Pour un constructeur tel qu’Audi qui assure la longévité d’un design qui bascule rarement dans l’extravagance des lignes, réussir à maintenir un succès après vingt années d’une série reste une prouesse à saluer. C’est ainsi que nous nous retrouvons avec plaisir au volant de la dernière-née des Audi A6 allroad quattro en version 50 TDI tiptronic.
La nouvelle Audi A6 allroad quattro a fait son apparition cet été. Comme n’importe quelle première rencontre, l’apparence joue un rôle prépondérant quoi qu’on en dise. Et cela même si nous nous attendions à un certain univers. Le fameux ADN Audi qui traverse les décennies et que l’on retrouve toujours avec plaisir.
Continuons nos allusions à cette belle rencontre qui passe souvent par un échange de regards. C’est à cet instant que la nouvelle Audi A6 allroad quattro nous prend au cœur. Un caractère très marqué, entre la signature lumineuse de la nouvelle gamme, la calandre immensément noire, renforcée par des baguettes verticales plus larges. Le tout étant souligné par une sublime lame ajourée qui vient, grâce au prolongement des extensions d’ailes, entourer cette face avant.
Une mise en valeur qui donne une impression de SUV posé au ras du sol malgré une garde au sol revue à la hausse sur cette version dédiée à l’évasion en famille, une parfaite tendance n’est-ce pas ? Si les codes du profil ne changent que très peu, le break gagne encore et toujours en dynamisme. La ligne qui s’élance toujours plus au fil des années, n’est pas pour autant bridée par les attributs de la série allroad. Un tour de force magistral qui trouve son aboutissement à la poupe de ce « vaisseau amiral » qui assume pleinement son rôle de baroudeuse avec son sabot de protection.
En revanche, l’intérieur ne sera pas gâté de réelles spécificités liées au « label » allroad, mais avouons-le, la qualité d’accueil d’un tel habitacle est largement satisfaisante. Une instrumentation intégralement numérique avec pas moins de trois écrans à disposition du conducteur dont un central de 9″. Donc, nous acceptons avec plaisir la présence de cet habitacle similaire à l’A6 Berline. De la même manière, nous restons sur les mêmes standards au niveau de l’habitabilité et le volume de chargement. Il s’élève tout de même à 565 litres et peut évoluer jusqu’à 1 680 litres. En revanche, nous serons toujours en reste concernant la cinquième place assise au centre de la banquette arrière. Elle souffre de la présence du tunnel de transmission entre les jambes du futur passager.
Mais place à présent à l’essai routier de cette immense auto de 4,95 m de longueur, 1,90 m de largeur pour seulement 1,49 m de haut. Un contraste saisissant pour une version surélevée. Mais qui va sans doute intervenir sur le comportement global surtout que l’Audi A6 allroad quattro affiche 2 020 kilos à vide sur la balance. C’est donc après quelques kilomètres que nous avons eu une agréable surprise. L’Audi A6 allroad quattro, trop longtemps exclusive de par ses traits de caractère en devenait parfois moins agréable et perdait ses atouts. A ce jour, ce mauvais souvenir est bien loin avec une voiture très polyvalente et dynamique avec ses suspensions pneumatiques adaptatives. Et cela malgré une boîte de vitesses à huit rapports (tiptronic) qui, éloignée de tous caractères sportifs, manque parfois un peu de rapidité.
Nous remercierons alors les 286 chevaux (entre 3 500 4 000 tr/min) et les 620 Nm (entre 2 250 et 3000 tr/min) de couple de notre V6 3.0 l TDI aidé par un système de micro-hybridation de 48 V qui nous propulse de 0 à 100 km/h à 5,9 s, ceci jusqu’à une vitesse maximale pouvant atteindre 250 km/h. Un atout majeur qui assure aisément le spectacle pour une consommation étonnante de 5,9 l/ 100 km en cycle mixte. Que devrions-nous dire des autres versions plus violentes comme la version essence de 340 chevaux (55 TFSI) et le plus gros diesel de 349 chevaux (55 TDI) ? En revanche les 231 chevaux (45 TDI) de la motorisation d’entrée de gamme pourraient sans doute paraître un peu légers face au poids non négligeable de la bête.
Pour ce qui est de la question fatidique de sa capacité de roulage sur les chemins un peu plus tortueux, gardons à l’esprit que nous sommes toujours en présence d’une routière confortable qui assurera toujours son niveau de prestation même dans les conditions les plus extrêmes mais rationnelles. Un col enneigé, un chemin boueux ou autres ne seront que de simples anecdotes pour le conducteur.
Nous restons alors convaincus que nous sommes clairement en présence d’une alternative plus que cohérente aux SUV encore bien à la mode. De quoi rendre une nouvelle fois ses lettres de noblesse au segment malgré ses légitimes 146 g/km d’émission de CO2 et 3 352 € de malus écologique en 2020. Mais le tarif de la réussite se négocie encore à partir de 64 990 € (45 TDI). Un prix d’appel en accord avec le prestige de la signature allroad.
Essai : Thomas de Chessé
Texte : Guillaume Pons
Photos : LesVoitures.com