Fin octobre, l’Europe a validé définitivement l’interdiction des ventes de voitures thermiques à partir de 2035. Depuis, la France, par les voix de Thierry Breton (Commissaire européen au Marché intérieur) et Clément Beaune (Ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports), s’est exprimée sur cette décision qui imposerait l’achat d’une voiture électrique neuve. Pour Thierry Breton, une clause de revoyure doit être discutée « sans tabou ».
On le sait, malgré tous les efforts, financiers ou autres, portés par les constructeurs automobiles et les autres acteurs de la filière de la voiture électrique, il va être très compliqué de tenir le calendrier décidé par l’Europe. En 2035, les ventes de voitures thermiques seront ainsi interdites sur le « Vieux Continent ». Cependant, cette date fatidique pourrait être repoussée, sachant qu’une clause de revoyure pourrait être adoptée en 2026. Cette clause a donc, très récemment, été plus qu’évoqué par Thierry Breton et Clément Beaune.
Dans les colonnes de Les Echos, en date du 3 novembre 2022, Thierry Breton qui, rappelons-le, a exercé la fonction de ministre de l’Economie et des Finances, entre et a ainsi déclaré, au sujet de la voiture électrique :
« 600 000 emplois seront supprimés. […] Nous aurons besoin de 15 fois plus de lithium d’ici à 2030, quatre fois plus de cobalt, quatre fois plus de graphite, trois fois plus de nickel. […] Si nous voulons que toutes le voitures soient électriques, nous aurons besoin d’augmenter notre production d’électricité de 150 GW par an, soit 20 à 25% de plus que ce que nous produisons aujourd’hui en Europe. […] Et si nous le faisons avec du charbon ou du gaz, cela n’a pas de sens. »
Quant à Clément Beaune, il s’est exprimé le 6 novembre dernier, ceci dans le cadre du programme Le Grand Jury :
« ll y aura une clause de revoyure pour voir s’il y a d’autres technologies qui peuvent accompagner. […] Pour aussi ne pas tuer notre industrie européenne, parce qu’il y a des continents qui vont un peu moins vite que nous. […] Et on ne va pas arrêter d’exporter des véhicules hybrides ou thermiques à l’étranger en 2035, sinon ce sont les Chinois qui vont conquérir tous les marchés en développement. »
Pour Clément Beaune, une voiture électrique, c’est aussi très cher.
🔴🗣️ »Les voitures électriques sont beaucoup trop chères […] en moyenne c’est presque 50.000€ avant les aides », a déclaré le ministre des Transports Clément Beaune (@CBeaune) dans #LeGrandJury pic.twitter.com/zMhbw37dbb
— Le Grand Jury (@LeGrandJury) November 6, 2022
Enfin, quel avenir viable pour la voiture électrique ? La question est de nouveau posée. En France, on y croit cependant, non sans jeu de mots, « dur comme lithium » car, la plus grande mine d’extraction de lithium va entrer en exploitation en 2028, dans l’Allier. A l’opposé, d’autres grands spécialistes des questions environnementales et études d’ordre international tendent à prouver que la voiture électrique ne devrait pas conquérir le monde à partir de 2035 et après, comme, par exemple, pour Jean-Marc Jancovici.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com