Elue “Voiture de l’Année 2014”, la Peugeot 308 évolue en ce début 2015 avec une version plus sportive et plus chic. Etape par étape, la firme de Sochaux progresse avec un seul objectif : se rapprocher au plus près de la Volkswagen Golf. En attendant les probables 308 GTi et 308 R, la GT possède déjà pas mal d’atouts. Le soleil du Portugal offre un décor idéal pour son essai avec ses paysages hauts en couleurs…
La 308 est une voiture jeune puisqu’elle débute en 2015 sa seconde année pleine de présence sur le segment C. Pour cette évolution GT, les stylistes et ingénieurs de chez Peugeot proposent donc une montée en gamme, que ce soit au niveau de l’esthétique que des deux motorisations proposées.
Niveau look, la 308 GT n’en fait pas trop avec une très belle calandre chromée, des bas de caisse qui profitent d’un nouveau coup de crayon, une inédite sortie d’échappement (simple maquillage), des clignotants à lumières séquentielles filantes et des jantes de 18″ au rendu fin et élancé. Le bleu GT colle parfaitement à cette 308 haut de gamme, teinte bien connue du milieu du Sport Auto (Bleu Magnetic, option : 630 €). Précisons que la finition GT Line, disponible sur toute la gamme 308, permet d’accéder à ce niveau de finition à la fois élégant et sportif.
Alors que la Golf GTi propose 220 chevaux et la Focus ST pas moins de 250 équidés, il est clair que la 308 ne se positionne pas encore en concurrente de ces deux sportives. Sa puissance de 205 chevaux, obtenue du 1.6 l THP, lui permet d’offrir une opportunité aux potentiels acheteurs avides de performances et souhaitant se vanter de posséder une voiture premium.
Du côté des motorisations, le bloc essence cité précédemment est le même que celui de la 208 GTi 30th. Rappelons que ce 1.6 THP a été développé conjointement avec BMW. Les ingénieurs français ont joué sur les pressions du turbo et de l’injection dans le but d’offrir ce petit plus qui a en fait de gros impacts sur les sensations procurées au volant.
Ainsi, la 308 GT essence se distingue par ses accélérations franches et des reprises efficaces. Le couple de la berline grimpe à 285 Nm pour encore plus de traction. Cette dernière est transmise par l’intermédiaire d’une boîte manuelle à 6 rapports. Le 0 à 100 km/h est abattu en 7,5 s (mode Sport enclenché) et la féline peut atteindre 235 km/h en pointe. Les consommations annoncées sont de 7,4 l/100 km en ville, 4,6 l/100 km en dehors et 5,6 l/100 km en cycle mixte. Et grâce à un poids de 1 200 kilos et au dispositif Stop & Start, la 308 GT berline échappe au malus (130 g d’émissions de CO2/km).
A son volant, la 308 est une référence en termes de tenue de route et de précision en courbes. On est clairement en présence d’une très confortable automobile qui peut porter fièrement son blason GT. Peugeot franchit un nouveau palier avec l’adoption de ressorts plus fermes tout comme les barres antiroulis. Ajoutez à cela une réduction de 7 mm à l’avant et 10 mm à l’arrière de la hauteur de caisse et vous obtiendrez la meilleure tenue de route possible. Les freins n’ont pas été oubliés, ils gagnent en taille (330 mm). Enfin et en ce qui concerne les liaisons au sol, les pneumatiques Michelin Pilot Sport 3 en 225/40 R18 agissent telles des griffes. Les collines et routes sinueuses du Portugal s’en souviennent encore… Quant à la touche Sport, elle métamorphose la lionne. Que manque-t-il donc à la 308 GT pour être parfaite ? Les initiés l’auront deviné : un différentiel autobloquant Torsen pour un max de grip. Il devrait apparaître sur les très espérées 308 GTi et 308 R. Mais Peugeot a anticipé d’une manière très maligne comme vous allez pouvoir le constater…
En effet, une fois la touche Sport du Driver Sport Pack enclenchée, ses bénéfices contrastent entre plus de plaisir et moins de sérieux ! Sur le point du plaisir, la direction de la 308 GT devient plus directe, encore plus précise, une particularité qui procure d’énormes sensations ! Les yeux du conducteur passent au rouge de plaisir (cela doit vous rappeler la pub télé 308 GT) comme l’affichage des paramètres de l’auto. En revanche les oreilles du “pilote” passent au rouge mais pas pour la même raison. En mode Sport, l’ambiance sonore évolue, certes, mais c’est 100% artificielle, car cet artifice sonore sort tout droit des haut-parleurs… Mauvaises notes au sens musical et écrit du terme, dommage.
L’autre moteur de la 308 GT est un diesel, le 2.0 BlueHdi de 180 chevaux équipé de la très efficace boîte automatique EAT6. On regrettera que cette dernière ne soit pas présente en option sur la version essence. Il faut y voir un signe et plus encore. La prochaine 308 sportive, qui sera sûrement présentée au salon de Genève en mars prochain, en bénéficiera logiquement.
L’intérieur de la 308 GT dégage un esprit chic, raffiné et racé. D’entrée il bénéficie, entre autres, d’une climatisation automatique bizone, des régulateurs et limiteur de vitesse, d’un écran tactile haut de gamme. Encore une fois, Peugeot propose une qualité de finition optimale, des matériaux d’excellente qualité à l’image de la sellerie Alcantara. L’habitacle de la 308 GT ne souffre d’aucun défaut, la touche sportive étant représentée par le pédalier en aluminium et les surpiqûres rouges.
En conclusion, Peugeot réussit à mixer style et performances avec sobriété. Le lion assume et n’a plus besoin d’en faire des tonnes pour s’attaquer aux références allemandes. Le sérieux qui se dégage depuis les débuts de la 308 est renforcé par cette version Grand Tourisme disponible en berline à partir de 30 450 €, version essence 1.6 l THP 220 ch, et 33 700 € en diesel (2.0 l BlueHDi 180 EAT6). Prochaine étape, la 308 extrême ou les 308 super-sportives : 308 Gti, 308 R ou les deux, rêvons un peu avant le salon de Genève 2015 mais nous pouvons être fiers de notre 308 GT !
Texte : Frédéric Lagadec
Essai et photos : Thomas K de Chessé