Considérée comme une « petite Classe S », la nouvelle Mercedes-Benz Classe C débarque sur un marché automobile en pleine mutation avec le lancement de nombreuses offres 100% électriques, ceci sans même évoquer les SUV qui « envahissent » les concessions de l’ensemble des constructeurs automobiles. La berline premium de 5ème génération représente donc intrinsèquement une promesse de plaisir à son volant et d’un haut niveau technologique. Qu’en est-il vraiment ? Découvrez la réponse à cette question grâce à notre essai de la Mercedes Classe C 200 Berline essence à micro-hybridation 48 V (finition AMG Line).
Débutons notre essai de la Mercedes-Benz Classe C Berline 2021 en présentant le design de celle qui est basée sur une toute nouvelle plateforme. D’une longueur de 4,751 m, la Classe C W206 gagne 6 cm comparativement à l’ancien modèle. Il en résulte également un empattement plus important avec un gain de 2,5 cm. Cependant, malgré un gabarit plus imposant, le bureau de style Mercedes livre, à nos yeux, l’une de ses plus belles réalisations.
La partie avant de la Classe C 2021 apparaît ainsi beaucoup plus élancée que celle de l’ancien modèle. Le double bossage du capot et des optiques plus fines à la signature lumineuse reprise à la Mercedes-Benz Classe S projettent l’auto beaucoup plus vers l’avant. Quant au bouclier, il est à la fois plus simple et plus ouvert surtout en finition « AMG Line » qui inclut d’autres spécificités visuelles dites « sportives » dont font partie des entrées d’air aux contours plus agressifs mais, ce n’est pas tout.
La calandre des deux autres finitions « Business Line » et « Avantgarde Line » est visuellement beaucoup plus sage que celle, plus large et inclinée, de notre Classe C « AMG Line » d’essai. Quand on y regarde de plus près, c’est une myriade d’étoiles Mercedes qui en compose la grille.
De profil, la Classe C 2021 révèle un rendu plus classique, statutaire mais non moins attrayant, bien au contraire, ceci grâce à un habitacle toujours aussi reculé et à une chute de toit courte et inclinée qui se prolonge sans cassure sur la malle arrière.
De nouveau, la finition « AMG Line » apporte sa dose de sportivité grâce à des bas de caisse profilés. Précisons que les jantes multibranches de 19 pouces en alliage sont l’une des nombreuses options de notre Classe C d’essai, à l’identique de la superbe teinte « Argent High-tech métallisé ».
Vue de l’arrière, la nouvelle Classe C n’a plus rien à voir avec l’aspect pataud de la 4ème génération de la berline. Ce sont principalement des feux étirés qui génèrent cette sensation sachant que la forme du volet d’ouverture du coffre a également été simplifiée. Toujours et encore, la finition « AMG Line » fait la différence avec un bouclier arrière aux extrémités ouvertes et un mini-diffuseur accompagné d’une double sortie d’échappement. Au final, nous avons eu un véritable coup de coeur pour le design de cette Classe C Berline mais, comme vous l’aurez compris, c’est bel et bien la finition « AMG Line » qui le sublime.
Avant d’attaquer les superbes routes des Pyrénées-Atlantiques parcourues lors de l’essai de la Mercedes-Benz Classe C Berline, ouvrons les portes de la « petite Classe S ». Cette dernière expression prend alors tout son sens. Pour commencer, comme à chaque fois sur une Mercedes, la qualité des nombreux matériaux dépasse les standards du segment des voitures haut de gamme avec, toujours, un mix bluffant entre high-tech et raffinement. L’habitacle de notre Classe C d’essai est, à ce titre, habillé d’une sellerie biton « Cuir marron Sienne » (option) de très bon goût. Avouons que nous n’étions, jusqu’ici, pas fans de cette couleur qui peut être considérée comme « vieillotte ». Sur notre Classe C, elle fait, cette fois, son effet en se mariant joliment avec des inserts disponibles en option comme ceux de la console centrale. En revanche et, c’est une question de goût, nous aurions préféré une décoration moins chargée pour la planche de bord. A noter que celle proposée de série, simple, aurait été parfaite.
Ce qui nous a également beaucoup plus, c’est le grand écran tactile (de série) d’une taille de 11,9″ et parfaitement incliné (6°), à l’identique sur la Classe S. L’instrumentation numérique composée d’une dalle de 12,3″ est également similaire à celle de la limousine allemande. Pour toucher une clientèle plus jeune, les stylistes de chez Mercedes ont pris, à raison, des risques. On adore clairement les trois gros aérateurs centraux montés au-dessus de l’écran tactile.
Cette nouvelle Classe C inaugure bon nombre d’autres attentions dédiées au conducteur comme un volant aux multiples commandes sensitives qui demandent un certain temps d’adaptation. Le plus bluffant, c’est qu’on les utilise ensuite, d’une manière instinctive, naturelle, sans réfléchir.
La Classe C, c’est aussi pléthore d’aides à la conduite et d’autres équipements embarqués : « MBUX (Mercedes-Benz User Experience) » de dernière génération incluant, bien sûr, la commande vocale « Hey Mercedes », la vision tête haut améliorée et des packs qui offrent la possibilité de jouir des technologies de la Classe S, etc… Nous reviendrons, lors de l’essai routier de la Mercedes-Benz Classe C Berline, sur la manière dont interviennent ces aides à la conduite.
Niveau habitabilité, la Classe C est grandiose avec un espace largement suffisant pour le conducteur et son passager. Que l’on aime les berlines qui proposent généralement une position de conduite idéale ! Sur la berline allemande, on est juste parfaitement installé à son volant. Le terme « parfaitement » n’est peut-être pas assez fort pour exprimer cette fantastique sensation que procure la Classe C.
Les passagers arrière seront également loin d’être à l’étroit grâce à l’empattement allongé de l’auto. On en vient logiquement à la capacité du coffre : 455 l. C’est une petite déception car, comparativement à l’ancienne génération de la Classe C, cette donnée ne progresse pas. A noter que des efforts ont été portés sur l’accessibilité et la modularité du coffre : banquette 40/20/40 de série et boutons très pratiques pour rabattre facilement les sièges. Place à la route !
Des montées, des descentes, virages serrés et en épingle ainsi que la faune locale ont représenté, au-delà des paysages magnifiques des Pyrénées-Atlantiques, un véritable défi à la Classe C 200 motorisée par un 4-cylindres 1.5 l essence turbo qui est associé à un alterno-démarreur 48 V alimenté par une petite batterie. Cette pile stocke l’électricité qui provient du système de récupération d’énergie au freinage.
Il ne nous a fallu que quelques kilomètres pour ressentir le potentiel de la nouvelle Mercedes-Benz Classe C. Insistons bien, derrière son volant, on profite d’une position de conduite qui n’a pas d’égal ! On enchaîne alors les premières courbes avec une efficacité impressionnante. La direction hyper-précise, réactive et informelle de la berline procure déjà un certain plaisir retrouvé. Parfaitement équilibrée, l’auto supporte les changements de cap avec une facilité déconcertante, les modes « Sport » et « Sport + verrouillant encore plus la direction. On place alors la voiture où l’on veut dans les virages, une sensation devenue très rare aujourd’hui. Précisons que la Classe C de notre essai est dotée de trains roulants classiques et non d’une suspension adaptative. Autres points importants, en « AMG Line », la Classe C profite néanmoins, d’un amortissement, certes passif, mais optimisé ainsi que d’une direction « Sport », ce qui n’est pas la cas sur les Classe C « Business Line » et « Avantgarde Line ». Attention, en option, le « Pack Dynamique » promet un niveau d’excellence pour la tenue de route de la berline Classe C à savoir qu’il inclut des suspensions adaptatives et les roues arrière directrices. Pour être tout à fait complet, les futures Classe C 300 e PHEV seront équipées de suspensions non pas adaptatives mais, pneumatiques, sans les roues directrices. Revenons aux cols des Pyrénées-Altantiques !
Les 204 chevaux disponibles assez tôt (entre 5 800 et 6 100 tr/min) et les 300 Nm de couple (entre 1 800 et 4 000 tr/min) procurent suffisamment d’aisance à la Classe C 200 même s’il lui manque, peut-être, quelques chevaux, 20 supplémentaires étant fournis comme « boost » via l’alterno-démarreur. Encore une fois, l’équilibre de la Classe C est l’un de ses points forts. Les jantes de 19″ et leur monte pneumatique spécifiques aident à coller l’auto au sol mais, sans procurer de perte de confort. Le poids de l’auto communiqué à 1 650 kilos à vide devient alors anecdotique. Dynamique, agile, la Classe C est bien aidée par la boîte 9G-Tronic qui passe d’un rapport à un autre avec une grande fluidité.
A l’accélération, l’apport de l’alterno-démarreur se fait sentir en offrant encore plus d’aisance au « petit » 4-cylindres. En revanche, à l’arrêt, à la première action sur la pédale de droite, nous avons ressenti un manque de réactivé qui disparait ensuite. Un autre léger défaut nous a marqué lors de notre essai de la Mercedes Classe C. Il s’agit du manque de contenu de sa pédale de frein qui est dû au système de récupération d’énergie au freinage. Rassurez-vous, sur route, on est tellement bien aux commandes de la Classe C que l’on oublie vite ces deux faiblesses, le plaisir est bien là !
Revenons sur les aides à la conduite qui ont fait l’objet d’un savant travail réalisé par les ingénieurs Mercedes. Sur la Classe C Berline, les rectifications de trajectoire, lorsque l’on roule sur une bande blanche par exemple, sont notamment parfaitement gérées d’une façon très douce.
En ville, c’est toute l’expertise technologique Mercedes qui se fait sentir grâce à la réalité augmentée soit une aide précieuse pour trouver son chemin en toute zénitude. Toujours aussi confortable, la Classe C reste hyper-maniable en zone urbaine, comme à Saint-Jean-de-Luz, et son gabarit peut être aussi qualifié de « passe-partout ». Oui, il n’y a pas que les SUV dans la vie… plaisir retrouvé ! Clémence de Bernis qui nous a accompagnés dans la cité basque nous livre ses impressions au sujet de la nouvelle Classe C Berline :
« Quel confort ressenti à bord de la Classe C. On ressent l’expertise Mercedes au niveau de la suspension qui permet d’affronter tous les pièges de la ville. Je me suis sentie, comme à la maison, dans un cocon raffiné ! Et quel niveau de finition pour cette nouvelle Classe C, du grand luxe ! »
En chiffres, ceux des performances, la Classe C 200 réalise le 0 à 100 km/h en 7,3 s et peut atteindre 246 km/h. Du côté des consommations, nous avons relevé, lors de notre essai, un très correct 8,8 l/100 km, ceci à la vue des routes parcourues avec environ 70% de routes presque de montagne.
Pour conclure, la Mercedes-Benz Classe C Berline nous a procuré un plaisir de conduite que nous avions presque oublié à force d’essayer, comme présenté en introduction, des voitures électriques et des SUV. Disponible également en break, la Classe C est la voiture parfaite destinée aux familles aisées et à leur « chef » qui aura du mal à laisser, non sans humour, la clé de la Mercedes à sa femme ! Prochainement, même si cela n’a pas été officialisé, la Classe C devrait être déclinée en deux autres carrosseries coupé et cabriolet. La Classe C Berline a tout pour plaire : qualités routières, agrément de conduite, habitacle technologiquement attractif, haut de gamme et original, etc… Bref, on a failli signer un bon de commande au terme de notre essai de cette Mercedes-Benz Classe C 200 Berline « AMG Line » qui s’offre à partir de 52 500 €. Avec les options présentes sur notre Classe C d’essai, on atteint 67 400 €.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos et vidéo : LesVoitures.com