Le monde de l’automobile a amorcé sa mutation vers l’électrique depuis bien longtemps mais, cette fois, on y est vraiment. Avec la nouvelle Peugeot e-208, la marque au Lion a pour objectif d’aller jouer sur le terrain des Renault Zoé et Nissan Leaf. La nouvelle citadine électrique devra aussi faire face à une concurrence en plein essor car, chaque constructeur automobile se doit désormais d’avoir, à son catalogue, au minimum une voiture à zéro émission. Le challenge est donc de taille pour la petite Peugeot.
Après notre essai de la Peugeot 208 PureTech 130 EAT8 GT Line, place à celui de la Peugeot e-208. Cette dernière reprend presque à l’identique la “robe” de la version thermique. En effet, Carlos Tavares a fait un choix qui nous semble doublement judicieux. La 208 électrique dispose de la plateforme CMP reprise à la version à énergie fossile. La e-208 et sa base technique rebaptisée e-CMP ont donc été moins couteuses à développer. Le second avantage porté par la citadine électrique est intrinsèquement lié au premier. Ainsi, le design de la e-208 en fait une “vraie voiture” attractive et rassurante auprès des potentiels acheteurs.
La Peugeot e-208 affiche, au millimètre près, les mêmes dimensions que la 208 “standard” avec 4,05 m de longueur, 1,75 m de largeur pour une hauteur de 1,43 m. Pour différencier les deux déclinaisons, les équipes de l’ADN Peugeot dirigées par Gilles Vidal ont oeuvré subtilement par petites touches. La calandre de la e-208 reprend, en relief, la teinte de sa carrosserie et le lion Peugeot révèle un rendu dichroïque : le logo emblématique de la marque la plus en forme du Groupe PSA change d’aspect en fonction de la lumière et de la position d’où on l’observe. A cela s’ajoutent, le “e” situé” sur les flancs de l’auto, l’absence de pot d’échappement et, bien sûr, la prise de recharge à l’arrière droit.
L’habitacle de la Peugeot e-208 est donc logiquement semblable à celui des autres nouvelles 208. La modernité et l’ergonomie de cet espace de vie automobile représentent d’autres arguments forts. Une fois que vous avez goûté à l’i-Cockpit 3D, il est difficile, pour ne pas dire impossible, de s’en passer, surtout avec la nouvelle instrumentation réellement en relief. Il en est de même pour l’ensemble des commandes proposées au conducteur. Les touches au style piano qui donnent accès aux fonctions de base de la voiture électrique (climatisation, GPS, etc..) sont aussi agréables à actionner que le levier de vitesse qui n’en porte que le nom tant il est saisissant, ceci dans tous les sens du terme. Les ingénieurs et les designers de chez Peugeot ont travaillé main dans la main pour ne rien oublier comme, par exemple, l’écran tactile central orienté vers le conducteur.
En ce qui concerne les matériaux et l’assemblage des différents éléments qui forment cet intérieur high-tech, ils sont très proches du premium avec les effets brillants et les contrastes de matières, sans oublier une architecture qui renvoie la concurrence 5 ans ans arrière. Sur cet aspect “mobilier automobile”, on touche à ce qu’il se fait de mieux sur le segment des citadines. La planche de bord qui fait apparaître un habillage tressé obtenu grâce à une technologie de moulage dernier-cri marque, de nouveau, la nouvelle direction prise par Peugeot depuis le SUV 3008, à savoir le souci de prendre en compte le moindre détail et de surprendre. L’habitabilité des places avant a également fait l’objet d’un travail important. A l’arrière, c’est un plus restreint et le coffre propose, en revanche, une bonne capacité de chargement (265 l banquette arrière en place).
Nous étions impatients de ne rien entendre, comprenez de faire démarrer la Peugeot e-208 pour enfin la confronter à la vérité de la route. Une petite Peugeot se doit de générer du plaisir et du dynamisme à son volant. D’un poids de 1 455 kilos, soit un “embonpoint ” conséquent de 290 kilos (comparativement à la 208 PureTech 130 EAT8) causé par les batteries, la e-208 s’élance avec une aisance déconcertante. Le pouvoir de l’électrique n’est plus à prouver et il fait mouche à l’accélération. Trois modes de conduite (“Eco”, “Normal”, “Sport”) accompagnent deux autres fonctions liées à la récupération d’énergie au freinage. En utilisant le mode “Brake”, on récupère alors plus d’énergie car la voiture freine quasiment toute seule telle qu’aidée d’un frein moteur. Cela reste doux et très facilement assimilable par les conducteurs de voitures thermiques que nous sommes tous.
En mode “Sport”, on profite des 100 kW de puissance (136 ch) et il faut vite s’habituer à regarder les panneaux de limitation de vitesse (0 à 100 km/h en 8,1 s – vitesse maximale : 150 km/h) alors, qu’en courbe, la Peugeot e-208 provoque immédiatement un sentiment de stabilité de haut niveau. On l’emmène en ressentant son équilibre parfait synonyme d’agilité et de plaisir ! La surcharge de poids due aux batteries est un mal pour un bien car, “les piles” abaissent le centre de gravité de la Peugeot électrique. Quant au freinage, il est surprenant de mordant et loin d’une certaine mollesse propre à la majorité des véhicules électriques.
Le confort perçu au volant de la citadine est tout aussi exceptionnel. L’agrément de conduite offert par la e-208 est donc plus qu’intéressant. Il faudra néanmoins prendre en compte, en ville, la présence des ralentisseurs car, les jantes 17″ de notre modèle d’essai ont tendance à faire remonter de légers à-coups aux occupants. Pour résumer le capacités routières de la Peugeot e-208 en quelques mots, elle est bel et bien une Peugeot en matière de ressenti.
Venons-en à l’autonomie de la e-208. Avec 340 km (en WLTP) grâce à sa batterie de 50 kWh de capacité, il y a de quoi rouler sans stress même si cette donnée est inférieure à celle de la Renault Zoé (390 km). Cela est largement compensé par la présence, en série, d’un dispositif de charge Combo CCS pouvant accepter 100 kW, ce qui n’est pas le cas sur la Renault. Sur une borne publique, avec ce chargeur de 7,4 kW, il ne faut que 30 minutes pour récupérer 80% de la batterie. En option, il est possible de gagner encore plus de temps avec le chargeur 11 kW. A la maison, il faudra, en revanche, envisager d’installer une Wallbox. Les temps d’une recharge complète seront alors les suivants : 5h00 en triphasé (11 kW) ou 7h30 en monophasé (7,4 kW). Attention, qui dit Wallbox dit coût d’installation après étude technique. Pour accompagner ses clients dans cette démarche, Peugeot a signé un partenariat avec ZEborne. Enfin, sur une prise domestique des plus classiques, il faudra être très patient ou dormir quasiment deux nuits de suite pour récupérer 100% de la batterie en se contentant du courant alternatif (3,2 kW) avec une prise renforcée Green Up (Legrand).
En conclusion, la Peugeot e-208 a tout pour plaire. Son design que nous qualifierons de “contemporain moderne” en est son atout numéro 1. Il y en a beaucoup d’autres arguments, du sérieux de son confort à son habitacle d’exception en passant par ses capacités routières réellement dignes d’une Peugeot. Facturée à partir de 37 150 € en finition GT, la Peugeot e-208 peut voir son avenir en bleu, les réservations allant bon train.
Texte et essai : Frédéric Lagadec
Photos : Peugeot