Après l’euphorie de 2024, le leasing social version 2025 peine à convaincre. Malgré un démarrage prometteur, seuls 41 500 véhicules électriques avaient trouvé preneur fin octobre, loin des 50 000 unités atteintes en un mois l’an dernier. Les Français semblent marquer le pas face à l’électrique, malgré des offres attractives comme la Citroën ë-C3 finition « You » proposée à 82 € par mois.
En 2024, le gouvernement lançait en fanfare le leasing social pour voitures électriques, aussi appelé, à l’époque, « voiture électrique à 100 euros par mois », une formule de location longue durée (LLD) destinée aux ménages modestes. L’idée était simple : permettre à des foyers au revenu fiscal de référence limité de rouler en électrique pour un loyer mensuel réduit, sans apport initial, et sur une durée minimale de trois ans. Le succès fut immédiat. Alors que l’exécutif tablait sur 25 000 véhicules pour toute l’année, plus de 50 000 commandes furent enregistrées en seulement six semaines. Résultat : le dispositif, prévu pour durer douze mois, fut stoppé net après un mois et demi, victime de son propre engouement. La facture, elle, s’éleva à 750 millions d’euros, soit plus du double des 300 millions initialement budgétés.

Fort de cette expérience, le gouvernement a relancé le leasing social le 30 septembre 2025, mais avec un montage financier différent. Cette fois, ce ne sont plus les finances publiques qui portent l’essentiel du coût, mais les fournisseurs d’énergie, via le mécanisme des certificats d’économie d’énergie (CEE). Les critères d’éligibilité ont été légèrement assouplis : le revenu fiscal de référence par part ne doit pas dépasser 16 300 €, contre 15 400 € en 2024. Côté tarifs, les loyers oscillent entre 82 € et 200 € par mois, avec une moyenne autour de 155 €. Les offres à moins de 100 € restent toutefois marginales.
Le lancement 2025 a d’abord semblé confirmer l’appétit des Français : plus de 35 000 commandes ont été enregistrées dès la première semaine. Mais l’élan s’est rapidement essoufflé. Au 29 octobre, un mois après l’ouverture des inscriptions, seuls 41 500 véhicules avaient été attribués. Loin du rythme de 2024, où le seuil des 50 000 unités avait été franchi en un mois. Cette stagnation illustre un désintérêt croissant pour l’électrique, ou du moins une prudence accrue des ménages face à des loyers jugés encore trop élevés et à des contraintes d’usage (autonomie, recharge, disponibilité des bornes).
Pour tenter de relancer la dynamique, certains constructeurs ont ajusté leurs offres. Citroën, par exemple, a abaissé le loyer de sa ë-C3 « You » de 95 € à 82 € par mois, en supprimant la peinture métallisée. D’autres marques, comme Renault avec la R5 E-Tech ou Peugeot avec l’e-208, proposent des loyers compris entre 120 € et 180 €, mais peinent à séduire au-delà du cercle des convaincus.
Afin d’éviter la frustration des candidats recalés au leasing social, une liste d’attente a été instaurée. Elle permet aux concessionnaires d’enregistrer des demandes même après épuisement de l’enveloppe. Les dossiers invalides ou les désistements libéreront des places, et les clients en attente pourront alors être recontactés. La règle impose une livraison dans les six mois suivant la signature du contrat.
Enfin, en deux ans, près de 200 000 foyers auront bénéficié du leasing social, selon les chiffres officiels. Mais l’édition 2025 montre que l’enthousiasme initial s’émousse. Les Français, séduits par l’idée d’une voiture électrique à prix cassé, semblent désormais plus méfiants. Entre loyers en hausse, autonomie parfois limitée et infrastructures de recharge encore incomplètes, l’électrique ne fait plus rêver autant. Le leasing social reste une vitrine politique, mais il révèle aussi une réalité : la transition énergétique ne se décrète pas, elle doit convaincre au quotidien.
La rédaction
Photos : LesVoitures.com


