Depuis 1975, la Volkswagen Polo représente une valeur sûre sur le segment des citadines où règne chez nous l’indétrônable Renault Clio. Aujourd’hui, la Polo entre dans une nouvelle ère dans le but de rester dans la course des petites voitures polyvalentes. Dévoilée cet été, la voici à l’essai dans sa déclinaison la plus musclée aux 3 lettres populairement sportives.
La Polo voit grand ! Basée sur la plate-forme MQB A0 inaugurée par la Seat Ibiza, la citadine allemande gagne 81 mm de longueur (4,53 m) et 69 mm (1,751 m) comparativement à la précédente génération. Son gabarit plus imposant est accompagné de nombreuses évolutions modernes à l’image de la barrette qui parcoure la calandre pour ne faire qu’un avec une signature visuelle plutôt agressive. Sur notre version GTI, cet élément de style est de surcroît, rouge. Du rouge, il en est question avec la sulfureuse teinte Rouge Flash de notre modèle d’essai.
La panoplie de cette petite sportive ne s’arrête pas là. La Polo sportive est dotée d’un bouclier avant agressif à la calandre en nid d’abeilles, de bas de caisses spécifiques, d’inserts noirs, d’une double sortie d’échappement, d’étriers de freins rouges, etc…
Quant aux jantes de 18″ de notre modèle d’essai, elles sont au programme des options (400 €). De série, la monte est déjà suffisante avec 17″. Les plus pointilleux d’entre vous auront remarqué la ressemblance frappante entre les feux arrière de la Polo et ceux du SUV Q2. Au final, la silhouette abaissée de 15 mm de la Polo GTI fait dans le dynamisme et l’agressivité contenus pour ne pas tomber dans l’extrême, ce qui est synonyme d’une cible plus large en termes de clientèle.
L’habitacle de la Polo GTI respecte avec brio la tradition sportive VW grâce aux sièges Sport à l’incontournable rendu « Clark » (motifs à carreaux), au très réussi volant à méplat et autres finitions GTI. A noter que l’habillage de la planche de bord en rouge laqué figure en option gratuite.
L’assemblage et le choix des matériaux sont comme toujours de qualité avec Volkswagen. Au-delà, des nombreuses aides à la conduite et équipements qui intègrent la Polo 6ème du nom, l’instrumentation digitale Active Info Display est la plus marquante à nos yeux. Une fois essayée, on ne peut clairement plus s’en passer. Sur le plan de l’habitabilité, la citadine s’améliore intrinsèquement grâce à la base technique MQB A0. Le volume du coffre étant de 351 l.
Le titre de cet article n’est pas anodin mais il exige qu’il soit étayé. Pour commencer, la motorisation de la nouvelle Polo GTI a été développée sur la base du 4-cylindres turbo 2.0 l TSI de la Golf 7. « Dégonflé » à 200 ch (entre 4 400 et 6 000 tr/min), il n’en est pas moins performant… En effet, son rapport de compression est très élevé : 11,65. Un autre chiffre est prometteur, celui du couple de 300 Nm qui est disponible sur une plage comprise entre 1 500 tr/min et 4 400 tr/min ! Il est grand temps de passer à l’essai routier, ceci le mode « Sport » enclenché, surtout que la route s’annonce spectaculaire…
Dès les premières accélérations, le caractère nerveux de cette Polo GTI se fait sentir. La moindre sollicitation de la pédale de droite génère immédiatement des sensations plus qu’intéressantes surtout que la sonorité de l’auto est au rendez-vous. L’aiguille du compte-tours grimpe aussi vite que la petite sportive sur les routes du col de Soller ! C’est enivrant, plaisant. Ce ressenti est à l’opposé de celui procuré lors de l’essai de la Golf GTI Performance (à lire ici). Cette dernière est en effet plus aseptisée dans le but de proposer un confort optimal. Mais on aime que l’adjectif « optimal » colle à un esprit sportif plus qu’a celui du confort. C’est bel et bien le cas au volant de la Polo GTI dans le sens où son train avant se dérobe légèrement pour assurer un plaisir convaincant. A croire que les ingénieurs allemands on voulu recréer la philosophie des premières Golf aujourd’hui classées au rang des Youngtimers.
De virages serrés en épingles, la Polo GTI exprime pleinement son potentiel joueur de l’avant tout en étant permissive. En revanche le train arrière ne bouge pas du tout. Certains apprécieront cet aspect très sécurisant, d’autres trouveront la citadine trop stable; l’avantage est que la Polo GTI vire donc avec facilité dans les grandes courbes, malgré un très léger roulis.
Précisons que ces trains roulants sont des plus classiques malgré la présence d’un blocage de différentiel XDS à l’avant qui a pour mission de « calmer » les ardeurs de cette traction. De série, la Polo GTI bénéficie de trains roulants « Sport » avec, à l’avant, une barre stabilisatrice, une suspension composée de ressorts hélicoïdaux et d’amortisseurs à gaz comprimé. A l’arrière, on trouve : un essieu semi-rigide à amortisseurs également à gaz, des ressorts séparés et une autre barre stabilisatrice. Au catalogue des options de la « mini-Golf » figure les trains roulants « Sport Select ». Si la Polo en est équipée, le mode « Sport » joue alors sur le réglage des amortisseurs. Ce qui n’est pas le cas avec les trains roulants de série. Dans les deux configurations possibles, la direction, la réponse à l’accélération et la réaction de la boite DSG6 à double embrayage sont réglés automatiquement via les modes « Normal, « Sport », « Eco », « Confort » et « Individual ». Vous l’aurez compris, si vous êtes intéressés par l’acquisition de la Polo GTI, nous vous conseillons vivement de cocher la case « Sport Select » (prix : 315 € ) pour encore plus de performance et surtout de plaisir. En ville (aux trop nombreux ralentisseurs) ou sur un bitume endommagé, notez que le mode « Normal » est de rigueur surtout avec des jantes de 18″ car cela peut devenir cassant.
Ne boudons pas notre plaisir, la Polo GTI est une vraie petite « bombinette » au freinage redoutable. Ce surnom représente un bond dans le passé qui ferait donc rougir les anciennes générations de Golf. Son seul défaut est à mettre à l’actif de la DSG6 qui prend le dessus sur le mode manuel pour éviter le moindre surrégime.
En chiffres, la Polo GTI c’est aussi un poids à vide contenu de 1 355 kg, soit un rapport poids-puissance de 6,78 kg/ch), un 0 à 100 km/h réalisé en 6,7 s, 237 km/h de vitesse maximale et une consommation mixte communiquée à 5,9 l/100 km par Volkswagen. L’auto n’est, hélas, pas épargnée par le système bonus-malus écologique. Ses 134 g/km de CO2 émis porteront la pénalité à 473 € en 2018. On peut clairement écrire que c’est un scandale car jusqu’au 31 décembre de cette année, le malus pour ce taux d’émission est de 173 € !
En conclusion, la Polo GTI est une bonne surprise ! On sent que Volkswagen souhaite conquérir ou reconquérir une clientèle jeune qui aime les sensations au volant. Facturée à partir de 28 920 €, cette 6ème génération « fun » de la citadine VW GTI peut faire de l’ombre à sa grande sœur Golf grâce à son espace de vie à bord plus important et ses capacités de sportive, certes retenues en ce qui concerne le train arrière et la DSG6. Les plus patients pourront même attendre courant 2018 pour l’acquérir avec une boîte manuelle à 6 rapports. Quoi qu’il en soit, Volkswagen « roule » dans le bon sens.
Texte, essai : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com et Volkswagen (dynamiques)