Depuis 7 ans, Audi propose une immersion totale dans la vie d’un pilote de course. Totale, car des clients Audi, des partenaires et autres journalistes ont la chance de participer à des courses d’Endurance. LesVoitures.com était en piste en novembre dernier lors de la grande finale 2016…
L’Audi Endurance Experience porte bien son nom, et, pour son dernier rendez-vous de l’année, c’est sous un format de 6 heures, identique à celui des épreuves du FIA WEC (en-dehors des 24 Heures du Mans), que 24 équipages, répartis en 3 catégories, se sont disputés le titre. Comme toujours, Audi n’avait pas fait les choses à moitié en organisant cette épreuve officielle sur le circuit de Catalunya situé tout près de Barcelone. Le 15 mai dernier, ce tracé rapide a été le théâtre de la première victoire de Max Verstappen en Formule 1. Le pilote Red Bull devenant par la même occasion le plus jeune vainqueur de l’histoire de la F1 à 18 ans et 7 mois.
C’est une journée intense en émotion qui m’attendait ce 11 novembre 2016. En tant que Rédacteur en Chef de LesVoitures.com, j’ai été invité par Audi pour participer à cette Finale 2016 dans la catégorie « Extra Team ». Les deux autres catégories étant « My Audi » (clients Audi) et « Partenaire ». Précisons que la majorité des participants ont décroché leur billet pour Barcelone en remportant les différentes courses 2016. Il fallait donc s’attendre à un niveau de pilotage élevé…
Dès mon arrivée au circuit sous un beau soleil catalan, je prends conscience que je vais participer à une compétition aussi sérieuse que passionnante. Audi a pensé à tout et l’habillage du paddock aux couleurs du constructeur me plonge directement dans l’ambiance de la finale et des circuits, lieux où la passion rejoint la compétition pour créer une atmosphère unique en son genre communément appelée le Sport Auto. Et cette fois, je vais en être « acteur ».
Après avoir fait connaissance avec mes coéquipiers, Géraldine Gaudy (Auto Plus) et Sébastien Jaquemart (La Voix du Nord), notre instructeur, Herbert Martin, nous accueille aux côtés de notre Audi A3 Sportback #260 (Team Presse #2). Pour l’occasion, la compacte n’a pas subi de modifications mécaniques. Mis à part les éléments de sécurité qui lui ont été greffés (arceaux, harnais 3 points, etc…), la présence des sièges baquets et le démontage de la banquette arrière, cette A3 est 100% d’origine, pneus et freins inclus. Cela va vite avoir son importance en matière de stratégie de course.
La journée de course a débuté par une première séance d’essais libres. Herbert prend le volant pour me faire découvrir le circuit long de plus de 4,5 km. Rapidement, je découvre avec plaisir que la configuration « Moto GP » a été retenue, à savoir l’absence de chicane avant le virage à droite qui précède l’interminable et impressionnante ligne droite. Puis c’est à mon tour, et comme mes coéquipiers les uns après les autres, de prendre le volant. Concentré, j’écoute avec attention les conseils de mon coach. Points de corde, freinages, trajectoires. Ces points cruciaux sont évoqués avec précision et pédagogie, l’objectif étant de me préparer à une course d’Endurance et à l’utilisation optimale des freins et de gommes tout en les préservant soit « l’Art délicat du Sport Auto ».
Après cette première session coachée, c’est seul à bord que je réalise qu’il va falloir appréhender toutes ces composantes de la course automobile auxquelles il faudra rajouter en course le trafic ! Je m’efforce alors à prendre confiance au volant de l’A3 de 180 ch et à coordonner mes gestes. Ma première sensation est un grand manque d’information sonore. Casqué, je ne peux utiliser le bruit du moteur au moment des changements de rapports car il est beaucoup trop discret. C’est donc à l’aide du compte/tours qu’il va falloir gérer les rapports. Alors que les meilleurs tournent déjà sous la barre de 2 min 25 s, je « navigue » autour de 2 min 35 s au tour.
Comme pour mettre la pression avant la grande course, ce ne sont ensuite que 55 minutes d’essais libres qui nous ont été proposés. Tour après tour, mon rythme s’accélère et, toujours sur la base des précieux conseils d’Herbert, je me sens de plus en plus à l’aise au volant.
A midi, l’heure est venue du tirage au sort de la grille de départ. Notre Audi A3 Sportback #260 s’élancera au cœur du peloton, à la 14ème place sur la grille. La tension monte et le briefing ne fait rien pour la faire redescendre. Les points clés de l’épreuve y sont évoqués : ravitaillements en essence, règlements, les pénalités de temps liées aux changements de « consommables » et les 19 relais obligatoires. On touche de nouveau à la stratégie de course sachant que le changement d’un pneu engendre un arrêt forfaitaire dans les stands de 6 min, les plaquettes de freins 8 min et les disques de freins 12 min. Les choses sont claires et définies, il va falloir être économe jusqu’au drapeau à damier.
Le moment du départ et proche ! Inscrite comme course officielle du calendrier de la fédération catalane, la finale de l’Audi Endurance Experience nous donne le droit à une procédure de mise en grille digne des courses du championnat du monde d’Endurance, grid girls incluses. Gentlemen, Start Your Engines !
C’est Géraldine qui a été choisie pour prendre le départ. Les femmes sont souvent plus calmes au volant que les hommes. Au feu vert à 14h00 précises, ma coéquipière gère sans encombre le trafic et se fait plaisir grâce à quelques dépassements. Les relais d’environ 20 min s’enchaînent. Après les 3 premiers de Géraldine, Sébastien prend le volant puis c’est à mon tour d’attaquer la finale aux alentours de 15h20. Notre Audi #260 est alors située à la 16ème place.
Ce n’est pas sans appréhension que je suis monté à bord de l’Audi. En abordant la sortie de la voie des stands, une sensation indescriptible de bonheur et de pression tente de me submerger. Mais le temps n’est pas à celui de se faire déborder par ce type de sensations, ni par les concurrents. Les deux premiers tours en piste sont une redécouverte totale du tracé. N’ayant jamais roulé sur la piste de Catalunya, j’ai clairement du mal à retrouver mon rythme du matin mais au fil des virages je décide de me concentrer point par point. A peine les chronos améliorés, il est déjà temps de repasser le volant après 2 relais et un ravitaillement en essence. La frustration est grande sachant que le dernier tour a marqué une belle amélioration en 2 min 27 s malgré un pneu avant droit détérioré ! Notre ingénieur s’en est immédiatement rendu compte et la décision tombe, comme pour beaucoup d’équipe ensuite : 6 min dans le stand Audi pour remplacer le pneu. Quant aux freins, les étriers passent au rouge.
Après 2 heures de course, notre équipe Team Presse #2 suit à la lettre la stratégie de « coach Herbert » comme nous l’avons rapidement surnommé. Les positions en course commencent à se stabiliser. Rivé sur l’écran des datas, je suis l’évolution des mes coéquipiers. A ce moment là, je prends conscience que le temps défile à une vitesse folle, beaucoup plus vite que devant une course de Formule 1 à la télévision…
A 17h17, soyons précis car le Sport Auto est aussi synonyme de précision, je reprends le volant de l’Audi bien décidé à progresser. Beaucoup plus à l’aise en piste, les tours défilent à une allure folle. J’arrive à conserver un rythme intéressant mais un concurrent ne respecte pas la ligne blanche en sortie de stand. Pour éviter le choc, je décide par réflexe de mettre les 4 roues dans l’herbe et le bac à graviers. A noter que la manœuvre du pilote adversaire n’a pas échappé aux commissaires de course qui lui ont infligé un drive-through. Comme un déclic, ce moment aussi court qu’intense me fait prendre totalement confiance en mes capacités. Me concentrant plus fort sur le coaching du matin, je place l’Audi dans le courbes avec plus de confiance et je freine plus fort et plus tard. La vitesse de 200 km/h en bout de ligne droite, des freinages appuyés deviennent des instants de plaisir intense. Et lorsque, je réalise des dépassements parfaits sur des concurrents, cela devient magique.
A la nuit tombée, Géraldine reprend le volant à 17h57. Les temps au tour chute alors, tout s’assombrit, il est alors délicat de retrouver ses marques. Herbert m’annonce que je vais finir la course une fois que Sébastien aura effectué à son tour ses relais. Peu après 19h00, je m’assoie dans le siège baquet de l’Audi. Concentré, j’applique la décision qui a été prise de ménager l’auto mais peut-être un peu trop (2 min 36 s au tour). Les freins sont au bout de leur vie et le pneu avant gauche, très sollicité sur le circuit, donne des signes de fatigue extrême. Mais, à la radio, Herbert me demande d’accentuer le rythme.
La nuit a alors complétement pris le pas sur le jour et l’ambiance du circuit me saisit à chaque instant. Très à l’aise dans ces conditions nocturnes, je réalise mon meilleur chrono en 2 min 25 s. Calé à la 3ème place de la catégorie des « Extra Team », je profite des derniers tours pour savourer chaque seconde. Le sentiment ressenti est celui d’un aboutissement, le drapeau à damier s’abat. D’être passé par toutes les émotions, le stress d’avant le départ, une certaine excitation en course et cette sensation indescriptible lorsque les tours se sont succédés avec une certaine maîtrise, ces ressentis m’ont fait vivre une journée extraordinaire. « Certaine maîtrise » car je suis bien loin de me définir comme un pilote automobile mais le temps d’une journée, Audi m’a offert la possibilité de vivre un rêve. La finale de l’Audi Endurance Experience restera l’une de mes plus belles journées en tant que journaliste automobile. En voici quelques « sensations » en vidéo.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : Audi