Un an après la présentation de la seconde génération de l’Optima berline au salon de Francfort, Kia s’attaque aujourd’hui au marché des breaks familiaux avec la version Sportwagon. C’est dans sa configuration la plus attractive et sportive que nous avons pu l’essayer.
Ce n’est pas un hasard si Kia a présenté à Francfort, en septembre 2015, sa très ambitieuse Optima puisque son siège européen, son département R&D, son département design et une des ses usines y sont basés. C’est toujours en Allemagne que l’Optima SW GT nous attendait pour un périple entre routes de campagne et les “fameuses” Autobahn.
Esthétiquement, la nouvelle Optima s’est vite fait remarquer et est devenue le porte-étendard de la marque sud-coréenne. De longueur identique (4,86 m), la version Sportwagon conserve un style moderne et dynamique même avec une “rallonge” de carrosserie. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Cette expression colle parfaitement au look de l’Optima SW, dont, comparativement à la berline, les optiques arrière englobent beaucoup plus les ailes. Les petites vitres latérales et lunette arrière “laissent” les courbes des ailes s’étirer vers le haut, jusqu’à venir embrasser une ligne de toit fuyante. Notre version d’essai SW GT hérite de surcroît d’un nouveau diffuseur arrière qui intègre une double sortie d’échappement.
Malgré son profil imposant, et toujours grâce au travail intelligent des stylistes de chez Kia, l’Optima SW peut même se vanter de proposer un look encore plus racé que la berline. Encore une fois, la simplicité des lignes fait mouche ! A l’avant, la désormais marque de fabrique Kia est bien sûr présente, à savoir la calandre « Tiger Nose/Nez de Tigre ». L’Optima SW GT profite d’une exclusive signature visuelle à LED plus incisive. Sans oublier que notre version d’essai dispose à l’avant, comme pour l’arrière et de série, d’un bouclier spécifique. Il ressort de ce dernier des entrées d’airs à lamelles au rendu sportif.
Pour être tout à fait complet, les jantes de 18″ et les étriers de freins rouges marquent également le caractère agressif de cette Optima SW GT. Reste à savoir pourquoi Kia ne remet pas à niveau l’Intégration de son logo, le badge noir volumineux gâche un peu l’ensemble.
A l’intérieur, c’est austère et sérieux mais on peut noter un contraste fort entre la qualité de différents éléments. Les sièges Sport en cuir avec surpiqûres rouges, de série s’il vous plaît, sont aussi réussis que confortables mais une fois assis notre regard “bloque” sur le gros carter en plastique du volant qui aurait mérité un autre traitement. En revanche, une fois le regard plus haut, ce qui est plus pratique pour conduire bien évidemment, les finitions sont plus que correctes.
Les sièges réglables électriquement et le volant réglable permettent en quelques clics de trouver une position idéale. Nous avons vanté l’ergonomie de l’habitacle du crossover Niro lors d’un précédent essai (à lire sur Kia Niro : le nouveau crossover hybride à l’essai !). Cette facilité d’accès aux commandes et autres fonctionnalités est encore plus présente sur l’Optima SW GT. Et la dotation en équipements est plus qu’intéressante de série. On notera principalement la présence d’un volant, de sièges avant et arrière chauffants, d’un toit ouvrant et d’un système audio de marque Harman Kardon. Au chapitre des aides à la conduite, Kia fait preuve d’une générosité impressionnante avec, entre autres, la caméra de recul et la vision panoramique 360°, la reconnaissance des panneaux de limitation de vitesse, les projecteurs directionnels, la direction assistée électriquement et l’assistance au freinage d’urgence.
S’il fallait un autre point positif à “la vie à bord” de la Kia en complément de ceux déjà cités, ce serait son habitabilité hors normes. A l’arrière, les grands gabarits seront “enfin” heureux. Quant au coffre, il peut être chargé pour 552 litres. Une fois les banquettes arrière rabattues, on passe à 1 686 l.
Il est temps de démarrer le 2.0 T-GDI essence, un 4-cylindres turbo à injection directe. En entrée d’Autobahn, un petit râle agréable vient titiller nos tympans. En mode Sport (l’un des trois sélectionnables via le Drive Select avec les modes Normal et Eco), le compte-tours s’excite sympathiquement. Il est vrai que la Kia Optima GT SW affiche au tableau de ses performances un excellent 7,6 s sur l’exercice du 0 à 100 km/h. Et dès le premier dépassement, on prend conscience qu’il va vraiment falloir compter sur Kia ! Grâce à un couple de 350 Nm disponible très tôt (de 1 350 à 4 000 tr/min), le break évolue avec un facilité déconcertante et la boîte de vitesses automatique à 6 rapports fait le boulot. L’autoroute devient alors le “passe-temps” favori du grand véhicule dont pourra profiter dans le meilleur des conforts cinq membres d’une même famille. Les 232 km/h de vitesse maximale sont rapidement et légalement atteints…
Nos courts passages en ville ont démontré la facilité avec laquelle l’Optima SW GT évolue. Les choses plus amusantes, sans être moins sérieuses, débutent sur les routes de la campagne munichoise. Les ingénieurs de chez Kia ont abaissé la hauteur d’assiette de l’Optima Sportwagon GT de 10 mm et l’ont équipé du système ESC d’amortissement piloté. Ils ont aussi travaillé sur des réglages plus fermes au niveau des ressorts et la barre de torsion a été rigidifiée. Pour paramétrer le châssis et les trains roulants de l’auto, tous ces développements, qui ont été supervisés et mis en place par un ancien de chez BMW Motorsport, ont été réalisés sur le circuit du Nürburgring en plus de 500 tours, soit environ 10 000 km.
Alors, verdict ? Dans les courbes, les 1 680 kg du break se font ressentir mais le roulis reste parfaitement contrôlé. L’amortissement est trop mou mais on peut comprendre que la carte du confort soit prioritaire. Cela influe néanmoins sur l’agilité de l’auto, qui reste satisfaisante. Les freins sont aussi à la hauteur. Le seul point faible est le léger manque d’informations qui remonte à travers le volant en matière de direction. Mais, cette Kia nous a clairement bluffé !
Du côté des consommations, Kia communique sur 8,2 l/100 km en cycle mixte, 6,1 l/100 km sur autoroute et 11,8 l/100 km en ville. “Bloqués” en mode Sport, avec lequel nous avons pris beaucoup de plaisir, notre parcours composé à 50% d’autoroutes et très peu de ville, a fait s’afficher un 14,2 l/100 km. Là où cela fait mal c’est au niveau du malus écologique qui “achève” l’Optima SW GT : 6 500 € (191 g/km de CO2 émis).
En conclusion, ce joli break au look saisissant, puissamment motorisé et aux qualités routières surprenantes, a de quoi séduire. Affiché à partir de 42 990 €, le “à partir” étant anecdotique car les deux seules options sont la peinture métallisée et la peinture nacrée, la Kia Optima SW GT reste une alternative intéressante. Puisque l’on est en Allemagne, comparons le tarif de la Kia à ceux de deux références allemandes. Ainsi, la Mercedes-Benz Classe E 250 Break Sportline s’offre à partir de 59 200 € (malus : 250 € – 138 g/km de CO2 émis) et la BMW 528i Lounge Plus (245 ch), en boîte automatique, s’affiche à partir de 55 750 € (malus : 2 200 € – 159 g/km de CO2 émis) . Pour ces breaks allemands, le “à partir” n’est pas du tout anecdotique.
Essai, texte et photos : Frédéric Lagadec