L’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR) vient de publier son bilan définitif lié à l’accidentologie. Hélas, le nombre de morts relevé en 2024, sur les routes  est en légère hausse de 1,0 % en France métropolitaine et outre-mer comparativement à 2023. L’Europe qui souhaite diviser par deux le nombre de tués sur la route en 2030, par rapport à 2019 ne semble pas, à date, pouvoir tenir son objectif. A noter une forte augmentation des décès d’occupants de voiturette, soit les voitures sans permis (permis AM).

En 2024, selon le bilan de l’Observatoire national interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), 3 432 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises (France métropolitaine et outre-mer ), soit une hausse de 1 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, par rapport à 2019, une diminution de 2,9 % est observée. Précisons que 2019, pour la France et l’Europe, représente une année de référence avant la pandémie de Covid-19. Cette dernière a eu pour effet de diminuer de manière significative les déplacements.

Comme évoqué en introduction, les données publiées par la Sécurité routière en matière d’accidentologie restent éloignées des objectifs fixés au niveau européen, qui visent à réduire de moitié le nombre de morts et de blessés graves d’ici 2030, encore une fois, par rapport à 2019.

Quant à la France métropolitaine, elle enregistre 3 193 décès (+26), tandis que l’Outre-mer déplore 239 victimes (+ 3 % par rapport à 2023 et – 6 % par rapport à 2019). Les hommes constituent 77 % des personnes décédées (2 465 hommes contre 728 femmes), une répartition stable depuis 2019. Ils sont aussi majoritairement présumés responsables des accidents mortels (84 %), quels que soient les modes de transport. Les jeunes de 18 à 24 ans restent particulièrement touchés, avec 529 décès enregistrés en 2024 (+ 32 par rapport à 2023, – 20 par rapport à 2019), ce qui en fait la tranche d’âge la plus vulnérable proportionnellement à la population.

Selon l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), les causes principales des accidents mortels demeurent la vitesse excessive ou inadaptée (29 %) et la consommation d’alcool (22 %), suivies de l’inattention (14 %), des stupéfiants (13 %) et des malaises (10 %). Environ 40 % des décès (soit 1 250 victimes) impliquent un conducteur sous l’emprise d’alcool ou de drogues. D’autres facteurs comme les manœuvres dangereuses (11 %), les refus de priorité (10 %) et les collisions en contresens (4 %) figurent parmi les causes fréquentes. En Outre-mer, plus de la moitié des occupants de véhicules décédés ne portaient pas leur ceinture de sécurité.

Depuis la pandémie de Covid-19, la proportion des usagers vulnérables (piétons, cyclistes, utilisateurs d’engins de déplacement personnel motorisés et conducteurs de deux-roues motorisés) parmi les victimes d’accidents mortels et de blessures graves progresse. A ce titre, hélas, s’il y a bien un chiffre qui fait peur et qui devrait alerter les autorités française, c’est celui lié au nombre de morts en voiturettes, soit les voitures sans permis démocratisées par le quadricycle électrique Citroën Ami, car il connaît une augmentation préoccupante (+48 %, soit 34 décès), comparativement à 2023. En janvier dernier, le gouvernement a d’ailleurs été interpellé par ce sujet grave par Bruno Clavet, député RN de l’Assemblée nationale.

Dans le bilan 2024 de la Sécurité routière, le nombre de piétons tués augmente (456, +4 %), de même que celui des cyclistes (224, +1 %). Les décès de conducteurs de deux-roues motorisés (726, +2 %), les blessés graves (4 800, +1 %) et les usagers d’Engins de Déplacement Personnel Motorisés (EDPM, 45 morts, +2 %) sont aussi en hausse. Sur ce dernier point, il s’agit principalement des utilisateurs de trottinettes électriques. De plus, ces derniers représentent 8 % de la mortalité routière, ainsi que 20 % des blessés graves et 32 % des personnes souffrant de séquelles un an après l’accident. Les deux-roues motorisés comptent pour 22 % des décès, 34 % des blessés graves et 36 % des blessés avec séquelles, bien qu’ils représentent moins de 2 % du trafic.

sécurité routière trottinette électrique

Enfin, malgré des progrès dans la réduction de la mortalité routière, la France peine à franchir un seuil significatif concernant son bilan de la sécurité routière. Si le nombre de décès annuels est passé sous les 4 000 depuis 2010, le pays peine à descendre sous les 3 000. Au cours des dix dernières années, ce seuil n’a été franchi qu’en 2020 (2 541 morts) et en 2021 (2 944), soit les deux années liées à la pandémie de Covid-19. Malgré les campagnes de prévention et les mesures de sécurité routière, l’objectif de réduire de moitié la mortalité routière d’ici 2030 semble donc difficilement atteignable.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com