Apparue sur le marché des berlines compactes en 2004, la Mazda3 en est à sa troisième génération. Depuis 2013, elle représente le renouveau de la marque japonaise sur ce segment très disputé. La Mazda3 a-t-elle des arguments pour s’affirmer ? La réponse à travers notre essai de la version 2.2 l SKYACTIV-D Dynamique BVA. Attention, vous risquez, comme nous, d’être surpris…
Esthétiquement, l’apport du style KODO (l’Art du Mouvement) offre à la Mazda3 un design abouti et moderne qui pourrait qualifier la compacte d' »Alfa Romeo nipponne ». Mais grâce à ses lignes plus tendues, la Mazda3 se démarque visuellement des autres modèles du segment C avec plus de modernité, de dynamisme et d’identité.
Avec ses 4,465 m de longueur et 1,795 m de large, la Mazda3 reprend le look de sa grande sœur Mazda6 mais en plus petit. En effet, les deux voitures bénéficient de la même plate-forme. Plus basse par rapport à la précédente génération, la nouvelle Mazda3 se montre également sportive. Cela saura séduire une nouvelle clientèle plus jeune surtout que la finition de l’auto est clairement de haute qualité.
Côté motorisation, Mazda peut se vanter de ne pas se laisser aller vers le downsizing en prônant une philosophie de rightsizing. Notre version d’essai, l’unique diesel du catalogue étant équipée du 2.2 l SKYACTIV (Euro 6). Mazda est un grand motoriste, faut-il le rappeler ? La preuve encore avec ce bloc qui développe 150 chevaux (à 4 500 tr/min) et 380 Nm de couple (à 1 800 tr/min). A titre de comparaison, prenons l’exemple de deux concurrentes française et japonaise. La Peugeot 308 2.0 l BlueHDI propose la même puissance avec un couple quasi identique de 370 Nm (à 1 700 tr/min). Quant à la surprenante Nissan Pulsar, elle souffre de son manque de chevaux, seulement 110 sur le 1.5 l dCi.
Sur la route, le 2.2 l SKYACTIV-D fait preuve d’une agilité impressionnante, avec des reprises efficaces même à faible régime. La boîte de vitesses automatique à 6 rapports est également une réussite. Rajoutez à cela un amortissement et une direction de niveau Premium et vous obtiendrez un réel outsider face aux autres berlines compactes, allemandes comprises ! Ceux qui s’interrogent légitimement, sur les consommations seront agréablement surpris. L’une des plus grosses cylindrées au carburant lourd du marché des compactes se montre particulièrement sobre (4,1 l/100 km – cycle mixte), soit le même chiffre que la 308 2.0 l BlueHDI, mais avec un moteur plus gros dont la plage d’utilisation est intrinsèquement plus large. Ceci grâce aux technologies développées par Mazda : SKYACTIV (i-stop, frottements mécaniques réduits, taux de compression record, etc…) et « i-ELOOP ». Nous reviendrons sur cette dernière. Pour être tout à fait complet dans notre comparatif, la Nissan Pulsar 1.5 l dCi est logiquement devant avec 3,6 l/100 km. Concernant les émissions de CO2, la Mazda3 affiche 107 g/km (zéro malus). Au niveau des performances, la Mazda3 2.2 l SKYACTIV-D réalise le 0 à 100 km/h en 9 s pour une vitesse maximale de 201 km/h.
A l’intérieur, Mazda a énormément progressé, oubliez les aprioris propres aux voitures asiatiques. Place à un assemblage de qualité avec des matériaux de très bonne facture. La référence représentée par les habitacles des BMW, Audi, Volkswagen et autres Mercedes-Benz a fait progresser bon nombre de constructeurs vers un niveau qu’ils se devaient d’atteindre. C’est chose faite pour Mazda et nous avons vraiment apprécié les multiples commandes offertes au conducteur. Elles ne sont pas sans rappeler l’intuitivité des BMW avec le principe de la molette positionnée tout près de la commande de boîte. Et l’écran 7″ central nous raméne à celui de la Mercedes-Benz Classe A.
Le tableau de bord dégage une touche de sportivité agréable qui va de pair avec le ramage et le plumage de notre aguicheuse Mazda3, à la façon i-Cockpit de Peugeot. De plus, notre modèle d’essai en finition « Dynamique » est doté de palettes de vitesses au volant et de l’affichage tête haute. Le poste de conduite s’avère donc high-tech et il n’a rien à envier aux plus récentes compactes. Cet élément est parfait pour faire la transition vers les équipements proposés par Mazda. Les constructeurs japonais sont « par définition » généreux sur ce point et c’est encore plus le cas avec la Mazda3. « Elegance », « Dynamique » et « Sélection » sont les trois niveaux de finition de la gamme. Et dès le premier choix de finition possible, de nombreux systèmes de sécurité et d’alertes sont présents tels que l’aide au freinage d’urgence, le dispositif de prévention de véhicules en approche (RVM). Il nous faudrait un sujet complet pour détailler la liste impressionnante des équipements de la Mazda3.
Notre 2.2 l SKYACTIV-D Dynamique, en balade dans le quartier de La Défense, possède même un système exclusif de récupération d’énergie au freinage baptisé i-ELOOP. Est-ce un signe d’un retour de Mazda en Endurance et aux 24 Heures du Mans avec un prototype LM P1-H diesel ? Fermons vite cette parenthèse mais il se dit que la direction de la marque y pense de plus en plus… D’ici quelques années cela est plus qu’envisageable !
Les seuls points faibles de la Mazda3 étant son volume de coffre, 364 l, logement sous plancher inclus (Peugeot 308 : 454 l) et des places arrière, certes confortables, mais qui manquent d’espace pour les jambes. Cela est étonnant sachant que la Mazda3 est la plus longue de sa catégorie.
Moteur à technologie de pointe, comportement et confort optimaux, dotation en équipements généreuse, design dans le temps, font de la Mazda3 une compacte « all inclusive » sur laquelle il faut compter. La version 2.2 l SKYACTIV-D Dynamique essayée s’offre à partir de 29 100 €. Les Peugeot 308 2.0 l BlueHDi S&S EAT6 Féline (150 ch) et Volkswagen Golf Carat 2,0 TDI BlueMotion Technology DSG 6 (150 ch) s’affichent respectivement à partir de 32 450 € et 33 050 €. La marque du « pays du soleil levant » n’est pas près de se coucher face à l’Europe du downsizing…
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com