Volkswagen Amarok : évasion extrême en Corse, essai

Dans un monde automobile soumis à la mobilité propre, les pick-ups font de la résistance. Adaptés aux professionnels, ils peuvent « faire double emploi » en étant utilisés comme des véhicules familiaux, mêmes s’ils répondent à la catégorie des véhicules utilitaires (VU). Cependant, c’est bel et bien en-dehors des sentiers battus qu’un pick-up s’apprécie. Direction les hauteurs de la Corse pour notre essai du nouveau Volkswagen Amarok V6 3.0 l TDI de 240 ch en finition « Aventura ».

Le Volkswagen Amarok, depuis 2010, année du lancement commercial de la première génération, ce n’est pas moins de 830 000 exemplaires qui se sont écoulés dans le monde entier. Dans quelques mois, l’Amarok, uniquement commercialisé en double cabine en France, pourrait être « frappé de plein fouet », par le malus écologie. Mettons de côté cette probable contrainte pour profiter, en Corse des capacités de franchissement de l’Amarok grâce à notre essai réalisé dans une ZAL (Zone d’Appui à la Lutte contre les incendies). Débutons cet essai du Volkswagen Amarok par notre vidéo qui met en avant, également, l’île de Beauté.

Comme évoqué en introduction, le Volkswagen Amarok est destiné majoritairement au marché des professionnels. Cependant cette nouvelle et deuxième génération du pick-up Volkswagen a tout pour séduire les particuliers, sachant qu’il partage sa plateforme technique avec le Ford Ranger. D’ailleurs, c’est en Afrique du Sud, chez Ford, que le pick-up allemand est assemblé.

D’une longueur de 5,350 m, l’Amarok 2023 est plus long de 9,6 cm comparativement au modèle précédent. L’empattement du pick-up allemand gagne également 17,3 cm  (3,270 m) et ses porte-à-faux ont, quant à eux, été réduits. Ce n’est pas tout car, pour être utilisé encore plus loin, là où il n’y a plus de route, le nouvel Amarok profite d’angles d’attaque avant/arrière optimisés. Et, si vous souhaitez dormir dans la nature, l’Amarok peut devenir un camping-car.

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

En termes de style, un pick-up reste un pick-up. Le Volkswagen Amarok 2023 qui est proposé en double cabine (3 places à l’arrière) en France, fait apparaître une face avant qui se rapproche de celle d’une berline tout en étant très moderne. Sur notre finition d’essai « Aventura », on notera qu’un dessin en « X » offre encore plus de caractère au pick-up, les optiques « Matrix LED IQ.Light » avec « Dynamic Light Assist » apportant une touche de modernité tout en étant high-tech. Toujours pour la France, précisons que l’Amarok est aussi commercialisé en finition « Life » et « Style ». En « Life », l’Amarok peut être commandé uniquement avec le 4-cylindres 2.0 l TDI de 205 ch.

A l’intérieur du nouveau Volkswagen Amarok, place à une atmosphère premium. L’instrumentation digitale « Digital cockpit » dédiée au conducteur est offerte avec un écran d’une taille de 8″ pour la finition « Life » d’entrée de gamme, puis elle passe à 12,3″ de série, en « Style et « Aventura ».

Quant à l’écran tactile central positionné en format portrait, il est en 10,1″ sur l’Amarok en finition « Life ». A partir de la finition « Style », il atteint 12″. Concernant les aides à la conduite, l’Amarok 2023 en « fait le plein » avec plus de 25 dispositifs de dernière génération. Notre Volkswagen Amarok d’essai en finition « Aventura » dispose, de plus, du système Hi-Fi Harman Kardon (8 haut parleurs) et de sièges en cuir « Savona » réglables électriquement, comme sur une berline haut de gamme.

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

En matière de qualité d’assemblage et au niveau des matériaux utilisés, ils sont plutôt valorisants, « à la Volswgen ». On se sent bien derrière le volant de cet Amarok 2023. Bien sûr, l’habitabilité du Volkswagen Amarok est plus que conséquente, à l’identique, intrinsèquement, de son volume de chargement.

La benne de l’Amarok double cabine peut accueillir une europalette et jusqu’à à 951 kg de charge utile, la capacité de tractage de l’Amarok étant de 3 500 kg. Pour protéger les bagages de la famille, à noter que, de série, un couvre benne est de série en l’Amarok « Aventura ». Place à l’essai, sur route, et surtout en-dehors, du Volkswagen Amarok V6 3.0 l TDI.

Au volant du Volkswagen Amarok, on ressent, une fois le gabarit du pick-up appréhendé, une certaine sensation d’invincibilité. Le poids, très élevé, de 2 289 kilos, du pick-up ne se ressent que très peu dans les courbes. Il faudra néanmoins, surtout sur les routes plus sinueuses de l’île de beauté, ne pas s’emballer. La direction du pick-up allemand, typée confort, car assistée électriquement est suffisamment précise mais, manque un peu de consistance, comme son freinage qui est néanmoins efficace et sécurisant, alors que la suspension du pick-up est plutôt ferme, ce qui offre un bon dynamisme à l’Amarok. Cette fermeté, loin d’être cassante, vient aussi des jantes de 21 pouces du pick-up, livrées de série en finition « Aventura ».

C’est au niveau de son confort et son dynamisme que l’Amarok fait très fort. On ne l’attendait pas à ce niveau. Le bloc V6 3.0 l TDI de 240 ch (à 3 250 tr/mim) et 600 Nm de couple (à 1 750 tr/min) y est clairement pour beaucoup, offrant des reprises franches, ceci grâce à une boîte de vitesses automatique (10 rapports) parfaitement étagée et d’une très bonne réactivité. On prend alors plaisir aux commandes de l’Amarok, tout en profitant d’une vue imprenable sur la mer Méditerranée.

Doté d’une transmission intégrale permanente, l’Amarok V6 3.0 l TDI peut, néanmoins être réglé pour que ses 240 ch soient uniquement envoyés aux roues arrière, via le mode « 2H » accesible via une molette. Toutefois, pour ceux qui ne peuvent pas se passer de la transmission intégrale, même lorsque les conditions de roulage sont bonnes, le mode « 4L » est fait pour eux. Le juste milieu et un excellent compromis, sur route, est représenté par le mode « 4A » automatique. Alors, au besoin, le système 4Motion envoie du couple sur les roues avant. L’intérêt des modes « 4A » et « 2H », c’est qu’ils limitent, tous deux, la consommation de carburant. Le « 4L » sera clairement à privilégier en montagne et en tout-terrain, sachant qu’un 4ème mode « 4H » favorise le couple à basse vitesse. De quoi passer partout.

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

Ce n’est pas tout, car 6 autres modes de conduite peuvent être sélectionnés, au choix : « Eco », « Normal »,  » Boue/ornières », « Sable », « Terrain glissant » et « Charge lourde/remorque ». A noter que chacun de ces 6 modes activent, par défaut, l’un des réglages de la boîte de vitesses présentés dans le paragraphe précédent. Bref, Volkswagen « vous sert la conduite off-road sur un plateau », avec différents « menus » aussi simples les uns que les autres « à consommer ».

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

Prendre de la hauteur, sur route, au volant du Volkswagen Amarok est une formalité, tant sa position de conduite et haute. En revanche prendre de la hauteur sur une crête en surplombant la baie de Calvi, ce n’est pas offert à tout le monde, sauf pour les pompiers qui utilisent la ZAL, soit une zone débroussaillée sur quelques mètres et que l’on peut emprunter via un sentier central rocailleux et montagneux. On y est, cette fois on enclenche le mode « 4H » !

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

On se prend alors pour de grands enfants, tant l’Amarok est d’une facilité déconcertante à emmener sur ce sentier délicat. Même un novice de la conduite off-road pourrait presque s’en sortir tout seul. Il faudra, sur cette piste étroite, faire attention où mettre les roues. On est si haut au volant du pick-up Amarok qu’il et parfois délicat de voir le précipice. Tout en haut d’un autre passage délicat, on se retrouve à l’aplomb, sans aucune vue sur une descente vertigineuse. A cet instant, pas question de profiter, à perte de vue, de la beauté du maquis corse mais, on en a tellement envie. On décide donc d’enclencher l’aide à la descente. Et hop ! Lors de notre essai, on ainsi juste joué avec le volant, l’intelligence électronique du Volkswagen Amarok faisant le reste, en contrôlant la vitesse de descente.

En quelques chiffres, le Volkswagen Amarok V6 3.0 l TDI est communiqué pour une vitesse maximale de 180 km/h, pour un 0 à 100 km/h réalisé en 8,8 s et une consommation mixte WLTP de 10,1 l/100 km.

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

Alors, quel avenir pour le pick-up Volkswagen Amarok ? Le Projet Loi des Finances 2024 fait apparaitre une idée complètement folle, à savoir que les pick-ups à double cabine pourraient être considérés comme des VP (Voitures Particulières). Aujourd’hui, les pick-ups à plus de 3 places sont des VU (Véhicules Utilitaires) exonérés de malus écologique. Alors, les agriculteurs, artisans, et autres professionnels ayant besoin d’un 4×4 équipé d’une benne, vont, peut-être, être coincés en 2024. Les 265 g/km de CO2 émis par l’Amarok V6 3.0 l TDI pourraient coûter très très cher en 2024, soit 60 000 € de malus, sans compter le sévère malus au poids !

essai Volkswagen Amarok Corse pick-up

Enfin pour conclure notre essai du Volkswagen Amarok V6 3.0 l TDI « Aventura », avouons que nous avons pris un plaisir fou à conduire ce pick-up en Corse. Son « bon vieux » V6 diesel généreux et sa boîte de vitesses sont ses principaux points forts, mais il y en a beaucoup d’autres, de sa suspension en passant par son système à transmission intégrale « 4Motion » réglable en de multiples configurations, jusqu’à son habitacle confortable et bien agencé. Sur la ZAL, l’Amarok a délivré tout son autre potentiel, celui d’un excellent franchisseur. Il faudra débourser, vite avant le 1er janvier 2024, 66 850 € pour s’offrir cet Amarok V6 3.0 l TDI « Aventura » (65 000 € en « Style »), le pick-up Amarok d’entrée de gamme (4-cylindres 2.0 l TDI 205 ch/500 Nm – BVA10) s’affiche à 53 700 €.

Texte et essai : Frédéric Lagadec

Photos : LesVoitures.com et Volkswagen

Vidéo : LesVoitures.com