Adrénaline Day. Un nom bien attirant pour une journée passée, sur invitation de Ford Performance, sur les circuits de l’ouest parisien, à Dreux. Constructeur généraliste, Ford cultive sa lignée sportive pour s’affirmer, comme Renault, comme un acteur incontournable de ce segment à très forte image et en constante progression.
Comme nous vous l’annoncions dans notre article (à lire ici), la Ford Mustang est la sportive la plus vendue. « Big Block », gueule de fou, charme naturel et image totale de la « ricaine » par excellence, la Mustang suscite toujours, sur son passage, un capital sympathie tant elle a marqué les générations par le symbolisme qu’elle véhicule. Plus GT sportive que sportive pure, elle n’en demeure pas moins un bon moyen d’accéder à des sensations fortes, comme il nous a été permis de le vérifier au cours de cette journée.
Cette journée était constituée de trois ateliers dont voici notre retour d’expérience, et le mot est faible…
Un atelier de franchissement avec, pour essai, un Kuga ST-Line TDCi 180 ch, un edge ST-Line TDCi 210 ch bi-turbo et le Ford Ranger TDCi de 200 ch. Le but n’est pas, bien évidemment, de faire passer les deux premiers modèles pour des baroudeurs, mais simplement, de prouver le savoir-faire Ford en matière de polyvalence. Pour ce faire, un parcours composé de buttes, déclivités et autres ornières qui se succèdent.
Étonnamment, alors que l’on s’attend à ce qu’il soit à la ramasse complet, le Kuga s’en sort brillamment. Sa répartition de couple et de puissance gérée par le système Intelligent-AWD, le sort de bien des pièges, et même s’il ne sera jamais utilisé pour ce qu’il n’est pas, un vrai SUV, il est plaisant et rassurant de noter que l’on peut compter sur lui hors des sentiers battus.
Le Edge est, quant à lui « trop SUV » avec tout ce que cela implique et donc pas assez baroudeur pour que l’on prenne du plaisir à son volant dans ces conditions, mais on ne peut bien évidement pas le lui reprocher puisque ce n’est pas sa vocation première. Sachez toutefois qu’aidé de sa transmission intégrale et de ses caméras, il emmènera toute la famille au bord de l’eau ou en pleine forêt sans que l’on ait à craindre de tomber sur des zones impraticables.
Pour finir, le Ranger. Ah! Un vrai pick-up 4 places avec transmissions et boîtes de 4X4. Avec lui, on passe partout et l’on fait ce que l’on veut, rien ne lui résiste. Absolument rien à redire si ce n’est qu’on aurait aimé pousser son essai dans des conditions plus extrêmes. Vous en voulez plus ? Cliquez sur : Ford Ranger : l’essai extrême du pick-up qui démocratise et écrase le segment !
Le second atelier et non des moindres se trouvait sur une piste de rallycross. Oui, vous avez bien lu, une piste de rallycross où revêtements granuleux et piste se succédaient.
Pour attaquer cette piste, une petite bombe : la Fiesta ST 200 1.6 l de 200 ch chaussée, pour l’occasion, de pneus slick rallyes. Si certains d’entre vous ont déjà participé à des sessions de découverte au volant de sportives type 488, GT3 ou Huracán, dites-vous que cela part du même principe lors de nos essais presse.
On nous passe les clefs, l’instructeur est à nos côtés et on voit ce que l’on peut faire. Après 3 tours, on est généralement satisfaits de nos prestations… jusqu’à ce que l’instructeur lui-même prenne le volant avec nous à ses côtés. Bon, ok, on peut aller se rhabiller. Face à cette configuration de terrain, la Fiesta ST 200 est en plein dans son élément.
Les pneumatiques sont parfaitement adaptés en grippant juste ce qu’il faut et en laissant la voiture jouer quand on le veut. Le châssis est lui, juste parfait pour l’exercice; la bombinette enchaîne les virolos sans jamais se tordre, un vrai rail en traction. Une vraie révélation cette puce ! On a beau taper dedans, on est toujours loin des possibilités; passage sur trois roues, successions de freinages musclés et d’accélérations endiablées, elle en redemande. 27 300 € pour une citadine plus que musclée ? Un vrai investissement plaisir !!
Dernier atelier: la « grande » piste au volant de la Focus RS 2.3 l 350 ch en transmission intégrale et au volant de la ‘stang’ GT V8 5.0 l de 421 ch en propulsion.
La Focus nous a un peu laissés sur notre faim. Passant après le Fiesta ST 200, déchaîné, la Focus RS passe pour presque sage alors qu’en définitive, elle marche beaucoup mieux mais, oui, la petite nous a plu et on en redemande ! Passons donc sur cette compacte performante pour sauter dans le siège de la Mustang dont le bleu est magnifique. Calé dans le siège, boîte mécanique d’homme (il ne s’agit pas d’un joystick ultra fin mais bien d’un changement de vitesses qui demande de la force et de la prévision) et c’est parti. Achetez une Mustang ne serait-ce que pour le son. A ce propos, une petite parenthèse : on parle d’un bruit de diesel mais d’un son de V8 essence. V8 donc, miam, ça gueule dans le bon sens du terme, à des années lumière de la sonorité d’un V8 italien beaucoup plus aigu. Beaucoup plus gras, lourd, des borborygmes à vous faire frémir les poils, ça c’est de la caisse!
Tours effectués pour se rendre compte du travail de fou effectué par Ford pour rendre ludique, joueuse, performante et sportive une péniche prévue à la base pour les longues lignes droites de l’ouest américain. On s’amuse, on prend de la dérive mais aucun souci, ça corrige, ça se corrige et ce son !!!!! A quand un tunnel sur un circuit qu’on puisse ouvrir les fenêtres à chaque passage ? Cette Mustang confirme donc la lancée de Ford qui jongle sur plusieurs domaines en les maîtrisant plus que bien.
Fin de journée, déjà. Ah oui, j’oubliais le plus important !! Pour nous récompenser d’avoir travaillé comme des dingues (y a des métiers pas simples en effet), Ford nous dégoupille son missile, la Shelby GT350R de 526 ch. Carroll Shelby disait que « gagner des courses le dimanche, c’est vendre des autos le lundi. »
Cette R, la seule et unique en Europe, non homologuée route, a été prêtée par Ford US pour faire le show et montrer ce qu’ils savent faire. Les galbes d’une Zagato vous font frémir? La finition d’une Zonda vous laisse bouche bée N’en jetez plus, le son de cette Shelby vous fera avoir un arrêt cardiaque. Valves fermées, vos tympans réclament presque un peu moins de décibels, c’est dire! Côté essai, en passager uniquement, avec un ancien champion de GT Cup; le décor est planté. NB : ne jamais dire à un sportif de cette envergure de ne pas oublier d’enlever, cette fois, le frein à main ! Comment vous dire, c’est un savant mélange de coups de poings sur les côtés, de coups de planche de bois sur la nuque et de projection avec arrêt direct dans un mur : de la folie. Cette mustang est bien au-delà de ce que peut l’être l’autre, « la civile ». C’est une bête quasi indomptable qui, non seulement pardonne tout ce que vous pouvez lui faire, mais encore prend sa revanche pour vous montrer qui est le patron. De l’adrénaline à un point tel que vous êtes pris entre l’envie d’en avoir encore plus et que ça se termine rapidement…
Ford fait littéralement le grand écart sur ce genre d’événements mais cela participe au sentiment de qualité ressentie tant il est délicat de fabriquer et assumer la couverture de quasi tous les marchés.
Texte et photos : Charles Oulan