Pour la Commission européenne, la date du 8 juin est historique. Les députés du Parlement européen ont voté, hier, pour l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves en 2035, cette proposition ayant été présentée, en juillet 2021, via le « pacte vert » de la Commission européenne. En mai dernier, c’est la commission environnement du Parlement qui avait voté favorablement pour cette loi dite « écologique » qui a pour objectif de minimiser drastiquement les émissions de CO2. Cette fois, hier, ce sont donc les eurodéputés qui ont adopté l’arrêt de de la commercialisation des voitures thermiques en 2035. C’est donc une étape importante qui vient d’être franchie par l’Europe qui veut imposer le tout électrique.
Dans 13 ans, les constructeurs automobiles pourraient être interdits de présenter, au sein de leur catalogue, des voitures thermiques essence et diesel et même hybrides et hybrides rechargeables. En effet, un amendement présenté en faveur de la vente des PHEV (Plug-in Hybrid Electric Vehicle) et HEV (Hybrid Electriv Vehicle) après 2035 a été rejeté par le Parlement européen. Cependant, il reste une dernière phase à franchir par l’Europe pour valider, définitivement, l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves à 2035.
👏 Vote historique au Parlement européen : les députés se prononcent pour la fin des moteurs thermiques dans les véhicules neufs dès 2035 ❌
Cette proposition de la Commission avait été présentée en juillet dernier dans le cadre du #PacteVert 🌱#FitFor55 #EUGreenDeal #EPlenary
— Commission européenne 🇪🇺 (@UEFrance) June 8, 2022
La proposition de loi va désormais être soumise aux Etats membres (Conseil de l’Union européenne). Certains d’entres eux pourraient négocier les termes de la loi signifiant la fin des ventes de voitures thermiques à 2035 sur leur territoire. Les négociations qui vont être menées entre la Commission européenne, le Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen débuteront à la fin du mois de juin.
Dans la « vraie vie », loin de Bruxelles, l’industrie automobile est-elle prête à passer au tout électrique en 2035, ceci pour les ventes de voitures neuves ? Certainement pas à la vue du contexte actuel notamment lié à la guerre en Ukraine. A ce titre, l’International Energy Agency (IEA – en français : Agence Internationale de l’Energie) vient de publier une longue étude concernant les voitures électriques. D’après l’IEA, il se pourrait que les matières premières nécessaires à la fabrication de voitures à zéro émission soient difficiles à trouver à court terme : « L’augmentation rapide des ventes de véhicules électriques pendant la pandémie a mis à l’épreuve résilience des chaînes d’approvisionnement de batteries, et la guerre de la Russie en Ukraine a encore aggravé le défi. Les prix des matières premières telles que le cobalt, le lithium et le nickel ont bondi. En mai 2022, les prix du lithium étaient plus de sept fois plus élevés qu’au début de 2021. » Fatih Birol, Executive Director de l’International Energy Agency a ainsi alerté les politiques face à cette situation, ceci en déclarant :
« Peu de domaines de la nouvelle économie mondiale de l’énergie sont aussi dynamiques que celui de la production de véhicules électriques. Le succès du secteur a permis d’établir de nouveaux records de ventes et c’est extrêmement encourageant. Cependant, il n’y a pas de place pour la complaisance. Les décideurs politiques, les dirigeants de l’industrie et les investisseurs doivent être très vigilants et ingénieux afin de réduire les risques de rupture d’approvisionnement et d’assurer un approvisionnement durable en minéraux essentiels. Dans le cadre de son nouveau mandat ministériel, l’IEA travaille avec les gouvernements du monde entier sur la manière de gérer stratégiquement les ressources en minéraux critiques nécessaires aux véhicules électriques et à d’autres technologies énergétiques propres devenues clés ».
Enfin 2035, c’est demain. Suite au prochain épisode concernant l’avenir très assombri des voitures thermiques.
Texte : Frédéric Lagadec
Photos : LesVoitures.com