Skoda Elroq RS : des watts sans émotions sportives, essai

Skoda « muscle son jeu » avec l’arrivée de l’Elroq RS, déclinaison sportive de son SUV compact 100 % électrique. Avec l’Elroq RS, fort de 340 ch et au style plus affirmé, Skoda entend conjuguer performance et électromobilité. Promesse tenue ? La réponse à cette question grâce à notre essai de l’Elroq RS qui intègre deux moteurs électriques.

Quelques mois après sa commercialisation, le Skoda Elroq s’impose comme un véritable succès commercial. Lancé fin 2024 en tant que version compacte et plus accessible de l’Enyaq, ce SUV 100 % électrique s’est hissé, en avril dernier, au sommet des ventes sur le marché européen, toutes les catégories de voitures électriques confondues. Une dynamique que les difficultés rencontrées par Tesla n’ont fait qu’amplifier, laissant le champ libre au constructeur automobile tchèque et aux autres. Avec l’Elroq RS, « cousin technique » du Volkswagen ID.4 GTX, Skoda compte « surfer » sur sa lancée en commercialisant plus qu’un produit d’image. Comme à l’accoutumée, débutons cet essai du Skoda Elroq RS en présentant son design.

Présenté en public, en France, lors du Mondial de l’Auto 2024, l’Elroq met en avant la nouvelle philosophie de design du constructeur automobile tchèque, la « Modern Solid ». Le SUV 100 % électrique Skoda Elroq RS de 340 ch va encore plus loin en termes de style, notamment avec des boucliers avant et arrière au design très agressif.

Au programme du design du nouveau Skoda Elroq RS 100 % électrique, d’une longueur de 4,488 m, on trouve aussi les phares « full Matrix LED », des jantes de 21 pouces, alors que de nombreux éléments en traitement « noir glossy » apportent encore plus de caractère exclusif au SUV. Ce dernier arbore donc les deux lettres « RS » pour « Rally Sport », ainsi que l’incontournable teinte « Vert Mamba ». Lors de notre essai du Skoda Elroq RS, c’est un exemplaire « habillé » d’un beau « Gris Perle » moins clivant, que nous avons conduit.

Passons à l’intérieur du Skoda Elroq RS. Avouons que le constructeur automobile faisant partie du groupe Volkswagen a particulièrement soigné ce SUV 100 % électrique. À ce titre, une belle sellerie composée de suédine aux surpiqûres de couleur est au programme de l’Elroq RS, ainsi que des inserts façon fibre de carbone. À noter que les affichages de l’Elroq RS sont spécifiques à son rang, via l’instrumentation numérique de 5,3″ (« Digital Cockpit ») et l’écran central tactile de 13″.

L’intérieur du Skoda Elroq RS reprend, sans surprise, l’agencement du modèle standard, mais bénéficie donc de quelques attentions spécifiques. L’ambiance monte d’un cran grâce à l’ajout de matériaux valorisants cités dans le paragraphe précédent. Quant au soin apporté aux finitions, il représente un intéressante montée en gamme que ce soit à l’œil comme au toucher, avec des assemblages qui apparaissent « solides ».

Grâce à un empattement (L : 2,769 m) identique à celui de l’Enyaq, l’Elroq RS conserve une belle habitabilité, en particulier aux places arrière. L’accueil à bord reste l’un des points forts du modèle, tout comme les nombreux rangements disséminés dans l’habitacle. Fidèle à l’esprit « Simply Clever » de la marque, quelques astuces bien pensées font toujours mouche, à l’image du filet situé sous le cache-bagages, idéal pour organiser le rangement des câbles de recharge. Côté coffre, pas de surprise : le volume reste fixé à 470 l et peut atteindre 1 580 l, une fois la banquette arrière rabattue. Place à l’essai routier du Skoda Elroq RS.

Dès les premiers kilomètres parcourus au volant du Skoda Elroq RS, ce dernier révèle de suite un confort de haut niveau, surtout que les sièges sport offrent un très bon maintien, même si la position de conduite est logiquement haute, SUV oblige. Les premiers kilomètres de notre essai du Skoda Elroq RS se déroulent, sans surprise, dans le plus grand silence. On se souvient alors de nos tous premiers essais de voitures électriques dont divers bruits de mobilier et de roulement venaient perturber nos oreilles.

Le comportement routier typé ferme de l’Elroq RS, se fait aussi ressentir, et nous adorons cela. En d’autres mots, on aime ressentir la route. Rabaissé de 15 mm à l’avant et de 10 mm à l’arrière grâce à son châssis spécifique, l’Elroq RS dispose aussi de réglages qui lui sont propres. De quoi appréhender les virages serrés avec suffisamment de confiance. Cependant, certains conducteurs pourraient être gênés par la fermeté accrue de la suspension de ce SUV 100 % électrique qui dépasse, sur la balance, les 2 tonnes. Ce sont surtout les passagers arrière qui devraient être un peu secoués au passage des irrégularités du bitume. Mais, les ingénieurs de chez Skoda, grâce au système d’amortissement piloté DCC Dynamic Chassis Control livré en série s’il vous plaît, améliorent la donne en jouant sur les différents réglages disponibles via les modes de conduite du SUV. Reposant aussi sur des jantes de 21 pouces, cela n’aide pas l’Elroq RS sur des portions de route plus dégradées.

Concernant la maîtrise du roulis, elle est de haut niveau, même si l’Elroq RS ne peut pas être considéré comme vif et agile. A son volant, le Skoda Elroq RS génère néanmoins une sensation de sécurité saine, mais, encore une fois, sans la vivacité propre à certains SUV thermiques ou hybrides simples HEV. La direction revue de l’Elroq RS est paramétrée pour un maximum de confort, en ville et en dehors. Hélas, elle ne laisse pas passer assez de retour d’information. De plus,  comme on l’écrit souvent, le fait d’ajouter un second moteur avant à une voiture électrique peut être un désavantage, malgré l’apport de la transmission intégrale qui s’avérera, alors, essentiellement utile par temps de pluie ou sur la neige. Ainsi, le train avant de l’Elroq RS, « lesté » par le second moteur électrique, manque de précision.

Venons-en au freinage du Skoda Elroq RS qui appelle lui aussi des réserves, comme beaucoup de voitures électriques. Bien qu’équipé d’étriers spécifiques censés renforcer l’endurance, l’Elroq RS remonte dans la pédale de gauche un ressenti flou, avec une pédale molle et peu progressive. Bien sûr, la récupération d’énergie au freinage interfère avec le frein hydraulique. Sur le plan du freinage, on est donc très loin d’un système sportif. Suite à ce constat, il faudra adopter la vitesse adéquate, en fonction de la route empruntée et, surtout, lorsque madame et les enfants sont à bord du SUV électrique, sans même parler du poids des bagages à prendre en compte.

Sur le plan mécanique, l’Elroq RS revendique donc 340 ch, avec un couple conséquent (134 Nm à l’avant – 545 Nm à l’arrière). En performances, cela donne un 0 à 100 km/h expédié en 5,4 s et une vitesse maximale de 180 km/h à ne pas tenter d’atteindre. Comme on l’écrit aussi régulièrement dans nos colonnes, une fois que l’on a conduit une voiture électrique on les a toutes conduites. C’est encore le cas avec le Skoda Elroq RS, dont la poussée à l’accélération est soudaine et soutenue, avant de devenir ultra-linéaire.

En termes de recharge et d’autonomie, le SUV 100 % électrique Skoda Elroq RS embarque la batterie la plus généreuse de la gamme : un accumulateur de 84 kWh de capacité brute (79 kWh utiles). Le constructeur automobile tchèque annonce une autonomie combinée d’environ 550 km (cycle WLTP).  Lors de notre essai du Skoda Elroq RS réalisé sur de belle routes secondaires qui nous ont donné envie d’adopter un rythme plutôt soutenu, la consommation moyenne relevée s’est stabilisée à 21,3 kWh/100 km. En autonomie réelle, en prenant en compte les 79 kWh de capacité nette de la batterie de l’Elroq RS, cela donne, après des calculs qui n’ont rien de scientifique, une donnée flatteuse de 370,89 km. Cela est largement suffisant pour s’amuser au volant du SUV 100 % électrique, sans compromettre son autonomie. Encore une fois, comme présenté lors de notre essai, de toute façon, le Skoda Elroq RS n’a, fort logiquement, pas pour vocation d’être une voiture électrique radicale à hautes performances, loin de là, mais de proposer un confort de conduite certain avec un plus de puissance que l’Elroq standard.

A noter, et c’est loin d’être un détail, surtout pour les potentiels acheteurs qui vivent dans des régions où les températures hivernales sont très faibles, qu’en l’absence d’une pompe à chaleur, les besoins en chauffage pourraient rapidement faire grimper la consommation électrique. Pour palier cela, il faudra passer par la « case option », car la pompe à chaleur est facturée, en sus, pas moins de 1 100 €.

Le Skoda Elroq RS se distingue légèrement des autres Elroq sur le plan de la recharge rapide. Grâce à une puissance maximale de 185 kW (en courant continu), contre 175 kW pour les autres versions, l’Elroq RS est capable de passer de 10 à 80 % de charge en 26 min, selon les données du constructeur. En revanche, aucune évolution n’est à signaler côté recharge en courant alternatif : la puissance reste plafonnée à 11 kW via un connecteur de type 2, comme sur le reste de la gamme. Qui dit voiture électrique dit la possibilité de profiter d’un planificateur d’itinéraire, ce dernier étant intégré au système de navigation. Lors de l’essai du Skoda Elroq RS, nous avons particulièrement apprécié la facilité d’utilisation, l’affichage précis et clair de cet outil Skoda. Au volant du SUV, pas de panique pour les débutants qui ne seraient pas au courant, sans jeu de mots, ou presque, des spécificités liées à l’utilisation d’une voiture électrique. Il suffit alors de faire confiance au planificateur d’itinéraire, qui vous mènera vers les bornes de recharge, bien avant que la batterie de l’Elroq RS ne soit « à plat ».

En conclusion de notre essai du Skoda Elroq RS, nous sommes ni déçus, ni surpris par ce SUV 100 % électrique. Son design attractif et son habitacle proche du premium sont ses principales atouts. Facturé à partir de 50 230 €, l’Elroq RS ne fait pas mieux, en matière de comportement, que celui de son concurrent direct français, le bluffant Peugeot e-3008 Dual Motor de 325 ch, qui s’offre à partir de 53 990 € (à partir de). Si on s’en tient à un usage familial et urbain, l’Elroq RS reste néanmoins un SUV 100 % électrique sérieux et très convaincant.

La rédaction

Photos : LesVoitures.com et Skoda