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Hyundai Bayon : “petit mais costaud”, essai

Hyundai lance sur le marché un tout nouveau SUV qui vient compléter une gamme de véhicules hauts perchés déjà bien riche. Le Hyundai Bayon rejoint ainsi les Santa Fe, Tucson et Kona, ce dernier étant disponible en multiples motorisations essence, hybride, diesel et électrique. D’ailleurs, deux autres SUV “propres” font aussi l’actualité du constructeur sud-coréen avec le Nexo fonctionnant à l’hydrogène  et le très prometteur Ioniq 5 “à piles”. On pourrait alors se demander pourquoi proposer une nouvelle offre avec le Bayon ? La réponse grâce à notre essai du Hyundai Bayon 1.0 l T-GDi 100 DCT-7 Hybrid 48V en finition haut de gamme “Executive”. Direction Strasbourg et le massif des Vosges !

Hyundai est l’un des constructeurs automobiles les plus en forme du moment. Actuellement, si l’on se concentre sur sa gamme SUV, le Hyundai Tucson représente 39,5% de ses ventes et le Hyundai Kona 27,2%, le premier mesurant 4,50 m de longueur et, le second 4,205 m. Quant à notre “petit dernier”, le Bayon, sa longueur est de 4,180 m sachant qu’il reprend la plateforme de la i20. Vous avez donc un premier élément de réponse à la question posée en introduction : ce nouveau SUV est destiné à la “jungle urbaine”. Débutons notre essai du Hyundai Bayon en présentant son design plutôt original.

Le terme “original” est le plus approprié pour définir le style Hyundai surtout pour les SUV qui n’ont presque aucun point en commun sur le plan visuel. Ainsi, même s’il existe quelques similitudes entre le Bayon et Kona, les différences entres ces deux voitures sont nombreuses. A l’avant, seules les optiques à double étage marquent un point en commun, le Bayon profitant d’une fine bande noire faisant le lien entre les deux feux de jour. Pour le reste, il dispose d’une calandre tombante beaucoup plus voyante soutenue par un sabot de protection plus classique. Sous cet angle, le Bayon ne manque pas de personnalité et de modernité tout en dégageant une certaine robustesse, un rendu indispensable pour tout SUV digne de ce nom !

De profil, on retrouve les codes standard des SUV avec les indispensables protections en plastique pour les contours des ailes, notre Hunday Bayon “Executive” d’essai étant équipé, en série, de jantes de 17 pouces. Ce qui saute au yeux, c’est la cassure très graphique du hayon.

La partie arrière du Hyundai Bayon est clairement singulière ce qui marque d’autant plus l’aspect atypique du SUV. Le volet du coffre fait apparaître un élément noir qui a pour but de dynamiser la silhouette du SUV. Comme pour l’avant, afin d’obtenir un effet de largeur, deux “flèches” dont les lignes s’étirent au maximum vers les ailes composent les feux arrière. Plus bas, le Bayon en impose de nouveau avec un bouclier surélevé au profil très marqué. Au final, que l’on apprécie ou pas le dessin du Bayon, le SUV ne passera pas inaperçu et c’est bien l’objectif qui avait été fixé au bureau de style Hyundai. Soyons francs, à la publication des premières images presse du SUV, nous étions dans l’expectative. Une fois en sa présence, avouons que nous avons été clairement séduits par sa face avant et moins par l’arrière.

Avant de vous dévoiler nos impressions de conduite relevées lors de l’essai du Hyundai Bayon, passons à son habitacle. Sans surprise, on retrouve l’architecture de la Hyundai i20 avec une ambiance plutôt austère dominée par des plastiques assez durs. Ne comptez pas cocher la case option “sellerie en cuir” car, cela n’est pas proposé sur le Bayon. Il faudra alors se diriger vers le Hyundai Kona. Cependant, les sièges en tissu du SUV urbain sont de bonne qualité et, surtout, offrent une très bonne assise, bien confortable. Tiens, il faudra garder ces dernières remarques en tête pour la “fameuse” réponse à notre question… De même, la vision tête haute n’est pas au programme du SUV, ce qui n’est pas plus gênant que cela.

En effet, notre Bayon “Executive” comme le “Creative”, est doté d’un écran central tactile d’une taille de 10,5″. A cela s’ajoute l’instrumentation digitale d’un format identique. Précisons que dès le second niveau de finition “Intuitive”, l’écran tactile est fourni d’office (8″) ainsi que l’instrumentation numérique alors qu’en entrée de gamme “Initia”, il faudra passer par un pack d’options.

Là où le Hyundai Bayon fait fort, c’est au niveau des équipements et autres technologies embarquées. Alors que dès la finition “Intuitive”, la connectivité AppleCar Play/Android Auto est proposée, le Bayon “fait le plein” d’aides à la conduite, ceci même pour le Bayon d’entrée de gamme “Initia” : limiteur de vitesse intelligent, freinage d’urgence avec reconnaissance des piétons/cyclistes, maintien dans la voie, reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse, régulateur de vitesse, etc… Bien sûr, selon les modèles, il est possible d’aller encore plus loin notamment avec le freinage d’urgence autonome avec fonction intersections pour le Bayon “Executive”.

L’autre point fort de l’espace de vie automobile du Bayon est représenté par sa très bonne habitabilité que ce soit pour le conducteur, son passager ou pour les occupants de la banquette arrière, cette dernière étant rabattable (60/40). En matière de volume de chargement, il est de 411 l. Cette donnée ravira les jeunes familles et rendra jalouses celles qui roulent en Kona dont le coffre ne propose que 374 l ! Place à l’essai routier du Hyundai Bayon !

Pour l’essai du SUV urbain Hyundai Bayon, nous avons exploité son petit 3-cylindres 1.0 l essence turbo associé à un alterno-démarreur (puissance : 10 kW) alimenté par une batterie d’une capacité de 0,46 kWh. D’une puissance de 100 chevaux (entre 4 500 et 6 000 tr/min) pour un couple de 171,6 Nm (de 1 500 à 4 000 tr/min), ce Bayon est couplé à la boîte de vitesses à double embrayage (7 rapports), une boîte manuelle (6 rapports) étant aussi disponible, au choix. A la lecture de ces chiffres, on pourrait croire que ce SUV urbain d’un poids d’environ 1 150 kilos est sous-motorisé mais, il n’en est rien.

En ville, la micro-hydridation, précisément l’alterno-démarreur, joue son rôle à merveille en prenant le relais du bloc essence dans les phases de décélération. Par exemple, à l’approche d’un stop, on évolue en roue libre puis, à l’accélération, le système électrique offre une bonne réactivé au SUV en accompagnant le moteur thermique. Sans aucun à-coup, le Bayon redémarre en générant un maximum de souplesse, la boîte de vitesse automatique à double embrayage y étant également pour beaucoup.

Hyper-maniable et très bien suspendu, le Bayon est parfait pour faire face aux pièges de la ville. De plus, au besoin, il sait être nerveux. Pour cela, il faudra néanmoins privilégier le mode “Normal” au mode “Eco”. Comme évoqué plus haut, les sièges procurent un excellent niveau de confort et les différentes commandes du SUV sont accessibles le plus naturellement du monde. Autre bon point à mettre à l’actif du Bayon en zone urbaine, son insonorisation. Pourtant, les 3-cylindres turbo sont connus pour se faire beaucoup trop entendre à haut régime.

Une fois la ville derrière nous, le temps est venu de mettre à l’épreuve des routes sinueuses des Vosges le Hyundai Bayon. On active alors le mode “Sport” pour gagner en réactivité et c’est une nouvelle bonne surprise qui nous attendait ! En effet, le SUV dont le terrain de prédilection est censé être essentiellement la ville se montre très agile sur des portions de route utilisées lors du Rallye France-Alsace qui a été intégré au WRC entre 2010 et 2014.

En virage, l’amortissement du SUV urbain ne révèle aucun défaut et l’on profite d’un très bon équilibre sans ressentir aucun roulis. La direction précise et informelle est toute aussi sérieuse et bluffante d’efficacité pour ce type de véhicule. Seule la pédale de frein demande un temps d’adaptation car, elle manque légèrement de mordant. A un rythme soutenu, on réalise alors à quel point le Bayon est dynamique. Sincèrement, on ne l’attendait pas à un tel niveau. Seul le Peugeot 2008 fait mieux mais de très peu, croyez-nous ! L’énième bonne surprise vient aussi de la motorisation du Bayon qui, comme le veut l’expression, “ne rechigne pas à la tâche”, bien au contraire. Pondérons quelque peu nos propos car, avec le coffre plein, madame à côté de nous et deux enfants assis à l’arrière, les 100 chevaux pourraient être juste lors de départ en vacances à la montagne. Bref, nous sommes vraiment, insistons bien, très agréablement surpris par le Bayon.

En chiffres, cela donne un 0 à 100 km/h réalisé en 11,0 s, une vitesse maximale de 180 km/h et une consommation relevée par nos soins de 8,8 l/100 km, ce qui est plus que raisonnable à la vue de la topographie des routes pratiquées. Il restera à savoir à quel niveau d’émissions de CO2/km le Bayon sera homologué.

En conclusion, Hyundai met sur le marché automobile un SUV très intéressant répondant à de sérieux critères de polyvalence et d’agréments de conduite en ville et en-dehors. On en vient à la réponse à notre question :  pourquoi Hyundai propose une nouvelle offre de SUV avec le Bayon  ? En faisant le choix d’utiliser la plateforme de la i20 sans en développer une nouvelle, Hyundai a développé à moindre coût un nouveau SUV. A l’opposé, pour cette même raison, le Bayon ne pourra jamais être commercialisé en déclinaisons hybride ou 100% électrique. Laissons cela au Kona !  D’autres choix ont également été fait concernant les possibilités d’équipements (pas de sellerie en cuir disponible, pas de vision tête haute, etc…). Résultat, au niveau des tarifs, le Bayon représente une offre très agressive tout en étant très sérieuse. De quoi séduire les familles au budget limité qui ne peuvent s’offrir un Kona et dont la priorité est d’acquérir un véhicule bien équipé qui sera majoritairement utilisé en ville pour aller du point A au point B. Mais voilà, comme vous l’aurez compris, le Bayon peut sans aucun problème aller jusqu’aux points C, D, E, F, etc… Au niveau des tarifs, le Hyundai Bayon s’offre à partir de 17 850 € (1.2 l atmosphérique – 84 chevaux), notre modèle d’essai haut de gamme s’affichant à partir de 27 600 €.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : Hyundai (Ugo Missana)

Publié par
Frédéric Lagadec

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