L’AFIREV (Association Française pour l’Itinérance de la Recharge Electrique des Véhicules) vient de publier une étude très sérieuse sur la qualité du réseau des bornes de recharge accessibles au public. Alors que l’Europe et la France nous poussent à nous faire passer à la voiture électrique, hybride ou hybride rechargeable, il semblerait que l’infrastructure nationale ne soit pas à la hauteur.
D’après un rapport de juillet 2020, édité par AVERE France (association nationale pour le développement de la mobilité électrique) notre territoire comptait, à cette date, 29 854 bornes de recharge ouvertes au public (France métropolitaine). En matière de véhicules « à piles », l’AVERE en revendiquait 470 000 chez nous à fin 2020, Maintenant que « le décor est planté », venons-en à l’étude menée par l’AFIREV. Ci-dessous en photo, la Volkswagen ID.3 100% électrique.
Présentée comme « le premier résultat de l’observatoire de la qualité des services de recharge ouverts au public », cette étude porte sur différents points sachant que nous allons évoquer, dans cet article, les deux principaux : l’état du réseau et l’expérience utilisateur. Concernant l’état du réseau, l’AFIREV s’est basée sur les éléments fournis par la plateforme d’interopérabilité GIREVE qui revendique 22 000 bornes de recharge installées dans l’Hexagone. Selon les résultats de l’étude : « en moyenne 25% ne sont pas disponibles 99% du temps et 9% sont hors service plus de 7 jours consécutifs dans un mois calendaire. »
Le plus logiquement du monde, ce sont les propriétaires de véhicules électrifiés (EV : Electric Vehicle – PHEV : Plug-in Hybrid Electric Vehicle ) qui en pâtissent. On en vient donc au titre de ce sujet à savoir que : « 85% des usagers ont rencontré une borne hors service au cours des 6 derniers mois et 58% considèrent que ce phénomène arrive régulièrement. De même, dans l’enquête Avere France-IPSOS, 57% des répondants considèrent que les bornes sont trop souvent en panne. » Dans le détail des dysfonctionnement, voici le tableau récapitulatif produit par l’AFIREV.
A cela s’ajoute une autre insatisfaction et pas des moindres. En effet, « une majorité des répondants au sondage estime faire régulièrement des réclamations de facturation. » A l’opposé, même si cela peut paraître étonnant, 78% des personnes interrogées trouvent que « la grille tarifaire dans son ensemble est jugée claire et cohérente ».
Le tableau dressé par l’AFIREV n’est finalement pas si noir que cela car, aux 85% des utilisateurs qui ont dû faire face à une borne de recharge en panne, il faut opposer les chiffres présentés dans le tableau ci-dessous (satisfaction globale).
Encore une fois, précisons bien que l’étude porte sur d’autres nombreux aspects. Pour celles ou ceux qui souhaitent les découvrir, l’étude complète (33 pages) est disponible en téléchargement gratuit en cliquant sur :
Observatoire de la qualité des services de recharge ouverts au public – 1ère Edition – Février 2021
En conclusion, il reste encore beaucoup de travail à réaliser par l’Etat et les entreprises liées à la mobilité électrique pour que nous puissions disposer d’un vrai réseau de bornes de recharge. Nos élus doivent, tout d’abord et impérativement, prendre leurs responsabilités pour fournir un réseau qui fonctionne. Comment l’Etat peut-il s’avancer sur un nombre de 100 000 bornes installées à fin 2021 si 25% des systèmes en place à ce jour sont en panne ? D’ailleurs, l’AFIREV insiste bien sur ce point dans ses recommandations : « L’objectif d’un réseau de 100 000 bornes fonctionnelles avec des indicateurs de qualité satisfaisants demande la mise en place des moyens financiers nécessaires. » L’Etat en a-t-il seulement les moyens ? Cette étude révèle également qu’il va falloir du temps, beaucoup de temps, pour éduquer les Françaises et Français à l’utilisation d’une voiture électrique ou hybride, ceci pour celles et ceux qui ont vraiment la volonté d’en acquérir une. Pour les autres, cela est une toute autre histoire…
Texte : Frédéric Lagadec
Source : AFIREV
Photos : impressions d’écran étude AFIREV et LesVoitures.com
