD doivent se situer dans une fenêtre de température haute pour fonctionner. Ce premier point est aussi déconcertant qu’intéressant. Le son enivrant du V10 résonne dans l’habitacle à la moindre action sur la pédale de droite. Excusez-nous l’expression, mais c’est juste, de nouveau, « jouissif ».
On applique les règles de base du pilotage sur circuit, à savoir le freinage dégressif, après avoir « tapé », le plus fort possible, dans les freins, les prises de trajectoires et le fait d’accélérer progressivement, en sortie de virage, à mesure que l’on débraque. Pourquoi taper dans les freins ? Tout simplement qu’une voiture de course est équipée de freins hydrauliques non assistés.
Certes, on n’exploite pas cette R8 LMS GT4 à 100%, mais on ressent, tour après tour, clairement le potentiel de l’auto. Tout est plus brut et plus direct que sur la formidable R8 GT RWD. L’aérodynamique très développée de la R8 LMS GT4 nous offre des passages dans les virages à une vitesse auparavant insoupçonnée. Dans la partie la plus sinueuse du circuit Pau-Arnos, c’est, de nouveau, l’équilibre de cette Audi qui nous impressionne.
On fait encore plus corps avec elle, comparativement à la R8 GT RWD. Pour bien ressentir chaque mouvement de caisse, on applique une autre technique de pilotage : bien appuyer son pied gauche sur la cale métallique. Dans la ligne droite, c’est une véritable « furie mécanique » qui vient nous enivrer. Bref, être au volant de cette Audi R8 LMS GT4, c’est juste « Waouh » !
Audi France prend soin des chanceux que nous sommes. Dans le cadre des 40 ans d’Audi Sport, nous avons pris le volant de l’Audi RS 3 Berline, après notre essai de la RS 3 Sportback réalisé au Mont-Ventoux en 2021 (photo ci-dessous).
Cette fois, la sportive aux anneaux dispose des pneus Pirelli P Zero Trofeo R. On en parle jamais assez dans nos essais, mais les gommes ont une importance considérable, pour n’importe quel type de voiture. Le « RS Torque Splitter », associé aux Pirelli P Zero Trofeo R, fait encore plus que des merveilles. De quoi exploiter, sans contrainte de limitation de vitesse, sur le circuit Pau-Arnos, les 400 ch/500 Nm issus du formidable 5-cylindres 2.5 l TFSI. Bref, Quel pied !
D’une RS 3 à une autre, on saute, ensuite, dans le baquet de la version de compétition RS 3 LMS Berline (5-cylindres 2.5 l TFSI de 400 ch). Tous nos sens sont, de nouveau, en ébullition, pour deux sessions de roulage. On essaye, alors, d’être le plus propre en piste. C’est alors qu’une idée nous vient à l’esprit. Au lieu de prendre une seconde fois le volant de cette RS 3 LMS Berline, on préfère profiter d’un baptême de piste, en laissant le volant de l’Audi à un vrai pilote.
« Chirurgical », tel est le terme pour définir la manière dont Maxence Benech exploite cette RS 3 LMS Berline, comme nous, mais quant on joue à Gran Turismo 7 sur la PS5 ! Le plus impressionnant est la vitesse de passage dans la grande descente en courbe qui se prolonge vers une montée, avant d’attaquer un double gauche. N’est pas pilote qui veut ! Cette fois, on ressent, même en passager, beaucoup plus le potentiel de cette autre voiture de course, sur une piste qui commence à devenir humide. On est bien dans les Pyrénées-Atlantiques !
Enfin, pour célébrer comme il se doit, les 40 ans d’Audi Sport, LesVoitures.com vous proposera, très prochainement d’autres sujets anniversaires dont un raod trip en Audi TT Roadster.
Texte et essais : Frédéric Lagadec
Photos : Audi (Tibo – The Good Click) et LesVoitures.com