Outre-Rhin, les Autobhan sont connues pour offrir une totale liberté de vitesse sur certaines portions. Pour en jouir complètement, les clients BMW peuvent s’affranchir du bridage électronique à 250 km/h de leurs voitures badgées M. Pour cela, ils doivent souscrire à l’option M Driver’s Package qui inclut une formation d’une journée sur circuit. Pour la première fois en France, la marque à l’hélice a convié quelques privilégiés propriétaires de BMW M à tester leurs limites grâce à ce stage. LesVoitures.com ne pouvait pas manquer cette occasion…
De bon matin sur la piste Club du circuit de Nevers Magny-Cours, seuls les feux des BMW pouvaient transpercer un épais brouillard. Cinq M2 (370 ch/500 Nm) aux attributs du catalogue BMW M Performance pour certaines, autant de M4 (431 ch/550 Nm) dont la Tour Auto Edition ainsi qu’une M3 nous attendaient. Fort heureusement, et le temps d’un briefing très complet, le ciel bleu a refait son apparition.
Avant la pratique la théorie… Ainsi et avant d’attaquer les différents ateliers, les instructeurs du programme Driving Experience BMW venus spécialement d’Allemagne nous ont distillé de précieuses informations. Un focus particulier a été apporté sur l’utilisation du volant, la fameuse position des mains « à 9h15 », la projection du regard et le freinage. Ces trois priorités, qui assurent les bases d’une conduite parfaite et sûre, ont été savamment détaillées avec une touche d’humour que nous ne connaissions pas des Allemands ! Les objectifs de la journée étaient alors fixés : travailler, à travers 4 ateliers (freinage d’urgence, drift, changement de voie et slalom) et 2 sessions de roulage dans le but de progresser sur ces trois principaux axes tout en appréhendant le « duo maudit » des pilotes : survirage/sous-virage.
Le brouillard s’était bien dissipé à l’attaque de la première formation, le freinage, mais l’asphalte avait conservé une certaine dose d’humidité. A l’attaque, transition toute trouvée car, à trois reprises (à 80, 95 puis 100 km/h), nous avons appris à taper fort dans les freins en plein virage. Au volant des M2, la zone matérialisée par les cônes bleus devait être abordée à vitesse constante avant de stopper brusquement l’auto.
Dès le premier essai, les participants au stage se sont vite rendu compte que la conduite de tous les jours ne les a pas habitués à freiner correctement et en urgence dans les virages. Equipées du système DSC (Dynamic Stability Control), les M2, M3 et autres M4 en sont pourtant tout à fait capables.
Après une première tentative un peu timide, nous tapons dans les freins et nous arrivons avec succès à stopper l’auto au cône situé sur la ligne blanche à l’intérieur du virage. Il nous a néanmoins fallu apporter de légères corrections de trajectoire en contre-braquant car l’adhérence n’était pas optimale, la faute « aux restes du brouillard ».
Le paddock du circuit de F1 a été le théâtre du second atelier, le drift. L’instructeur nous « écœure » gentiment en réalisant un cercle parfait, tout en glisse sur un bitume humidifiée à coup de jet d’eau. L’exercice s’annonçait donc difficile. En première, DSC déconnecté, il a suffit de mettre de l’angle puis d’accélérer brusquement pour faire partir la M4. Jusqu’ici tout va bien… Mais quand le moment est venu de contre-braquer pour gérer le survirage, de garder simultanément du gaz pour assurer une motricité suffisante tout en regardant là où emmener l’auto, et bien cela s’est vite compliqué ! Le drift est une science…
L’exercice N°3 nous a ensuite paru plus simple mais non moins instructif. Comme pour le freinage en courbe, c’est à 3 reprises que nous devions effectuer, cette fois, une manœuvre d’évitement d’urgence. Taper dans les freins n’était plus un problème mais il fallait réaliser l’opération entre des cônes avant de freiner.
La rapidité des mouvements des mains sur le volant et celle liée au freinage se devaient d’être parfaitement synchronisées. Dans le cas contraire, l’impact avec les cônes était inévitable. Le but de cet exercice était de prendre une nouvelle fois conscience des capacités dynamiques des BMW M dans des conditions d’urgence extrême. Quant au slalom, le 4ème atelier, il a été le rendez-vous du fun avec en prime une épreuve chronométrée.
Peut-être trop méconnue, la piste du circuit Club de Magny-Cours nous a offert de belles sensations durant les deux sessions de roulage. Du plaisir à l’état pur sur 2,5 km dont 700 m de ligne droite. Epingles, courbes rapides, chicanes, dévers, sorties de virage en aveugle, toutes les caractéristiques d’un tracé technique destiné à la formation sont présentes.
L’enchaînement des virages avant la ligne droite des stands en est le parfait exemple. Mais les professionnels allemands nous avaient communiqué de précieux conseils avant le roulage, à savoir sacrifier le virage à gauche pour conditionner la sortie du suivant dans le but de prendre rapidement de la vitesse. Les points de corde ont également fait l’objet d’une formation détaillée, à pieds sur le circuit, tels des pilotes de F1. La M2 à l’empattement court s’est joué du tracé avec une agilité digne d’un kart et le couple de la M4 nous a gratifié de poussées impressionnantes en sortie d’épingle.
A allure rapide nous avons pendant quelques tours mis en application et le plus naturellement possible, le savoir qui nous a été apporté lors des ateliers. Oubliez la rigueur allemande, l’esprit de pédagogie dont on fait preuve les instructeurs BMW nous a particulièrement séduit.
Ainsi se conclut une journée instructive, ludique, sachant que nous n’avons pas exploité le total potentiel des BMW M sur cette piste mais… Mais une très prochaine vidéo retraçant cette journée avec en bonus un certain Julien Piguet en action sur la piste F1 vous le fera découvrir. Enfin, saluons les équipes de Driving Evolution qui ont organisé de A à Z, en passant par M bien sûr, ce premier BMW M Intensive Training en France. Entre sécurité, plaisir et atteinte de performances, cette formation à sensations permet de développer ses capacités de conduite, d’affûter ses sens et de maîtriser la confiance apportée par les hautes technologies qui intègrent les BMW de la gamme M.
Texte, photos et essai : Frédéric Lagadec